30 Janvier 2007
"Nous voulions changer le monde et c'est le monde qui nous a changés", résumait, en 1972, Stefano Satta Flores, alias Nicola, le professeur idéaliste et amer du film "Nous nous sommes tant aimés" d'Ettore Scola. Un aphorisme que pourrait reprendre à son compte chacun des "camarades" imaginés par la scénariste- romancière Virginie Brac -d'après une idée originale de Michel Martens- et mis en scène par François Luciani.
Soit donc trois filles et trois garçons, six résistants communistes, dans les tourments de la Libération. Ils ont vingt ans. Ils sont "camarades" dans tous les sens du terme : à la fois amis et militants.
En trois épisodes de 90 minutes, la série les accompagne pendant vingt ans, "le temps de passer de la jeunesse à l'âge mûr", explique François Luciani. Cet idéal qui les lie depuis la jeunesse résistera-t-il à l'épreuve du temps ? Cette amitié sincère, apparemment indéfectible, sera-t-elle assez forte pour tenir tête aux vicissitudes et aux aléas de la vie
Premier épisode ce mardi, second mardi prochain.
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Julie Valérie Donzelli |
Engagée, fonceuse, ambitieuse, Julie porte avec énergie et vivacité le combat des femmes de l'après-guerre. Militante à l'Union des femmes françaises, elle compte bien mener sa vie comme elle l'entend, c'est-à-dire en toute indépendance, loin de la morale bourgeoise d'une société machiste. Elle partage sa vie avec Pierre. Difficile de concilier féminisme et vie de couple. Idéaliste, elle se rêve journaliste, écrivain, influente et pionnière. Pour l'heure, elle apprend la patience en faisant la secrétaire pour un avocat douteux. Et le soir, elle tape sur sa Remington des articles audacieux que les journaux communistes s'obstinent à lui refuser. Un jour, soudain, elle est contrainte de confronter ses théories à un cas pratique : elle tombe enceinte au moment où Pierre la quitte... |
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Marion Laure Marsac |
Déportée à Ravensbrück pour faits de Résistance, Marion revient lentement à la vie normale. Cette vie qui a continué malgré son absence, et qui a entraîné ses camarades vers des voies qu'elle ne reconnaît plus. Autour d'elle, on s'aime, on se marie, on fait la fête. Même son père, grand bourgeois et collabo notoire, a le droit à sa vie normale. Marion, elle, ne croit plus en rien. Elle renonce même à reprendre sa carte du Parti. Quel secret cachent ses silences ? Grave, sèche, blessée, elle observe de loin le tumulte qui agite ses amis et se pose parfois en sage, distillant commentaires et conseils. Ses rencontres avec Jean, psychiatre militaire, et Liacine, ouvrier algérien et militant FLN, sauront-elles lui redonner goût à la vie ? |
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Anna Vanessa Gravina |
Anna a fui l'Italie, le fascisme et le chômage. En pleine Libération, sur les barricades de Paris, elle rencontre Georges. Coup de foudre immédiat. Mariage dans la foulée et installation dans un deux-pièces petit, certes, mais cosy. Anna ne peut toutefois pas abandonner sa mère, veuve toute de noire vêtue. Il est entendu qu'elle emménagera avec le jeune couple : le deux-pièces paraît d'un coup beaucoup plus petit et beaucoup moins cosy. D'autant que le premier enfant s'annonce. Militante, Anna l'est à sa manière, c'est-à-dire par procuration. Georges consacre sa vie, donc son couple et sa famille au Parti et par contradiction sa mère est très croyante. Surtout, Anna voudrait vivre sa vie, pouvoir exister en dehors de ses enfants, de plus en plus nombreux. Quitte à mettre son couple en péril ? |
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Pierre Olivier Sitruk |
Simple militant, Pierre n'a pas l'ambition de Georges ni les scrupules de Marion. Il est juste ouvrier et compte bien, à ce titre, rester fidèle au Parti. Julie, avec qui il vit, le pousse à lire, à se cultiver, à s'ouvrir. Qu'importe, il est et restera un manuel. Sauf que son talent de meneur le rattrape et qu'il se retrouve bientôt à la tête de sa propre entreprise de bâtiment. Arrivera-t-il à la gérer de manière humaine, sans tomber dans les travers du patronat ? La tempête commence à gronder sous son crâne. Dans son coeur, ce n'est pas beaucoup plus calme. Il semble étrangement perturbé depuis le retour de Marion. Peut-être est-ce la culpabilité de n'avoir su empêcher son arrestation ? A moins que ce ne soit le début d?un sentiment plus sincère... |
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François Malik Zidi |
Communiste par anticonformisme plutôt que par conviction, François flirte joyeusement avec l'illégalité, régalant ses amis des fruits du marché noir, empruntant l'argent du parrain local pour remettre sur pied l'imprimerie du père de Marion ou s'acoquinant avec la mystérieuse Agence Soviétique du Développement. Régulièrement, les camarades se retrouvent Chez Jacky, le bistrot-bordel que tient sa mère. De fait, François est un peu le centre de gravité de la bande. Centre de gravité ou électron libre ? En tout cas, le jeune homme ne sera jamais vraiment comme les autres. Il porte en lui une blessure profonde : la mort de son frère André, arrêté sur dénonciation puis abattu, qu'il se jure de venger et un secret encore plus lourd à partager. Pourra-t-il un jour se libérer de ce poids ? |
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Georges Jean-Michel Portal |
Quand Georges adhère au PCF, ce n'est pas une simple formule : il y adhère vraiment, totalement, s'y dévouant corps et âme. Ses efforts sont récompensés, puisqu'il gravit peu à peu les échelons du premier parti de France. Et le voilà, lui, l'ouvrier sans diplôme, fils de fermier, enfin reconnu socialement. Mais naturellement, une telle foi, un tel sacerdoce supposent des sacrifices. Sa famille est la première à en faire les frais. Déjà que ce n'était pas simple à la maison, avec une belle-mère envahissante ! Mais là, Anna semble s'éloigner de plus en plus. Ses amis, eux, ne suivent pas toujours Georges dans ses positions radicales. On l'accuse de réciter une leçon apprise par coeur. Au fond, Georges, que pense-t-il vraiment ? Qui est-il ? |
(Photos (c) FRANCE 2 - Laurent Denis )
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