Séries, ton classement impitoyable : The big bang theory 2.









Place 26 : The Big Bang Theory – Saison 2.
Par Boodream. Classement 2007/2008 : 26ème / =.


Diffusion sur CBS le lundi soir à 20h00 (moyenne saison 2 : 10,07 millions de téléspectateurs, + 22% par rapport à la saison 1) et sur TPS Star en France. Renouvelé pour deux saisons supplémentaires.



Créé par Chuck Lorre. Avec Kaley Cuoco, Johnny Galecki, Jim Parsons...



 



Bilan : En cette période un peu morose -parce qu'il paraît qu'il existe par opposition des périodes heureuses-, c'est bon de rire un peu. C'est donc tout naturellement que l'amateur de séries américaines décomplexé que je suis s'est mis à la recherche de comédies susceptibles d'égayer ses journées de merde. Le problème, c'est que si l'on adhère ni à l'humour « désopilant » (ha, ha, Steve Carell est ridicule, re ha,ha) destinés aux CSP+, ni aux sempiternelles séries familiales qui utilisent les mêmes ressorts consensuels, les mêmes vannes insipides et les mêmes rires enregistrés depuis plusieurs décennies (et qui aujourd'hui permettent par exemple à Charlie Sheen d'être grassement payé à rien foutre), eh bien le choix est réduit à peau de chagrin, et se compte littéralement sur les doigts d'une main. Bien sûr, les lectrices de moins de 13 ans trouveront sans doute leur bonheur dans les incessantes gesticulations hystériques de Christina Applegate.



Ayant malheureusement été doté d'appareils génitaux externes à la naissance, et bien qu'ayant toujours moins de 13 ans d'âge mental, j'ai donc dû me résoudre, sans enthousiasme je dois bien le dire, à essayer la théorie du Big Bang. Faute de grives, on mange des merles. Vous comprendrez facilement mon a priori négatif au vu du pitch : une bande d’intellos sociopathes et immatures voit son quotidien chamboulé par l’arrivée d’une nouvelle voisine, blonde et bimbo de service. Ca rappelle l’émission The Beauty & The Geek hein ? On redoute l’accumulation de clichés, l’utilisation abusive du ressort éculé du décalage, et à vrai dire on ne voit pas la moindre raison de s’intéresser à un postulat de départ aussi simpliste. Et pourtant, force est de constater que « TBBT », contre toute attente, est non seulement drôle, mais en plus ouvertement Geek friendly. Ca tombe bien, les geeks, c’est vous, c’est moi, et je suis sûr que quelque part c’est même un peu Jean Pierre Pernaut, avec sa collection de figurines satanistes en babybel confectionnées patiemment par un artisan en Indre et Loire.



Il y a quelque mois de cela ici même, Cole, alors en pleine crise de manque due à la grève des scénaristes, évoquait brièvement la série en des termes peu élogieux. D’où peut-être son insistance pour me refiler le bébé, à moins qu’il ne me considère –à raison, cela va sans dire- comme une sorte de geek ultime, d’éminence sociopathe mieux disposée à en parler. Eh bien pour tout vous dire, si je n’avais pas persévéré, j’en serais moi aussi resté à la consternation totale que m’a inspiré le pilote. Un conseil donc, ne restez pas sur la première impression probablement mauvaise que vous aurez si vous n’avez pas encore découvert la série. En même temps, vous ne la découvrirez probablement jamais si elle ne vient pas à être diffusée en France ailleurs que sur TPS Star, la chaine fantoche du Groupe Canal dont l’abonnement mensuel est proposé à un tarif tellement prohibitif qu’il reviendrait moins cher de prendre chaque semaine un vol en direction des Etats-Unis pour suivre le show, sans compter une VF qui donne irrésistiblement envie d’avaler de l’eau de javel, comme pour toute sitcom qui se respecte.



Dans le même ordre d’idée, j’avais au départ envie de vous parler d’une série diffusée sur la Télé d’Orange, mais l’équipe du blog, pourtant pétée de thunes (c’est de notoriété publique) m’a fait comprendre que je devrais pour cela vendre un rein. Il ne vous reste donc plus qu’à sympathiser avec un correspondant américain, ou une jolie correspondante tiens, quoiqu’elle peut très bien être un boudin du moment qu’elle vous envoie les épisodes par la Poste. J’attire votre attention sur le fait qu’en aucun cas je n’encourage les monstres, les terroristes, les bouilleurs d’enfants, les fossoyeurs de la culture ou autres supporters du PSG qui se procureraient la série de manière illégale. Cela étant dit, et ma responsabilité juridique étant maintenant dégagée, je vais pouvoir entrer dans le vif du sujet.



La qualité d’une série ne se juge pas toujours à l’aune de son pilote, et c’est par une sombre et triste soirée que j’ai véritablement découvert la série, au point d’en terminer rapidement la première saison de 17 épisodes et d’enchaîner avec la deuxième : il faisait froid, j’étais un peu déprimé, je venais tout juste de faire une tentative de suicide après être tombé par hasard sur un épisode des Experts diffusé ce soir là (quoi qu’avec le recul je me demande si c’était vraiment un hasard ou si je n’avais pas délibérément décidé de me faire du mal en regardant l’épisode en entier). En somme, j’avais besoin de me détendre, de sourire un peu, et je n’avais pas mes chers dévédés de Friends, Scrubs, ou How I Met Your Mother sous la main. C’est alors qu’avec une petite appréhension, j’ai ressorti par défaut les épisodes de Big Bang que j’avais mis au placard.







Au fil des épisodes, je me suis rendu compte que les multiples références culturelles (à l’informatique mais aussi aux comics, aux jeux vidéos, au cinéma et à d’autres séries) apportaient vraiment une complicité avec le téléspectateur qui découvrira la part de nerd qui est en lui ; nous n’avons pas affaire à un simple gadget marketing. Surtout, au delà de cette coloration appréciable, on a finalement droit à quelque chose de très classique, une histoire d’amitié et de rapports hommes/femmes. Absolument pas original mais plutôt efficace finalement, grâce essentiellement à des dialogues bien écrits et recherchés. Le cadre et les enjeux sont conventionnels mais le traitement est (raisonnablement) déjanté, parce que la caricature est pleinement assumée et que c’est paradoxalement les excès et la fantaisie des personnages qui semble finalement sonner le plus juste. Ainsi Sheldon, le personnage le plus décalé de la bande, à mi chemin- entre syndrome de Peter Pan et syndrome Adrian Monk incarne t-il parfaitement les qualités de la série mais aussi ses limites : réactions démesurées, trait outrancièrement grossi, chaque personnage tient sa drôlerie de ce qu’il extrapole à l’extrême un comportement stéréotypé dans lequel nous pouvons nous retrouver. Toutefois cela tourne trop souvent au cabotinage un peu lourd à la longue. Les autres personnages reposent sur un schéma similaire : Howard, obnubilé par les filles et le sexe, et qui n’a jamais coupé le cordon avec son envahissante mère juive (il y’a certainement un lien de cause à effet) est extrêmement drôle dans sa propension à essayer maladroitement de draguer en permanence, mais il a un peu tendance à se limiter à cela. Raj, d’origine indienne et défini ironiquement dans l’un des premiers épisodes comme « la caution ethnique » de la bande illustre également cette thématique centrale qui est celle d’adultes qui n’arrivent pas à le devenir pleinement : celui-ci, peu avare de vannes d’ordinaire, se retrouve dans l’incapacité totale de prononcer le moindre mot en présence d’une femme. Seule la consommation d’alcool le libère de son inhibition. Là encore c’est très drôle ( dans un excellent épisode de la saison 2 où Summer Glau de Firefly et The Sarah Connor Chronicles apparait en guest dans son propre rôle, celui-ci parvient à flirter pendant une bonne partie de l’épisode avec la jolie jeune femme avant de tout bonnement s’enfuir après s’être rendu compte que la bière qu’il avait consommé était sans alcool !), mais là encore, on aimerait bien voir le personnage s’enrichir un peu. Vous l’aurez compris, le risque principal pour la série est de tourner en rond et de finir par lasser, et ce d’autant plus que, de prime abord, on n’assiste pas à de grandes évolutions dans la seconde saison qui reste du même tonneau.



Ce bémol est toutefois nuancé par un double constat : d’abord, même les meilleures séries, et les plus originales, souffrent de toute manière de l’usure du temps, et pour l’instant TBBT est toujours aussi systématiquement drôle, même si elle ne marquera probablement pas son époque. En outre, les deux personnages pivots, à savoir Leonard (le co-locataire de Sheldon et propriétaire de l’appartement où traine la bande) et Penny (la fameuse bimbo, qui n’en est d’ailleurs pas vraiment une) qui sont probablement les deux personnages les plus ancrés dans « la vraie vie », sont un peu le « couple » fil rouge de la série, ce qui la dote quand même d’une intrigue. C’est par ces deux personnages d’ailleurs que l’identité de la série se constitue petit à petit, Penny étant de plus en plus intégrée à la bande et se « nerdisant » de plus en plus, tandis que Leonard prend de plus en plus confiance en lui. Bien qu’ils soient les personnages les plus « normaux » du tas, ils ont aussi leurs névroses familiales et professionnelles (Penny est une espèce de « Joey » féminin voulant devenir actrice et se retrouvant serveuse).



Ce qui est appréciable, au fil du temps, sans qu’ils ne sortent énormément de leurs stéréotypes ou qu’une mythologie forte se mette en place à la how i met your mother, les personnages deviennent attachants et on s’habitue à eux et à leurs gimmicks, dont certains sont particulièrement réussis ( je vous mets au défi de ne pas avoir envie d’imiter Sheldon lorsqu’il toque à la porte de quelqu’un !). Il faut bien reconnaitre toutefois qu’à l’instar de la Barney dépendance, il existe une très forte Sheldon dépendance dans The Big Bang Theory, ce qui peut parfois provoquer une overdose, même si cela a un peu tendance à changer.







Meilleur épisode / Pire épisode : Ils se valent tous, à vous de voir si c’est un plus ou un moins.



Points forts : Les dialogues sont efficaces, les gimmicks attachants et c’est souvent drôle, ce qui est préférable pour une série comique. De plus, les références multiples parleront même aux plus anciennement jeunes. On est tous un peu geek.



Points faibles : L’originalité de la série est finalement limitée, la série a de fortes difficultés à se renouveller ou a créer un véritable identité forte. Ces salauds de la Warner et de CBS ne se feront pas pardonner si facilement de nous inonder de cop-shows.



Conclusion : « TBBT » est une série dont on ne pleurera pas vraiment l’annulation (qui n’est absolument pas d’actualité par ailleurs, la série ayant récemment été renouvelée pour deux saisons supplémentaires) lorsqu’elle surviendra, et qui sera diversement appréciée selon qu’on la compare à l’excellentissime How I Met Your Mother diffusée juste avant sur CBS, ou à l’apocalyptique Oncle Charlie diffusé juste après. Néanmoins, et puisque la télé américaine n’a malheureusement pas le cœur à rire ces dernières années, on se contentera de cette série qui remplie pleinement sa mission et regorge de sympathiques références culturelles. Notez que ça a quand même du bon de recevoir les épisodes par colis postal, parce que le lundi soir aux Etats-Unis, deux des meilleures séries diffusées sur la grille 2008/2009 des networks étaient proposées en concurrence frontale à cette bande de scientifiques surdouées : House sur la FOX, et Chuck sur NBC. Décidément, les (gentils) asociaux sont de sortie !



BOODREAM.







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T
Plusieurs choses à dire. Les mineures : c'est vrai que le spitch de la série est merdique, j'ai failli la rater à cause de ça et j'dirais plus sociophobes que sociopathes, je n'ai jamais eu l'impression que Sheldon avait envie de couper en morceau ses camarades, mais bref passons.Excellent l'épisode avec Summer Glau ? Un des plus nuls j'aurais dit pour ma part. Et pourtant je l'attendais ! Enfin au moins ils ont dit "firefly" une foisBah en fait sinon je suis globalement d'accord avec toi, après une excellente première saison on sent que le show s'essoufle, qu'il a du mal à se renouveler. Ah si ! Moi j'aurais quand même fait remarquer que l'acteur qui joue Sheldon Cooper est très bon, toujours très convaincant.
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U
la série a été acheté par nrj12 et j'espère qu'elle passera en version multilingues
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B
Je crois fondamentalement que c'est plus facile de décevoir quand on place la barre à un niveau élevé, et inversement. La différence fondamentale de mon point de vue entre Big Bang et How I Met, c'est que l'une est une série sympa qui reste systématiquement dans une bonne moyenne quand l'autre est une grande série hyper inconstante. Ce qui signifie qu'évidemment un épisode lambda de big bang sera sans doute "meilleur" qu'un mauvais épisode d' How I Met. Sauf qu'on voit tout de suite le Grand Canyon d'écart entre les deux séries lorsqu' HIM sort de son chapeau un épisode génial entre deux épisode moyens. Personnellement je suis d'accord sur le classement, dont je ne suis pas responsable, parce qu'une saison moyenne d'une grande série vaut mieux qu'une saison "sympa" d'une série "sympa"... 
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B
Même si cette série a du mal à retrouver un certain renouveau suite à la 1ère saison, et est trop dépendante de Sheldon.Je la trouve meilleure que la saison de HIMYM, comme beaucoup de monde dans les commentaires d'ailleurs, qui tourne vraiment en rond.
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A
26eme ??? cette serie est énorme!! vous etes nul :(
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C
TBBT est une très bonne sitcom et effectivement elle fait rire (contrairement à Mon oncle Charlie que tu citais). Je ne ressens pas d'overdose de Sheldon, c'est lui qui m'amuse le plus car il est vraiment très sociopathe. La saison 2 le met effectivement plus en avant notamment dans beaucoup de scènes avec Penny; je trouve que leur duo fonctionne bien.
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N
Je crois que la série devrait passer sur NRJ 12 à la rentrée...
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L
Mais pourquoi faire tant de mal à Christina Applegate ?????????? Sadique. Je sais que tu l'aimes au fond Sam...<br /> En tous cas, "Big Bang" ne m'a jamais fait rire. Jamais jamais. Alors j'ai arrêté.
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P
J'adore ce ton
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H
En tout cas, la chronique m'a bien fait marrer (MDR la vanne sur le prix de l'abonnement de TPS star en comparaison avec les vols vers les USA ^^).Ça me donnerait presque envie de découvrir la série...
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Z
C'est vrai que TBBT risque de tourner en rond ou bout d'un moment si il n'y a pas d'évolution dans le couple Leonard-Penny mais à mon gout la saison 2 de la série a été supérieure à la saison 4 de HIMYM (que pourtant j'adore) qui accumule les épisodes inutiles et avec une fin de saison qui nous laisse sur notre fin.J'a bien aimé la saison 2 et notamment deux moments d'antologie : - Tout d'abord une fin d'épisode monumentale dans laquelle Sheldon reçoit une serviette dédicacée par Leonard Nimoy.- Un début d'épisode dans lequel les geeks jouent à guitare hero (ou rock band) avec Raj au micro sous fond de musqiue des RHCP.C'est d'ailleurs dommage que Raj soit si sous exploité car c'est le personnage le plus drole de la série dès qu'il a du temps de parole.
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M
Comme Pierre (commentaire 4), personnellement cette série me fait largement plus rire que HIMYM (à laquelle je n'ai jamais réussi à accrocher.. enfin à voir la guest star qui y fait "évènement" (Brytneyyyyyy), je comprend que je ne suis clairement pas le public visé...).Alors oui TBBT risque de lasser pour sa "linéarité" (quoi que les Simsons sont toujours là..) mais pour l'instant elle réussit totalement  son contrat : nous faire rire sans trop de prise de tête ou de sucre ! :-)
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C
tout à fait d'accord avec cette analyse! TBBT est drôle et ses personnages attachants. Malheureusement Sheldon a tendance à devenir trop caricatural et l'humour de la série se repose trop sur ses épaules (syndrôme barney de HIMYM)d'ailleurs je ne sais pas si la dernière saison de HIMYM viendra ensuite dans ce classement mais je dois avouer que j'ai trouvé cette saison de HIMYM tellement moins bonne que les précédentes que je l'aurais classé en dessous de TBBT !ps: ce n'est pas très important mais les noms des acteurs donnés en début d'article sont justement ceux de HIMYM !
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A
A ne surtout pas voir en VF !!
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M
oups oups oups je crois qu'il y a eu confusion avec le cast d'How I met your mother:)...
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P
<br /> Je rectifie ça, merci ;)<br /> <br /> <br />
P
Je dois être l'un des rares à regarder la série sur TPS Star, je pense. Je crois même m'être abonné juste pour cette série (pour quoi d'autre, c'est vrai?). En tout cas, cette série me fait plus rire que How I met your mother. Je ne sais pas si elle est meilleure sur ses deux premières saisons (il lui manque effectivement toute une mythologie qui est la marque de HIMYM), mais elle est toujours efficace, avec des personnages qui font très bien ce qu'on attend d'eux et même plus (Sheldon est parfait, mais Leonard est très attachant, Raj surprenant, et Penny a aussi ses très bons moments, notamment au contact de Sheldon). Si je devais choisir un successeur à Friends, ce serait sans doute TBBT plutôt que HIMYM, donc. J'aime aussi énormément les petits messages laissés à la fin des génériques par le producteur qui nous raconte sa vie.
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K
Pas vu, comme l'énorme majorité je supposeMais toujours très sympa à lire vos différents billets. Un petit + serait l'ajout de vidéos sur les séries commentées.
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G
Bonne surprise que TBBT ! J'ai suivi des épisodes sur la télé publique belge, puis ça s'est arrêté.Par moments, il n'y a pas 36 solutions pour voir la suite...
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T
Une série que j'aimerai voir, en espérant qu'une chaîne du gorupe canal la programme.TPS Star est une fumisterie : l'option est hors de prix (au regard de leur programmation!)dans le bouquet canal sat.
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