Dans les salles ce mercredi : La villa, de Robert Guédiguian.

Dans les salles ce mercredi : La villa, de Robert Guédiguian.

Dans les salles dès ce mercredi 29 novembre, La villa, film de Robert Guédiguian, avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Anaïs Demoustier, Gérard Meylan, Robinson Stévenin.

Dans une calanque près de Marseille, au creux de l’hiver, Angèle, Joseph et Armand, se rassemblent autour de leur père vieillissant. C’est le moment pour eux de mesurer ce qu’ils ont conservé de l’idéal qu’il leur a transmis, du monde de fraternité qu’il avait bâti dans ce lieu magique, autour d’un restaurant ouvrier dont Armand, le fils ainé, continue de s’occuper. Lorsque de nouveaux arrivants venus de la mer vont bouleverser leurs réflexions…

L’idée initiale était de tourner le film entièrement dans la calanque de Méjean, près de Marseille, qui m’a toujours fait penser à un théâtre. Les petites maisons colorées, encastrées dans les collines semblent n’être que des façades... elles sont surplombées par un viaduc où les trains ont l’air de jouets d’enfant, l’ouverture sur la mer transforme l’horizon en fond de scène... autant de toiles peintes... surtout dans les lumières de l’hiver, quand tout le monde est parti. Un décor abandonné, mélancolique et beau.

Dans ce huis clos à ciel ouvert, quelques frères et sœurs, pères et mères, amis et amants échangent des tonnes d’amours anciennes et d’amours à venir...
Tous ces hommes et toutes ces femmes ont un sentiment commun. Ils sont à un moment de leur vie où ils ont une conscience aiguë du temps qui passe, du monde qui change... Les chemins qu’ils avaient ouverts se referment peu à peu.
Il faut sans cesse les entretenir... ou bien en ouvrir de nouveaux. Ils savent que leur monde disparaîtra avec eux...
Ils savent aussi que le monde continuera sans eux...
Sera-t-il meilleur, pire ?
Grâce à eux, à cause d’eux ? Quelle trace vont ils laisser ?

Et dans cette situation, soudain, arrive quelque chose, qui peut-être, va bouleverser toutes ces réflexions, une révolution copernicienne : des enfants rescapés d’un ba- teau échoué se cachent dans les collines. Ce sont deux frères et une sœur, comme un écho à Joseph, Armand et Angèle, et ça remet la fratrie en marche, puisqu’ils décident de garder ces petits avec eux.

Je crois à cette rencontre. Il y a quelque chose dans la «mondialisation» qui, bien entendu, est de l’ordre de l’avenir.

Si j’exagère, je dirais que je ne pouvais pas faire un film aujourd’hui sans parler des réfugiés : on vit dans un pays où des gens se noient en mer tous les jours. Et je choisis exprès le mot «réfugiés». Je me moque que ce soit pour des raisons cli- matiques, économiques, ou à cause d’une guerre, ils viennent chercher un refuge, un foyer.

Avec ces trois petits qui arrivent, peut-être la calanque va-t-elle revivre ? Angèle, Joseph et Armand vont rester là avec ces trois enfants à élever, et ils vont essayer de faire tenir le restaurant, la colline et leurs idées du monde...

Et maintenir des liens entre quelques personnes... donc de la paix.

Robert Guédiguian

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