4 Janvier 2009
TF1 débute ce dimanche après-midi (15h10) la diffusion de la saison 6 inédite de MONK. Avec l'épisode "Monk et son plus grand fan" : "Marci Maven, fan obsolue de Monk, lui demande son aide lorsque son chien est impliqué dans la mort
de sa voisine. Pourtant, l'animal est décédé depuis plusieurs jours". La semaine prochaine, Snoop Dog participe dans l'épisode 06.02.
Ci dessous, le rappel de la chronique de COLE sur cette saison 6...
Série avec : Tony Shalboub, Traylor Howard, Led Levine et Jason
Gray-Stanford.
Bilan : Here we go ! Nous y sommes enfin ! Après deux saisons très moyennes, pour ne pas dire
mauvaises, où Monk collectionnait les intrigues sans intérêt ni aucune forme d’originalité, des scénarios moins drôles et moins intéressants, Monk a enfin remporté le pari de retrouver le niveau
des premières saisons. Il faut bien dire que l’on y croyait plus après deux saisons où Monk s’était installé dans une espèce de routine scénaristique. Et puis il faut bien reconnaitre que
l’insipide Natalie n’était jamais parvenue à remplacer la trépidante Sharona. En cette saison 6, c’est chose faite.
En effet, les auteurs ont fait le choix d’un véritable tournant scénaristique qui a proprement sauvé la série et est même venu sublimer la saison. La série ne fonctionne désormais plus sur one
man show de Tony Shalboub, ni même sur un duo Monk / Natalie mais sur un véritable Scooby Gang composé de Monk, Natalie, StottleMeyer et Disher. Chaque épisode fonctionne donc comme une partie de
ping-pong entre les quatre personnages dont l’alchimie crève l’écran. Particulièrement entre StottleMeyer et Disher dont les vannes fusent à chaque épisode. Et de ce fait, alors que l’aspect
comédie avait plus ou moins été mis de côté ces dernières années, il revient en force dans cette saison avec des épisodes tout bonnement hilarants. Monk fonctionne à la fois sur un comique
d’écriture avec des dialogues excellents mais aussi, et surtout sur un comique de situation dont les auteurs n’ont pas hésité, cette année, à exploser les limites de l’originalité. On a droit à
des répliques excellentes comme dans le season premiere quand Marci, la fan invétérée de Monk, lui sort des noms d’anciens épisodes de la série, comme ‘Monk et l’astronaute’ ou ‘Monk retourne à
l’école’, pour lui rappeler d’anciennes enquêtes. Et Monk qui lui répond ‘Mais d’où sortez ces noms ridicules ?’. Ce genre de répliques excellentes abreuve l’ensemble des épisodes de cette
magnifique saison !
Mais ce qui fait la véritable spécificité de Monkn ce sont ses scènes comiques, limite théâtrales, sans aucun rapport avec l’intrigue, et qui partent la plupart du temps dans le grand n’importe
quoi. On se souvient d’un épisode de la saison 3 où Monk part enquêter à New York et alors qu’il essaye de parler à StottleMeyer, il est sans cesse interrompu par un marteau-piqueur. Au lieu tout
simplement de se décaler un peu, il essaye continuellement de démarrer sa phrase et le marteau-piqueur se remet en route. Cela dure au moins une minute, c’est absolument inutile mais qu’est ce
que c’est drôle ! La saison 6 regorge de ce genre de scènes cocasses. Dans le season finale par exemple, alors que Monk est recherché par la police pour meurtre, il se réfugie chez Natalie,
menottes à la main. Celle-ci sort donc une perceuse afin de le démenotter. Sauf qu’a ce moment précis, Randy débarque chez elle, Monk part se cacher et Natalie se retrouve la perceuse à la main.
Elle part ainsi dans une explication abracadabrantesque où son mixer serait en panne et donc elle utiliserait sa perceuse pour le remplacer. Et pendant deux minutes, toute embarrassée, on la voit
faire son milk-shake à la perceuse face à un Randy interloqué. Des situations burlesques totalement surréalistes tellement elles sont ‘hors du temps’ et inutiles à l’épisode. Mais c’est justement
le fait qu’aucune autre série n’oserait ce genre de scènes qui fait tout le charme de Monk.
La seconde révolution de cette année est le fait que Monk soit propulsé, dans un bon nombre d’épisodes, au centre de l’intrigue, ce qui donne une sensation de série plus feuilletonnante et donc
plus encore plus intéressante. Imaginez-donc Monk face à une Sarah Silvermann hallucinante en fan complètement déjanté, Monk face à Snoop Dog, Monk chez les nudistes, Monk accusé de meurtre après
avoir tiré sur le Père Noel ou encore Monk face à un serial killer de personnes se prénommant Julie Teeger (comme la fille de Natalie) ! Une succession d’épisodes totalement délurés où les
scénaristes prennent un malin plaisir à nous mener en bateau dans des intrigues en apparence sans queue ni tête, jusqu’au fameux twist final et à l’irrémédiable ‘Here’s what happens’ de Monk et
sa résolution à l’ancienne. En pleine invasion des séries scientifiques, cette série est un pur bonheur.
Une saison 6 qui aura également été le signe d’une profonde remise en question de la part du personnage de Monk. Sa fragilité, sa profonde tristesse mais aussi, et surtout, son influençabilité
auront grandement été mis à l’épreuve cette année. L’évolution du personnage est une réussite totale. Il y a notamment un épisode où Monk est chargé d’infiltrer une secte après que le gourou ait
été accusé de meurtre. Mais il ne faut pas longtemps avant que Monk soit lui-même enrobé dans la secte, sous l’emprise du gourou, et ne veuille plus la quitter. Cet épisode est terriblement
déchirant car même si je suis bien évidemment contre l’agissement des sectes, on ne peut s’empêcher de demander si cette vie ne se serait finalement pas meilleure pour Monk ? Une secte qui
lui garantit en apparence un havre de paix, une simplicité de vie, un maitre à penser, une acceptation de la part de tous. Tout cela n’est évidemment que mensonge mais pour la première fois
depuis des années, ce n’est plus un Monk torturé, enfermé dans sa torpeur, ce n’est plus un Monk en deuil et rempli de TOC que nous voyons mais un Monk rempli de joie de vivre. Je me suis
toujours demandé comment des personnes pouvaient être aussi ignorantes pour rejoindre de telles sectes. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, mieux que quelconque documentaire, cet épisode tout
bonnement extraordinaire m’a aidé à comprendre que lors d’un période difficile, dans un moment désespéré où l’on n’a plus aucun espoir, cela peut malheureusement arriver à n’importe
qui.
Cet interlude sur les sectes était destiné à faire comprendre que Monk pouvait très bien varier épisodes totalement loufoques à coté d’épisodes dramatiques. Et c’est justement cette dernière catégorie d’épisodes qui nous a livré le meilleur épisode de la saison, voire de la série.
Il s’agit du 6.09, ‘Monk is Up all night’. Un épisode totalement OVNI, très noir, étrange et oppressant. Monk est propulsé en plein délire hallucinatoire, au milieu de la nuit, dans les rues
de San Francisco. Sur son chemin, il assiste à un crime qui n’a jamais eu lieu, il croise un Andy Ritcher façon polar des années 50 mais surtout, il est à la recherche d’une femme par qui il est
fusionnellement attiré, sans savoir pourquoi. Et au terme d’un épisode fantastique, on découvre que cette mystérieuse femme est une ancienne aveugle qui a récupéré les yeux de Trudy après sa
mort. S’en suit alors une scène d’une intensité dramatique incroyable, une scène à la fois belle, touchante et poignante où cette femme, très émue, remercie Adrien et ce dernier, aussi ému, lui
essuie ses larmes. J’avoue avoir moi-même versé la mienne tellement cette scène m’a touchée, cela faisait une éternité ! Il faut bien dire que les épisodes centrés sur Trudy sont bien
souvent une réussite. Malgré tout, le season finale échappe à cette règle avec un épisode privilégiant l’action à l’émotion et un Monk recherché pour le meurtre du meurtrier de sa femme. Des
longueurs et surtout un pétard mouillé avec une quasi-absence de révélations. Dommage. En dépit de cet égarement de cette dernière minute, Monk est
clairement une série sur laquelle il faut compter aujourd’hui
Meilleur épisode : 6.09 – ‘Mr. Monk is Up all Night’
Pire épisode : 6.15 – ‘Mr. Monk is on a run – Part I’
Les points forts : Des intrigues originales totalement renouvelées et très recherchées,
additionnées à un comique de situation qui n’a jamais été aussi hilarant. Ajoutez à cela des mystères old school et second degré, une atmosphère qui n’est pas sans rappeler celle des séries
policières des années 80 et vous obtenez une véritable bouffée de fraicheur à chaque épisode.
Les points faibles : Des épisodes clairement en dessous des autres et un season finale cousu de
fil blanc plus que décevant. Voila 6 ans qu’on fait durer l’intrigue Trudy. Ne serait-il pas temps d’en savoir enfin plus ?
Conclusion : L’essai est transformé ! Après une saison qui a connu les bas fonds du
classement, la saison 6 redonne à la série toutes ses lettres de noblesse. Humour et originalité côtoient une atmosphère réjouissant, un comique de situation retrouvé et des intrigues renouvelée.
Alors que jusqu'à présent, on restait dans le doux souvenir nostalgique des années Sharona, l’ensemble cast est enfin parvenu à imposer son alchimie. Comme dirait l’autre, pourvu que ça dure…
COLE.
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