31 Octobre 2011
"Jean-Jacques Goldman", signé Stéphane Benhamou et Laurent Rousseau, est un numéro de la nouvelle collection « Discographie », sur France 3. Diffusion ce lundi 31 octobre à 20h35. L’idée : revisiter une époque et un talent à travers les chansons d'un auteur.
Pour ce numéro de la collection, France 3 nous ouvre donc les portes de l'univers musical de Jean-Jacques Goldman. Quand il s'excuse — très souvent — de ne pas souhaiter répondre aux interviews, Jean-Jacques Goldman répond invariablement que tout est dans ses chansons. Tout est là, quelquefois caché derrière des refrains si populaires qu'on en oublie parfois le sens profond. Avec ses producteurs les plus proches et ceux qui l'ont connu très tôt comme Maxime Le Forestier, avec Didier Varrod son premier biographe, avec ceux qui l'ont magnifiquement interprété, Johnny Hallyday, Céline Dion, Patricia Kaas notamment, il nous sera raconté l'histoire souvent méconnue de 30 chansons de Jean-Jacques Goldman. Des chansons qui dessinent un autoportrait sensible ; les chansons de ses débuts avec les Red Mountain Gospellers ou Taï Phong ; ses premiers pas en solo avec Back in the city et, surtout "Il suffira d'un signe" qui le fera découvrir au grand public.
Stéphane Benhamou (propos recueillis par Noelle Corbefin) : "Nous avons convaincu Jean-Jacques Goldman de nous laisser réaliser ce film, d’accéder aux images, à ses archives. Lui ne veut pas qu’on parle de lui, et, comme le dit son premier producteur, moins on cherche à le voir, mieux il se porte ! C’est quelqu’un qui n’a jamais voulu se mettre en avant, qui a une peur panique de perdre son inspiration, de perdre le contact avec la vie quotidienne qui nourrit ses chansons, que ce soit Des vies, Encore un matin, Juste après, qui racontent à la fois des vies ordinaires et témoignent d’une époque. Ce sont des chansons qu’il n’a pu écrire que parce qu’il restait au contact des « vrais gens ». Ce n’est pas une posture. Il vient d’une famille profondément attachée à des valeurs de partage. Ainsi, alors que ses chansons faisaient un carton, en 1982, J.-J. Goldman tenait toujours la boutique familiale à Montrouge ! Il n’est pas dans une vie de bohême, il est dans la normalité absolue. Il a juste envie d’être un homme sérieux et tranquille qui fait bien son ouvrage".
Le film est construit en six parties selon Stéphane Benhamou, avec, pour commencer, des « chansons autoportraits » comme Je marche seul, puisque, en effet, Goldman n’a jamais fait partie d’une bande : "quand il est arrivé sur la scène publique, il n’était pas dans la bande des Sardou, Claude François et compagnie qui passaient régulièrement chez les Carpentier, il n’était pas non plus dans la mouvance de la nouvelle chanson française comme Souchon, Cabrel… et, même s’il avait de l’admiration pour Michel Berger, il n’avait pas de place à lui. On est dans les années post-new-age, électro, et il débarque avec un rock un peu traditionnel, chanté en français… et il arrive à trouver son public. Dans les chansons autoportraits, il y a aussi Comme toi qui parle d’une petite fille dont il a découvert l'histoire en regardant les photos d’un album de famille ; Bonne idée qui raconte la rencontre de ses parents et sa naissance, ou Quand la musique est bonne, à propos de son apprentissage musical. Chaque chanson est prétexte à creuser son histoire". Ensuite, deuxième partie avec les « chansons des débuts ». "Ce sont des chansons particulièrement intéressantes, parce que l’on voit bien tout ce qu’il y a là en germe, ses passions, avec notamment un Scopitone du milieu des années 70 que l’on n'a jamais vu à la télé. Evidemment, on raconte aussi l’histoire de son groupe Taï Phong, avec le succès très important de Sister Jane, et ensuite ses années de galère jusqu’à Il suffira d’un signe, début 82, qui a mis du temps à s’installer, parce que les maisons de disques avaient déjà, selon eux, quelqu’un sur ce registre de voix, à savoir Daniel Balavoine. Goldman va alors prendre son disque sous le bras et finir par décrocher la signature d’un album. A ce moment-là, il se sentait proche de ce que faisait Michel Berger et voulait aller dans cette direction, mais ça ne s’est pas passé comme ça. On montre un extrait d’un Grand Echiquier où Michel Berger avait invité Goldman à chanter avec lui Seras-tu là ? On sent bien ce petit complexe de supériorité chez Berger qui se considérait un peu comme le chef de file de la pop française. Et qui, si l’on en croit le premier producteur de Jean-Jacques, prenait un peu ombrage du succès phénoménal de Goldman".
Arrive alors la troisième partie du film où l’on aborde « les chansons qui nous ressemblent », comme Je te donne. "C’est le moment de la petite main de SOS Racisme, et, en pleine montée de l’intolérance, cette chanson prône des valeurs de partage, avec des paroles simples, immédiatement comprises par une majorité silencieuse de jeunes qui vont le suivre ! Il y aura aussi dans ce registre, Des vies, Juste après, La vie par procuration, On ira… puis nous passons à la quatrième séquence, avec les « chansons qui ont compris notre époque ». Nous, nous comprenons immédiatement qu’elles valent bien des analyses d’experts et de spécialistes de l’époque, telles Envole-moi sur les banlieues et l’intégration, ou Là-bas qui est une réponse directe aux discours de Le Pen et raconte la vie des immigrés dans leurs propres pays : pourquoi ils partent et quels sont leurs rêves… Il y a également Elle a fait un bébé toute seule ou Il changeait la vie, qui sont une photographie précise du moment et ont été des succès immédiats ! Goldman pour les autres".
La cinquième partie est consacrée à l’aventure du trio Fredericks, Goldman & Jones. Puis fin avec « chansons écrites pour les autres », ce que Goldman a toujours fait.
Crédit photo © Didier Varrod / Nicolas Maupied.
RETROUVEZ-NOUS SUR CE COMPTE TWITTER.
Actu des médias par 2 passionnés, amateurs. Et tweets perso.
Voir le profil de leblogtvnews.com sur le portail Overblog