Séries, ton classement impitoyable : place 8, ENTOURAGE saison 5.

Place 8 : ENTOURAGE – Saison 5.
(PS : problème avec le serveur d'images d'où l'absence momentanée d'illustration. Ajout dès que possible)
Diffusion sur HBO le dimanche soir à 22h et sur TPS Star - Canal + en France (Moyenne saison 5 : 1,69 millions de téléspectateurs, -30% par rapport à la saison 4). Renouvelé pour une saison 6.
Créé par Doug Ellin. Avec Jeremy Piven, Adrian Grenier, Kevin Connoly, Kevin Dillon, Jeremy Ferrara et Red Lee.
!! Indice spoiler : 3/5
Bilan: Une fois n’étant pas coutume, je vais commencer mon article par un hors-sujet en remerciant de tout cœur le fabuleux site SerieStreaming pour leur éloge qu’ils ont fait en ma faveur en qualifiant mon article sur Desperate Housewives de vicieux, démoniaque, odieux, méchant et même pouvant heurter la sensibilité de certains. Ils finissent même leur post par cette conclusion extraordinaire, non dénué d’humour, ‘En allant visiter Le Bog TV News (bog, bug, j’imagine qu’il doit y avoir un jeu de mot), serieStreaming décline toutes responsabilités en cas de vomissements, évanouissements ou autres symptômes post blog(s) dépravé(s)’. Evidemment, comme tout chroniqueur qui se respecte, j’espérais avoir quelques commentaires chaleureux mais je ne n’en demandais pas autant. Un grand merci donc au webmaster de site qui prodigue même de judicieux conseils à ses lecteurs en vous recommandant l’incontournable JeanMarcMorandini.com. Heureusement qu’il y a des encore des personnes de gout dans ce bas monde…
Et oui car je ne fais pas partie de ces personnes et la 8ème place réservée à Entourage ne fait que l’attester. Non, franchement, je ne comprend pas les mauvaises critiques autour de cette saison de la série produite par Mark Whalberg. Si elle n’atteint certainement pas le niveau de la saison 4, elle reste d’excellente facture toujours portée par un casting excellent et surtout des scripts irrésistibles. Entourage fait finalement parti de ces séries dont l’avancement n’a guère d’importance tant celui-ci est largement compensé par le comique de situation et les dialogues détonnants.
Après une saison 4 mettant Vince sous les feux de la rampe par le buzz provoqué autour de Medellín, la saison 5 fait suite au naufrage du film à Cannes et présente donc la descente aux enfers du jeune premier dans les méandres Hollywoodiennes. L’idée était aussi judicieuse que casse-gueule. Judicieuse car elle présentait un aspect de la vie d’acteur qu’Entourage n’avait encore jamais vraiment évoqué et casse-gueule car elle pouvait justement s’éloigner du coté glam de la série qui en fait son charme. Le pari est en parti réussi avec une première partie de saison souffrant d’un certain manque de punch (comme cela est souvent le cas avec Entourage) et une deuxième partie tout bonnement explosive.
Ce que j’apprécie le plus dans Entourage est son coté très vrai, très authentique à défaut d’être réaliste. La série n’est ni vraiment construite comme un drama, ni vraiment comme une comédie, ni vraiment comme une documentaire mais comme une simple tranche de vie d’une bande de potes à Hollywood. Le fait que la série accueille nombre de guest star dans leur propre rôle, et souvent de façon amusante comme on les imagine en réalité (Anna Faris cruche ou Gus Van Sant antipathique), vient renforcer cette impression. C’est d’ailleurs ce qui rend la série passionnante car on a véritablement l’impression de regarder Hollywood par la lorgnette et les scénaristes ont ainsi l’intelligence de montrer Hollywood comme on l’imagine. En caressant le téléspectateur dans le sens du poil entre l’agent grossier, l’assistant ultra-efféminé et le réalisateur hystérique, le spectacle devient rapidement jubilatoire. Je ne sais pas si vous avez la même sensation que moi mais parfois, quand je lis des annonces de problèmes de studios, de production ou de casting, je pense immédiatement à Entourage et à ce qu’il y a bien pu bien se passer en coulisses. Récemment encore avec l’affaire Twilight / Rachel Lefevre, j’imagine le Ari Gold local traiter le dirigeant de sac à merde et le faire chanter pour ne pas qu’elle ne fasse la promotion du film !
La première partie de saison, sans être mauvaise, est donc quelque peu en deçà car justement, elle n’est pas vraiment dans l’esprit de la série. Entourage est une série dans laquelle on a envie de voir le casting se donner à 100 % et donc ces épisodes plus confinés ne m’ont pas vraiment convaincus. C’est malgré tout l’occasion de mettre en avant une facette peu reluisante d’Hollywood avec le traitement des acteurs au bout du gouffre et ce pauvre Vince contraint de chanter à l’anniversaire de la nympho de fille de Fran Drescher ! La seconde partie est bien plus éclectique et prouve, si besoin était, qu’Entourage en a encore dans le coffre. A ceux qui disent qu’Entourage a trop duré, je répondrais le contraire. Entourage est justement le genre de séries, qui tant que le scénario reste à la hauteur bien évidemment, a un potentiel sans limite. Elle ne nécessite pas d’intrigues rocambolesques, de retournements de situations diaboliques mais simplement des dialogues drôles, inspirés et bien pensés. Tache aisée ? Pas si sur quand on voir l’état de la saison 6 qui vient de démarrer mais je garde mon venin en réserve pour l’année prochaine !
La seconde partie de la saison 5 nous expose donc les tentatives de retour sur le devant de la scène de Vinnie et démonte encore une fois les rouages Hollywoodiennes puisque c’est au travers d’un incroyable tour de main d’Ari que Vince va pouvoir décrocher son rôle. Pressenti pour être le futur directeur du studio, Ari décline en pistonnant la charmante Constance Zimmer sous couvert qu’elle accepte de prendre Vince dans la prochaine grande production du studio. Ces scènes sont les plus déjantées de la saison tant tout se joue à la seconde près, au bagout et au culot entre Ari et tous ses concurrents pour décrocher le Saint-Graal. Le résultat jubilatoire donne des scènes hystériquement drôles avec les studios transformés en cour de récré aux insultes salaces sous le regard impassible d’un Alan Dale en big boss toujours aussi magistral (l’homme a le même agent qu’Eddie Cibrian et Richard Burgi, il joue dans toutes les séries).
Cette saison aura donc été la saison d’Ari. Jeremy Piven est une vraie pile électrique et se donne à 100 % dans chacune de ces scènes. Piven fait parti de ces acteurs comiques qui incarnent tellement leur série à l’image de Baldwin, Shalboub et Patrick Harris qu’ils envoient tous les autres au tapis. Sa performance est tout bonnement royale et surtout son duo avec Red Lee en assistant fofolle fonctionne à merveille entre tendre attachement et blagues homophobes. Les excès d’Ari constituent la friandise d’Entourage et finalement la raison principale pour laquelle on regarde la série. L’épisode où la concurrence avec un autre agent est tellement poussée à outrance qu’il demande à Lloyd de lui envoyer un colis littéralement composé de merde humaine était génial. Le point d’orgue de la saison est atteint lors du 5.11 qui se transforme en vaudeville surréaliste après que Vince ait été mal traité par le réalisateur de son dernier film. Ari, Zimmer, Vince et le réalisateur enragé se lancent donc dans une course poursuite en plein studio à la recherche de Dale sous couvert d’attaques et d’insultes en tous genres… Un pur bonheur !
Mais c’est là que j’en veux un peu à Entourage de ne pas être allé au bout de ses convictions. Pourquoi Ari n’a-t-il pas accepté la place de dirigeant du studio ? Cela aurait permis à la série d’enregistrer un tournant à 380 avec un Ari qui aurait soudainement été transformé en teigneux Harry Cohn, cela aurait été excellent. C’est ma grosse déception de la saison. Bon je n’ai guère parlé du quatuor d’ami car j’ai de plus en plus de mal à les supporter. Mis à part E. bien évidemment qui ait le seul personnage des quatre à avoir pris de l’ampleur au fil des saisons. Sa douce ascension en tant d’agent est peut être l’intrigue la plus juste et la plus touchante de la série et l’acteur est terriblement attachant. Quand aux autres, Vince est transparent, Turtle ne sert à rien et Drama est carrément insupportable tant il est devenu le cliché de lui-même. Sans compter que leurs intrigues, tournant toujours autour de plans cul redondants ou d’amourettes sans saveur, sont éternellement les mêmes depuis le début de la saison. Heureusement pour nous, Ari et E sont au centre de la saison et c’est bien mieux comme cela.
En bref :
Meilleur épisode : 5.11 – ReDOMption.
Pire épisode : 5.06 – Play’n With Fire.
Prix special: Award ‘Neil Patrick Harris’ pour Jeremy Piven (Ari Gold).
Les points forts : S’il y a bien un élément dans lequel Entourage excelle, ce sont les dialogues à la fois pertinents, hilarants, bourrés de référence et jubilatoirement vulgaires. La seconde partie de la saison de haute volée qui nous entraine dans les plus perfides jeux de massacre Hollywoodien est une réussite totale. On le doit bien évidemment à l’excellentissime, et je pèse mes mots, Jeremy Piven mais également à Red Lee et Kevin Connely qui n’ont pas à rougir !
Les points faibles : La première partie de saison est quelque peu mollassonne et puis surtout repose sur le trio littéralement infernal composé de Vince, Turtle et Drama (je mets E à part) qui se coltinent des intrigues désespérément répétitives de saisons en saisons. Sans compter que Kevin Dillon est un acteur encore plus raté que son personnage dans la série.
Conclusion : N’en déplaise aux détracteurs, j’ai passé un excellent moment devant cette saison d’Entourage. Tantôt récréative, tantôt hilarante et même poil à gratter, Entourage continue d’exalter les fantasmes du téléspectateur sur les petites manigances entre amis de la sphère Hollywoodienne. Ironiquement, les personnages secondaires ont largement pris sur le dessus sur les premiers rôles initiaux, Jeremy Piven en tête, et font de la série de Mark Whalberg une délicieuse pépite. De là à parler de guilty pleasure…
COLE.
Prochain billet demain. Les précédents sur http://www.leblogtvnews.com/categorie-10974265.html.
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