La semaine dernière, proposition était faite au blog d'assister à la conférence de presse Heroes, organisée au siège de TF1. Avec, cadeau, la possibilité d'interviewer Adrian Pasdar.
Ron ( son blog : Ron l'infirmier ) vous livre ci dessous l'entretien en vidéo (
beaucoup de second degré d'un côté et de l'autre... Un réel délire auquel Adrian Pasdar va plus que contribuer, en rajoutant même dans ses réponses). Puis les coulisses.
Remerciements à Ron bien sur mais aussi à l'équipe de Wat tv, adorable ! Merci aussi aux 142
autres personnes qui se sont proposées en quelques heures pour assister à l'évènement. Désolés d'avoir fait autant de déçus et de ne pas avoir pu répondre personnellement à
chacun :(
François
Si vous voulez bloguer ce fichier :
http://www.wat.tv/leblogtvnews
J’arrive devant le building de TF1, accompagné de l’équipe de WATtv. La sécurité est maximum, car les fans rodent autour du bâtiment, espérant attraper une image au vol, un autographe, un
instant volé à leurs stars qu’elles savent proches. Je sais exactement ce que cela fait d’attendre des heures, pour rien, et je propose à deux jeunes filles qui attendent devant depuis le matin
de prendre leurs photos pour les faire signer, si d’aventure j’arrive à approcher une star. Je sais que je vais y arriver, mais je préfère leur laisser la surprise !
Après contrôle des identités, nous sommes accompagnés vers un bel amphi, au rez-de-chaussée. La consigne est claire : pas de photos, pas de
vidéos…mais je la brave, décidant que l’occasion est trop belle, voire unique ! Après tout, c’est peut-être la seule fois de ma vie que je pourrais aller chez TF1, rencontrer des stars de la
télé américaine, en vrai, à quelques mètres. Nous sommes une trentaine, il y a beaucoup de journalistes, je ne reconnais que Philippe Guedj, qui fait la rubrique télé à Studio, nous nous saluons
et, puisqu’ils sont tous installés bien loin de la scène, je décide de me coller au deuxième rang.
Précédée par deux gardes du corps, Hayden Panettiere (Claire Benett), descend doucement les escaliers, soutenue par un garçon que je
ne reconnais pas tout de suite, mais qui me fait exploser le cœur dès qu’il lève la tête : Milo Ventimiglia (Peter Petrelli). Le père de Claire, dans la série, sourit à
tout le monde, suivi par un des producteurs et Adrian Pasdar qui boucle la marche. Ils s’installent, nous applaudissons timidement. Soudain, un attaché de presse prend le micro
et demande :
- Allez-y, première question !
Tout le monde se regarde, un peu surpris, nous n’avions pas compris qu’on allait poser des questions, la timidité est très présente, je sens les
journalistes ronger leurs ongles alors je lève le bras :
-
Adrian, Milo, quand allez-vous arrêtez de vous toucher tout le temps, dans la série, le coup de « on est Italien », ça va un moment, allons, personne n’est
dupe !
Adrian rigole grassement, me jette un coup d’œil amusé, et répond en tripotant Milo. La question ne surprend pas le producteur qui enchaîne en
sous-entendant qu’il y aura des personnages de toutes les origines, de tous les continents, de toutes les préférences sexuelles, à venir. J’enchaîne alors :
- Comment avez-vous convaincu un network de laisser passer à l’antenne, à une heure de si grande écoute, une série avec un japonais, parlant japonais, et sous-titré en
permanence ! Quand on connaît le désamour du public américain pour les sous-titres, bravo !
Le producteur sourit, m’explique que nous ne sommes pas à la fin de nos surprises à ce sujet et rappelle qu’il est très fier d’avoir tenu bon sur les
origines variées des Heroes, et leur expression dans leur langue d’origine.
Vu que les journalistes posent des questions aussi ennuyeuses que possible («quel super pouvoir aimeriez-vous avoir ? » OH MON
DIEU ! Mais sortez-les !), je décide de poser LA question qui tue, LE détail sur la série que tout le monde a BESOIN de savoir, comprenez-moi bien, si je ne la posais pas, je n’en aurai
pas dormi ce soir, ok ?
Je lève la main et je dis :
- J’ai une question Beatles pour Milo (dans les années soixante, les interviews des Beatles ne tournaient qu’autour de la longueur de leur cheveux !)... (le producteur
sourit et répète ce que je viens de dire à Milo qui n’avait pas compris le mot Beatles)…Milo ! Que s’est-il passé avec vos cheveux ? Pourquoi les avez-vous eu si long pour les couper
ensuite ? Si je peux me permettre, vous êtes parfait maintenant, juste parfait.
Il fallait que ce soit dit.
A la fin de la conférence, Hayden, visiblement épuisée, se lève la première, suivie par les autres, sauf Milo qui se baisse vers le premier rang et
accepte de signer quelques autographes et de se laisser prendre en photo. Je lui dis que je suis infirmier, comme lui dans la série, mais qu’il n’y a pas de collègue comme ça à l’hôpital.
Il éclate de rire et me dit « one day, one day, you will have some, you never know ! ».
Nous rejoignons au huitième étage les attachées de presse (françaises, américaines) qui nous font signe que la terrasse (avec vue sur la Tour Eiffel)
est dispo, open bar à volonté, petits fours, doubles macarons et j’en passe. Je sympathise avec une Italienne un peu fatiguée, une journaliste de Métro visiblement aussi ravie que moi et…déjà, on
nous indique qu’il faut y aller ! Je déglutis péniblement, regrettant le petit four qui pèse une tonne dans mon estomac. Ma première interview. En anglais. J’avais rencontré Kamini, une
fois, mais là, tout de même, on est à un autre niveau.
Adrian P. est dans un coin de la vaste pièce, posant son appareil photo, le même que le mien, sur la table. Je lui montre mon appareil, il sourit, je lui signale que c’est ce qui se fait de
mieux, en poche, le Canon Ixus, il hoche la tête, me le prend des mains et me signale que ma batterie vient de rendre l’âme. Propose de me prêter la sienne. Je fais non. Il me demande alors si je
veux prendre une photo souvenir avec mon téléphone. J’accepte. Je suis totalement détendu à ce moment-là.
Son iphone ne capte rien, visiblement, mais il le pose négligemment sur la table, en dévorant des macarons (« this thing is gonna kill
me ! »). Je prends deux photos, il s’éloigne, me demande si la lumière est bonne, veut être sur que j’ai le cliché parfait, je comprends de suite à qui j’ai affaire : ce mec
est un pro. Il bosse, moi aussi, tout va parfaitement se passer. Alors que le caméraman prépare son matériel, nous discutons.
(Toutes les conversations suivantes sont en anglais)
-
Ca va ? Pas trop fatigué ?
-
Je ne vous réponds pas, Ron, qu’est-ce que vous pourriez y faire ?
-
Rien. Compatir. Je reviens de Los Angeles et les 48 premières heures sont les pires !
-
Bah, c’est mon boulot, je suis là pour travailler, il y a pire dans la vie. Vous êtes ok, vous, pas stressé ?
-
Oui et non. Vous êtes presque mon premier client, de toute ma vie d’interviewer, mais comme je me suis renseigné sur vous, ça m’a rassuré.
-
Vous vous êtes renseigné ?
-
Oui. Un ami américain m’a dit que vous étiez marié à la chanteuse des Dixie Chicks et que donc vous deviez être cool, tellement elle est drôle. Et
anti-bush !
-
(Il me lance un regard noir) Ne pensez pas ça ! Les opposés s’attirent, je suis un vrai connard ! (éclat de rire)
-
Comme dans Profit ?
-
Pire ! Oh, mon dieu, vous parlez encore de Profit ? Vous, les français, vous adorez cette série ! Je me souviens avoir acheté les…comment disait-on
déjà, « VHS » sur les Champs Elysées, il y a dix ans. C’est sorti en DVD ?
-
Ouais. J’aime beaucoup.
-
C’était trop en avance sur son temps… (il se retourne)…Incroyable, la vue…Savez-vous que j’ai une dent à moi sous la Tour
Eiffel ?
-
Euh…
Pensant avoir mal compris cette histoire de dent, en souriant bêtement, j’élude la question qui reviendra finalement plus tard, dans l’interview. Je
suis alors totalement détendu, attendant que l’équipe soit prête. Adrian P est adorable, très très attentif à mes regards, sur ses chaussettes bleues qu’il a roulé jusqu’à la cheville, donnant à
ses pieds une allure un peu bizarre, vu le prix du costume qu’il porte. Il m’interroge du regard, je lui réponds « Those americans…well, bygones ! ». Il éclate de rire et
me file une petite tape. Je le préviens quand même que je vais faire une interview un peu spéciale au début, il acquiesce. Je lui montre mon livre, alors, et il sourit sur la couverture…Je
reprends :
-
Adrian, nous avons deux points communs, votre mère et moi…
-
Ah ?
-
Je suis infirmier et, comme elle, j’écris !
-
Puis-je garder le livre ?
-
Oh, je comptais juste faire le zouave avec pendant l’interview, un instant…
-
Ok !
Je ne vais pas vous raconter l’interview que vous verrez par vous-même sur WAT. Sachez juste qu’il a suivi mon délire, dépassant largement toutes mes
espérances, et revenant dessus alors que j’avais complètement oublié depuis le début de l’interview. Très pro, vraiment. Un ange.
Vingt minutes plus tard, l’attachée de presse nous fait signe que nous devons partir, je le salue alors, il me demande une seconde fois si il peut
garder le livre :
- Mais il est en anglais, Adrian !
-
C’est pour ma mère, elle lit le français !
-
Bah, ok, si vous voulez, alors…
-
Combien vous dois-je ? (dit-il en ouvrant son porte-billets en argent, plein de billets de cinquante euros)
-
Rien !
-
Come on, Ron, rien n’est gratuit dans la vie ! Quinze euros, ça fait combien de dollars ?
-
Arrêtez, vous me gênez, c’est gratuit…
-
Rien n’est gratuit, on ne brade jamais une « pièce d’art » (piece of art), quelqu’elle soit…Vous ne voulez pas ?? Ok, je saurai me souvenir de
vous ! Et méfiez-vous, si vous dites des bêtises sur les infirmières, ma mère saura me le dire ! Et il y a votre adresse mail au dos !! Ah ah ah !! Je vous
retrouverai !
Je pourrais vous dire que j’ai massé les pieds d’Hayden Panetière (pour de vrai), en faisant mon infirmier sauveteur, mais je crois que tout le monde
s’en fiche un peu, non ? Après vingt minutes avec Jim Profit, pardon, monsieur le sénateur Petrelli, le monde semble tourner différemment.
Ah, oui, j’oubliais…A voir la réaction des deux jeunes filles devant l’entrée à qui j’ai donné les autographes, en sortant, j’ai su que moi aussi, hier
soir, j’étais devenu un héros, pour quelques secondes. Et je me suis senti bêtement heureux, comme si j’allais m’envoler sans supers pouvoirs.
Ron.