"Les producteurs du PAF ont Albanel dans le PIF" écrit le Canard enchaîné ce mercredi.
Selon l'hebdo satirique, les producteurs de fictions TV partent en guerre contre le projet de réforme de l'audiovisuel. "Et sonnent la mobilisation (...) en espérant rallier à leur cause
auteurs, comédiens, réalisateurs et syndicats de techniciens".
Un membre de l'union syndicale de production audiovisuelle (USPA, 80% de la fiction télévisée) dit que la ministre de la Culture et de l'Audiovisuel manifeste une méconnaissance profonde et
auucn intérêt pour les sujets qu'elle traite.
Motif de la querelle relate Le Canard: le projet de réforme de l'audiovisuel annoncé par Chrisitne Albanel en octobre. Qui prévoit notamment de modifier la réglementation sur les rapports entre
producteurs et chaînes de télévision.
"Christine Albanel a mis plus d'un mois pour recevoir les premiers, ça a suffi pour les fâcher. Et quand elle les a rencontrés, le 7 novembre, elle est apparue clairement alignée sur les
positions des chaînes privées. "On a l'impression que l'Elysée a déjà fait beaucoup de promesses à Bouygues" raconte l'un des participants".
Actuellement, la loi prévoit que chaque diffuseur non crypté consacre au moins 16% de son chiffre d'affaires annuel au financement de la production d'oeuvres audiovisuelles d'expression
française. Deux tiers de cette somme sont réservées à la produciton indépendante, qui craint aujourd'hui une baisse du quota.
"Les chaînes privées dénoncent les effets pervers de cette réglementation. Selon TF1, citée dans une étude de la Société Générale du 2 novembre, l'obligation d'investir un montant préétabli a
augmenté les coûts unitaires des fictions françaises programmées en début de soirée. Les séries US dégagent une rentabilité très supérieure, avec un coût horaire deux fois inférieur et un potentiel
d'audience identique. Si Bouygues ne diffusait que de la série américaine, il ferait donc de bien meilleures affaires".
Autre point, selon le Canard enchaîné, sur lequel TF1 et M6 veulent revenir : en contrepartie de leur investissement, elles ne disposent que d'un droit de diffusion pendant 18 mois. Elles jugent
inacceptables de devoir payer à nouveau les auteurs en cas de rediffusion des fictions sur leurs chaînes thématiques ou si elles veulent des revenus de la vidéo à la demande...