20 Mars 2024
Sans nul doute bouleversant, le film documentaire Une vie, de Christine Angot, est projeté dans les salles dès ce mercredi 20 mars.
L’écrivaine est invitée pour des raisons professionnelles à Strasbourg, où son père a vécu jusqu’à sa mort en 1999. C’est la ville où elle l’a rencontré pour la première fois à treize ans, et où il a commencé à la violer. Sa femme et ses enfants y vivent toujours. Angot prend une caméra, et frappe aux portes de la famille.
Christine Angot : "Je voulais me rendre à l’adresse à laquelle j’ai longtemps écrit à mon père, et où je suis allée une fois, il y a trente-cinq ans. Je me pensais incapable de sonner. Par peur qu’on ne me réponde pas, ou qu’on me refuse l’entrée. Comme on ne répond pas aux quelques messages laissés par téléphone depuis quelques années. Et je sais que s’il n’y avait pas eu une caméra avec moi, s’il n’y avait pas eu Caroline Champetier filmant les sonnettes, mon doigt n’aurait pas appuyé dessus. Je n’étais pas seule, c’est essentiel. Je n’y serais pas allée seule. Par peur. Par impossibilité. Je suis quelqu’un qui réfléchit assez peu, en fait, et en fait, c’est mon doigt, à un moment, qui appuie sur la sonnette, quand Caroline en approche la caméra. Comme ce n’est pas préparé, devant la porte qui s’ouvre je suis dépassée, par ce qui arrive, parce que je ne m’y attends pas, et que je suis en train de faire quelque chose que je n’ai pas imaginé. Je suis dépassée, et en même temps je me dépasse. Comme une autre moi-même qui prend le relais, monte l’escalier, met le pied dans la porte, s’impose. Je suis dans un état de survie, d’incandescence, d’électricité."
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