Revoir le documentaire "Klaus Barbie, criminel nazi" (Pluzz).

Klaus Barbie a arrêté, torturé et déporté des milliers de juifs et de résistants de la région lyonnaise pendant la guerre. Réfugié ensuite en Allemagne, le "boucher de Lyon" est embauché par les services secrets américains alors que se dessine la Guerre froide. Après plusieurs demandes d’extradition de la France, ceux-ci favoriseront son exfiltration via une filière proche du Vatican, en 1951. Direction La Paz en Bolivie. Sous sa nouvelle identité, Klaus Altmann, il développera des affaires en toute quiétude, se rapprochant des dictateurs au pouvoir. Mais la détermination des époux Klarsfeld dans les années 1970 et, plus tard, l’intervention de Robert Badinter, garde des Sceaux, auprès du président Mitterrand, dès le retour de la démocratie en Bolivie, conduiront à l’arrestation de Barbie. Il est ramené en France en 1983 pour y être jugé après 40 ans de fuite. Son procès pour crimes contre l’humanité s’ouvre le 11 mai 1987 devant la cour d’assises de Lyon.Condamné à la réclusion à perpétuité le 3 juillet, Barbie mourra quatre ans plus tard d’un cancer.

Histoire de 40 ans de fuite et d’impunité Barbie... La nuit, le noir, le mal à l’état pur Barbie, premier criminel contre l’humanité jugé en France. Dans un documentaire consacré à Klaus Barbie, diffusé hier mardi 10 janvier à 20h35 sur France 2, et vu par plus de 3 millions de téléspectateurs, Laurent Delahousse revenait sur la traque et le procès de l’ancien chef de la Gestapo de Lyon. Une mise en images saisissante et rythmée, des témoignages forts et des explications claires sur une page sombre de l’histoire.

Disponible en replay durant une semaine, grauittement, via Pluzz : clic.

Réalisé par Laurent Delahousse, Camille Ménager et Florence Troquereau.

Monteur Florent Maillet.

Rédacteurs en chef Erwan L’éléouet et Fabien Boucheseiche.

Laurent Delahousse : "La finalisation de l’écriture et la préparation du tournage des éléments du documentaire ont été longues. Sa réalisation à proprement parler s’est ensuite étendue sur quinze mois. J’ai travaillé avec Florence Troquereau et Camille Ménager qui ont été formidables. Camille avait déjà travaillé sur le procès Barbie, ce qui a considérablement facilité les choses. Mais retrouver des témoins qui n’avaient jamais parlé ou pas parlé depuis longtemps a été parfois difficile. D’autant que le temps passe ; depuis 1987, année du procès, plusieurs d’entre eux ont ainsi disparu (...) Tous ont d’abord voulu connaître la nature du projet. Nous leur avons expliqué et ils ont très vite adhéré et accepté de témoigner. Mais cela n’a pas toujours été simple car nous avions besoin de réaliser de longs entretiens, lesquels demandent beaucoup de préparation".

Laurent Delahousse précise que Ladislas de Hoyos, qui nous a quittés il y a quelques semaines, a été un personnage central car il a été le premier journaliste à rencontrer Klaus Barbie en Bolivie, à l’époque où il se faisait appeler Klaus Altmann. "L’interview qu’il est allé réaliser à La Paz en 1972 est remarquable : elle a permis à l’opinion publique française de mettre un visage sur un nom et, peut-être, d’accélérer le processus qui a conduit au procès. Son travail était motivé journalistiquement et historiquement par un besoin de mieux cerner la personnalité de Barbie et son mensonge au regard de l’Histoire, qui ont fait que cet homme a fui, a changé d’identité. Cette interview, dont nous montrons des extraits, est un des moments forts du documentaire".

Ce film donne la parole à Serge Klarsfeld, Robert Badinter, Raymond Aubrac, Simone Lagrange (victime), Alexandre Halaunbrenner (parent de victimes), Ladislas de Hoyos et les journalistes qui ont suivi ce dossier, Jacques Vergès (avocat de Klaus Barbie), Roland Dumas (avocat de victimes), des officiels français, américains, etc.

Crédit photo © DR / Capture vidéo.

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