18 Juillet 2022
Très beau succès dans les salles avec plus de 600.000 entrées en France, le film documentaire La panthère des neiges est proposé ce lundi en première partie de soirée sur Canal+ Cinéma. À retrouver également sur myCANAL.
Film de Marie Amiguet et Vincent Munier.
Au cœur des hauts plateaux tibétains, le photographe Vincent Munier entraîne l’écrivain Sylvain Tesson dans sa quête de la panthère des neiges. Il l’initie à l’art délicat de l’affût, à la lecture des traces et à la patience nécessaire pour entrevoir les bêtes. En parcourant les sommets habités par des présences invisibles, les deux hommes tissent un dialogue sur notre place parmi les êtres vivants et célèbrent la beauté du monde.
Sylvain Tesson :
"Alors que Vincent Munier me propose de l’accompagner au Tibet, en hiver, sur la piste de la panthère des neiges, je prends le temps de considérer la faveur immense qu’il me fait.
Ça va être pour moi l’occasion de découvrir l’art de l’affût. Jusqu’alors, je me suis contenté de circuler dans les paysages. Au cours de dizaines de voyages dans la Haute-Asie, j’ai pris l’habitude de traverser les immensités ; courant à la poursuite de l’horizon. En bref, je suis le vent. Moi qui ne jure que par l’art de la fugue, on m’invite là aux promesses de l’affût. Avec Munier, le rapport au monde prend une autre tournure. Il ne va plus s’agir de brûler les étapes. Arriver dans la montagne, attendre, scruter, et parfois voir un animal apparaître. Le photographe naturaliste ne fend pas l’espace, il s’installe dans le temps.
Lors de repérages au mois de février, je me souviens de cette soirée où nous avons effectué une reconnaissance dans un canyon. Nous marchions de conserve, Marie la réalisatrice, Munier et moi. J’étais frappé de la façon dont notre ami regardait le paysage. En réalité il le lisait comme on déchiffre la page d’un poème ou comme le musicien étudie la partition. Il regardait les vires rocheuses, les parois, les anfractuosités et nous expliquait ce qui était susceptible d’advenir.
« Là, c’est un endroit où la panthère pourrait se glisser ; ici, une grotte que les grands-ducs affectionnent et là, des alpages où les bharals viennent pâturer.» Voilà les explications qu’il nous donnait et je comprenais qu’il y avait deux manières d’observer un décor. On peut le regarder en esthète froid, philosophant sur les tourments du relief et les nuances de la lumière. On peut aussi se mettre à la place de l’animal en détectant les caches, les coulées, les replis et les débouchés. Alors, la montagne devient une citadelle en vie. Sur ses ponts levis et ses remparts passeront les impératrices à fourrure et le peuple herbivore. Munier est ce professeur qui va m’apprendre à lire pour la deuxième fois de ma vie".
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