Document inédit ce lundi : Vichy, la mémoire empoisonnée.

Document inédit ce lundi : Vichy, la mémoire empoisonnée.

Vichy, son système collaborationniste, ses crimes ont longtemps été passés sous silence par un pouvoir politique soucieux d'oublier le passé, et de réconcilier tous les Français. La reconnaissance officielle n'est venue qu'en 1995 avec le discours historique du Président Chirac regardant en face cette page sombre de notre Histoire, allant même jusqu'à parler "d'une injure à notre passé et à nos traditions".

Si des livres, des films ou l’inlassable travail des historiens ont aidé à faire évoluer les consciences et percer le tabou, c’est surtout la société civile qui a mené le combat contre la falsification et le déni, au nom de la vérité et de la justice. Un film documentaire proposé à 20h55 ce lundi sur France 3 raconte ce combat long de plus d’un demi-siècle, qui a fortement divisé notre pays.

Un documentaire de Michaël Prazan :

"Le pouvoir politique s’est longtemps payé de mots pour tenir à distance la « parenthèse » du régime incarné par le Maréchal Pétain ; un régime de collaboration avec l’occupant nazi qui n’a pourtant jamais complètement rompu avec la République. La reconnaissance officielle de Vichy, de ses crimes, de la responsabilité de la France à leur égard a pris un demi-siècle. Elle est la juste conclusion d’une période pour le moins opaque, durant laquelle les hauts fonctionnaires de Vichy se sont discrètement fondus sous la Vème république dans la haute administration, les banques d’affaire, la presse, et même les ministères d’Etat, incarnant de manière pour le moins paradoxale le « nul et non avenu » que Charles de Gaulle employait pour désigner le régime de Vichy. C’est au gré de nombreux scandales, de dissimulations et de secrets d’Etat, mais surtout grâce à l’activisme de la société civile que le tabou fut percé, et la « parenthèse » vichyssoise assumée. C’est sur ce grand débat de société, sur plus de cinquante ans, que notre film reviendra. Après avoir mis les mains dans le coeur battant de la seconde guerre mondiale et du génocide des Juifs – "Einsatzgruppen, les commandos de la mort" ; "Le Procès d’Adolf Eichmann" ; "Das Reich" –, après avoir interrogé la mémoire de ces crimes, de leur héritage et de leur négation dans le monde – "Les Faussaires de l’Histoire" –, il me semblait important et nécessaire de revenir sur notre mémoire, à travers un film documentaire au sujet jusqu’alors jamais traité en tant que tel. J’ai souhaité raconter comment notre pays a affronté cette page sombre de son histoire et montrer que la réconciliation ne s’obtient pas au prix du silence, ni ne se juge à l’aune des non-dits et des secrets d’Etat, mais par un devoir de vérité et de reconnaissance."

« Allons-nous éternellement entretenir saignantes les plaies de nos désaccords nationaux ? Le moment n’est-il pas venu de jeter le voile, d’oublier ces temps où les Français ne s’aimaient pas, s’entredéchiraient, et même s’entretuaient ? » Georges Pompidou en 1972

« En 1940, il y eut un État français, c'était le régime de Vichy, ce n'était pas la République. Et c'est à cet État français, qu'on doit demander des comptes. Ne demandez pas de comptes à cette République, elle a fait ce qu'elle devait ! » François Mitterrand en 1992

« Ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions » Jacques Chirac en 1995

« Je crois que dans le silence et dans le refoulement, vous avez la fermentation de l’abcès, la purulence de la blessure qui ne cicatrise pas » Robert Badinter en 2015

Crédit photo © Talweg Production.

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