Diffusion ce lundi et mardi, à 20h50, des deux parties du téléfilm inédit L'affaire Ben Barka. Sur France 2.
En vedette dans le rôle titre de ce téléfilm réalisé par Jean Pierre Sinapi, Atmen Kelif.
Le scénario :
Le 29 octobre 1965, peu après 12 h 30, le chef de file de l’opposition de gauche au roi du Maroc Hassan II, Mehdi Ben Barka, est interpellé
devant la brasserie Lipp par deux policiers français, Souchon et Voitot, et un agent du service français de contre-espionnage, Lopez. Ben Barka a ce jour-là rendez-vous avec un journaliste,
Bernier, un producteur de cinéma, Figon, et un réalisateur, Georges Franju, pour y déjeuner et envisager avec eux la préparation d’un film documentaire dont il a accepté d’être le conseiller
politique. Si Ben Barka est intéressé par le projet, ce n’est pas seulement pour mettre en lumière le rôle qu’il joue dans l’opposition marocaine, mais parce qu’il est aussi une figure de proue
du mouvement tiers-mondiste. À ce titre, il doit présider la prochaine conférence Tricontinentale (réunion des mouvements de libération d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Afrique) en 1966 à La
Havane. Exilé par le roi du Maroc, il vit habituellement entre Le Caire et Genève, et, bien qu’il ait déjà été la cible de plusieurs attentats au Maroc ou en Suisse, il se sent suffisamment en
sécurité en France pour n’avoir demandé aucun service de protection depuis son arrivée le matin même à Orly. Plus jamais on ne reverra publiquement Ben Barka vivant. Trois jours plus tard, la
presse annonce l’enlèvement et la disparition du leader marocain. L’un des plus grands scandales de la Ve République a commencé.
La distribution :
Avec : Atmen Kélif (Mehdi Ben Barka), Simon Abkarian (Oufkir), Olivier Gourmet (Lopez), Hippolyte Girardot (Figon), Jean-François Stevenin (Bouvier), Antoine Duléry (Leroy-Finville),
Bernard Le Coq (Papon), Grégori Derangère (Bernier), Arnaud Giovaninetti (Chtouki), Jean-Michel Dupuis (Caille), Abdelhafid Metalsi (Dlimi), Lyes Salem (Achaachi), Bruno Lochet (Souchon) et
Zakariya Gouram (Abdelkader).
Selon le réalisateur, les deux parties forment presque deux films à part entière.
"La première se concentre sur la mise en place du “puzzle”. Il raconte comment le piège se referme peu à peu sur Ben Barka. On est en plein film d’espionnage. La
deuxième partie, c’est-à-dire l’enquête proprement dite, s’apparente davantage à un polar, dans la plus pure tradition du genre. Avec Gérard Simon, le chef opérateur, nous avons minutieusement
réfléchi de manière à travailler spécifiquement la photographie, les plans, pour traduire intimement la dramaturgie. J’ai un credo : ne jamais filmer les décors. Je choisis exprès des plans
larges (pour rendre compte de l’atmosphère) ou des plans serrés (pour coller aux personnages), parce que je ne veux pas m’embarrasser de reconstitution (même si, pour la première fois de ma
carrière télévisée, j’ai pu bénéficier de moyens importants). Je veux rester dans l’urgence de l’action. En privilégiant la profondeur de champ, les ombres, le cadrage, je fais aussi en sorte de
forcer en permanence le regard du spectateur pour qu’il soit toujours en éveil, en attente de quelque chose. "
Parmi les critiques presse :
Le Monde : "Un "polar" réaliste" sur l'enlèvement du chef de file de l'opposition au roi Hassan II.(...) Ce film, en deux épisodes de 90 minutes, se présente comme un polar noir mélangeant
espionnage, suspense, géopolitique et personnages troubles".
Le Figaro : "l’écriture est maîtrisée de bout en bout et, malgré la complexité, on ne lâche pas l’histoire en route, bien au contraire(...)L’acteur Atmen Kélif en Ben Barka est formidable.
Jean-Pierre Sinapi, en mêlant vraies et fausses archives et en donnant une teinte « melvilienne » au film, et les acteurs complètent la réussite de cette fiction."
Le JDD : "Jean-Pierre Sinapi (le réalisateur) a eu la main heureuse, avec sa distribution absolument remarquable"(...) "magnifique fiction".
Télé Câble : "Bien réalisé, bien joué, ce premier volet donne envie de voir la suite mais, attention, soyez frais et reposés pour suivre ce polar politique. Les évènements s'enchaînent à une
vitesse impressionnante."
TV Magazine : "Une réalisation fluide bien que l'évènement évoqué soit particulièrement complexe. Mention spéciale à Atmen Kelif".
Télé star, au sujet du volet de demain : " véritable polar géopolitique à la mise en scène soignée, ce second volet s'autorise trop de liberté dans ses conclusions, pour ne pas nuire à la qualité
de l'ensemble".
La bio de Ben Barka :
Enlevé et assassiné le 29 octobre 1965 à l’âge de 45 ans, Mehdi Ben Barka a derrière lui près de trente ans d’activisme politique. Artisan de l’indépendance marocaine (1955), cet
ancien professeur de mathématiques au Collège royal a été, de 1956 à 1959, président de l’Assemblée consultative du Maroc (ANC), avant de fonder en 1959 l’Union des forces nationales populaires
(UNFP).
Il devient alors le leader de l’opposition à la politique du roi Hassan II (qui compta, enfant, parmi ses élèves). Victime de nombreuses tentatives d’attentats dès 1960, condamné à mort par
contumace en 1963 pour ses positions pro-algériennes, il choisit l’exil, entre Le Caire et Genève, à partir de 1960.
Marxiste convaincu, surnommé selon la formule de Jean Lacouture “le commis voyageur de la révolution”, Ben Barka a été une figure historique de l’éphémère mouvement tiers-mondiste qui visait à
unir les mouvements de libération d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Afrique. En janvier 1966, à la Havane, il devait présider la première conférence Tricontinentale. La seconde, prévue en 1968 au
Caire, n’eut jamais lieu…