Le lien. Téléfilm avec Marthe Keller, à voir ce soir sur France 3.






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France 3 propose ce jeudi un téléfilm inédit salué par  la presse et récompensé par trois fois au dernier Festival de la Fiction TV  (à La Rochelle) : prix d'interprétation pour Marthe Keller et Jacques Spiesser, et prix spécial du jury. Le lien.




1959. Eva (Marthe Keller), 55 ans, est la seule survivante de sa famille, ayant miraculeusement échappé à la rafle qui les a tous déportés à Auschwitz, y compris Sarah, sa petite-fille, alors âgée de trois mois. Elle est aujourd’hui professeur de français dans une classe de seconde. Remariée à Nathan, elle essaie tant bien que mal de reconstruire une vie. Tout bascule le jour où elle croise le père d’une nouvelle élève, Sylvie Meunier, ancien milicien responsable de la rafle.
Un autre choc l’attend : petit à petit, en recoupant des indices successifs, Eva acquiert la certitude que Sylvie est Sarah, sa petite fille. Se pose alors pour elle un terrible dilemme : a-t-elle le droit de récupérer Sarah et de bouleverser sa vie ?
D’un autre côté, peut-elle laisser sa petite-fille élevée par les tortionnaires de ses propres parents ?




Avec Marthe Keller (Eva), Jacques Frantz (Nathan), Juliette Lamboley (Sylvie), Jacques Spiesser (Meunier), Olivia Brunaux (Solange), Léopoldine Serre (Marianne), Céline Perra (Françoise), Benjamin Wangermee (Samy), Marwill Huguet (Jeanne)…




Marthe Keller évoque son rôle et ce téléfilm. Propos recueillis par Noelle Corbefin.


Le Lien n’est pas un énième film sur la Shoah — même si la toile de fond concerne cette période — mais plutôt sur la conscience et le choix. Est-ce que la vraie générosité ne consiste pas à faire passer son malheur après l’intérêt de cette enfant ? Mais Eva est quelqu’un qui préfère vivre dans la vérité, quitte à provoquer le chaos. L’idée que Sylvie, sa petite-fille, vive avec les assassins de ses propres parents lui est insupportable. Et en même temps, si le bébé n’avait pas été sauvé par Meunier — certes, à son propre profit —, elle serait morte avec sa famille et la question ne se poserait pas.
Sylvie/Sarah a malgré tout hérité de quelque chose de sa vraie famille, quelque chose de l’ordre de la pureté. Elle est tout de suite concernée par la vérité, elle exige de savoir, même si elle passe par des moments de doute absolu… mais à la fin, elle accepte ses origines. On ne peut pas imaginer le choc que ça doit faire ! Sur le tournage, j’étais submergée de pitié pour cette enfant, et Juliette Lamboley investissait tellement son rôle que, par moments, je pensais vraiment qu’elle était ma petite-fille. Je ressentais une énorme empathie pour elle !



J’ai été tout de suite interpellée par la polémique que la décision d’Eva peut engendrer, et par ce questionnement : comment réagirais-je, moi-même, dans un cas pareil ? Une question que je me suis posée sans cesse et à laquelle je ne suis pas sûre de pouvoir répondre aujourd’hui.
Cependant, j’ai tendance à réagir comme Eva, je dois l’avouer. Je comprends cet état émotionnel qui la fait agir sans l’avoir véritablement décidé, lorsqu’elle se trouve devant l’homme qui est responsable de la mort des siens. Elle se laisse déborder par l’émotion, et la situation lui échappe un peu. Je pense que cette intuition, cette émotivité sont propres à la femme qui donne la vie, donc la défend sans doute avec plus d’âpreté et avec ses tripes ! Eva ne lâche pas, elle est complètement obsessionnelle, et moi je m’identifie complètement à cette obsession de vouloir comprendre. A ce niveau-là, j’aurais fait comme elle.



Le compagnon d’Eva, Nathan, ne pense pas de la même façon ! C’est un rescapé des camps de la mort, il pourrait se révolter, mais non, il pense avant tout à Sylvie, il est dans la raison, dans la lucidité, pas dans l’émotion. C’est une autre des subtilités du scénario que j’ai beaucoup appréciée… Je trouve juste et bon que cette femme rencontre encore quelqu’un après la guerre. Mais cette fois, ce n’est pas le grand amour, c’est l’amitié et la tendresse, basées sur le partage d’une même douleur, celle d’avoir perdu sa famille dans la Shoah. A mon sens, Eva ne le voit plus comme un homme mais comme un élément de son univers familier. C’est cruel, mais en même temps, il y a beaucoup de respect et une vraie bonté entre eux. J’aime beaucoup ce couple, et Jacques Frantz qui joue Nathan est magnifique d’intensité. 



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P
j'aurai aimé voir ce film. Malheuresement un imprévu m'en a empêché. Ce film sera-t-il rediffusé prochainement.
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R
Ce film est magnifique , j'en suis toute boulversée!
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