France 3 propose ce lundi 11 janvier 2010 à 20h35 un documentaire d'investigation inédit. C'est l'histoire de Jérôme Nozet, qui, de 9 à 15 ans, a été violé régulièrement par
le meilleur ami de son père. Les années ont passé sans qu'il puisse parler, le silence comme seule réponse au calvaire subi. Quand, enfin, il se décide à porter plainte, il est trop tard. Son cas
est prescrit par la loi. Il va alors s'improviser enquêteur pour faire condamner son agresseur.
Ce documentaire recueille les témoignages exclusifs de victimes devenues adultes. Il pointe du doigt la difficulté, aujourd'hui encore, à parler de pédophilie. Que vaut la parole d'un enfant qui a
grandi ? Et cette parole peut-elle avoir une date de péremption ?
A la suite de ce film, débat présenté par Béatrice Schönberg, avec :
— Jérôme Nozet, victime de violences sexuelles,
— Michel Mourolin, victime de violences sexuelles,
— Maître Rodolphe Costantino, avocat,
— Martine Nisse, thérapeute familiale, directrice du centre des Buttes-Chaumont.
Explications de Jérôme Nozet :
"Au départ, quand je suis allé porter plainte, je ne savais pas que la prescription existait, et ça a été un vrai coup de massue : j’avais gardé cela en moi pendant vingt-deux ans, j’avais
enfin pu en parler à mon entourage, et, du jour au lendemain, on m’expliquait que mon bourreau ne serait jamais inquiété. De plus, je n’étais pas à l’abri de la suspicion de mes proches : avais-je
dit la vérité ? On ne le saurait finalement jamais ! C’était intolérable. On grandit dans une société de droit, et on vous dit brutalement que vous n’en avez plus. On vous a maltraité enfant, on
vous a fait subir des choses terribles, vous en avez souffert toute votre vie, et, au bout du compte, on vous traite comme un bien immobilier : la décennale est passée ! J’ai essayé de trouver des
appuis à droite et à gauche et, ce faisant, je me suis dit qu’il existait peut-être d’autres victimes de Garnier, plus récentes, qui ne seraient pas frappées par la prescription. J’ai rapporté ces
éléments d’information aux gendarmes… qui n’ont rien fait !
C’est à ce moment-là que j’ai perdu les pédales : j’ai fait une tentative de suicide et j’ai été hospitalisé trois jours, dont deux jours de coma. Quand je me suis réveillé, mon père était là,
avec, dans une main, une assiette de crêpes, et dans l’autre un pot de confiture ! C’est lui qui m’a donné le courage de reprendre le dessus et les investigations. Peu de temps après, en avril
2003, d’autres dépôts de plaintes sont arrivés, ceux de Rudy et Christophe. Je me suis dit alors : ça y est, c’est enclenché, la justice va faire son boulot. De mon côté, je venais de prendre un
poste à Besançon et j’ai laissé tout ça de côté jusqu’en septembre.
Lorsque j’ai repris contact avec la gendarmerie, persuadé que les nouvelles plaintes avaient fait avancer l'affaire… j’ai constaté avec stupéfaction qu’il ne s’était rien passé ! C’est alors que
mon frère aîné m’a parlé de sa propre agression par le pédophile. J’ai été extrêmement surpris que la police n’ait pas pensé à enquêter dans ce sens ; voilà trois garçons d’une même famille, dont
l’un a été agressé sexuellement : pourquoi l'enquêteur n’a-t-il pas posé la question aux deux autres frères ? C’est vraiment là que j’ai décidé de faire le boulot que la gendarmerie ne faisait pas
!"
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P
PAILLISSER Michèle
10/11/2017 01:36
Je viens de voir le documentaire et je suis bouleversée. Bravo et respect Monsieur Nozet pour votre courage, votre ténacité. Respect et bravo également à vos compagnons d'infortune, vous méritez tous amplement de pouvoir vivre apaisés et heureux. Même si vous n'avez pas pu avoir ce procès que vous attendiez tant, vous sortez victorieux de cette barbarie dont vous avez été victimes. Continuez votre travail d'information car malheureusement d'autres enfants sont ou seront hélas en danger mais la parole se libère. Je vous souhaite à tous tout le bonheur du monde, vous le méritez tellement.
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vous avez fait un tres bon reportage j'ai ete victime toute mon enfance et je ne peu plus porter plainte je vois un psy mais j'ai toujours du mal a suporter mon passer je vous comprend dans le sens<br />
ou moi aussi ma mère n'a rien fait pour me comprendre je vous remerci pour ce que vous faite j'aimerais avoir se courage MERCI<br />
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