12 Novembre 2008
Communiqué de presse.
A la veille du lancement de la chaîne Orange Cinéma Séries, les Auteurs Réalisateurs Producteurs, membres de L'ARP, font part de leur grande inquiétude quant aux conditions de lancement de ce
bouquet de chaînes en l'absence totale d'accord avec les organisations professionnelles. Le 7 novembre dernier, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a signé avec la société Orange Cinéma Séries
une convention pour la diffusion de cinq services de cinéma et de fiction dont la seule contrainte est l'application d'un minimum garanti par abonné, contrainte inspirée d'une loi ne prenant
absolument pas en compte la spécificité d'Orange.
En effet, Orange, premier groupe de Télécommunications français, issu d'un service public, propose son bouquet sur ADSL, particularité non conventionnée par la loi, et n'offre cet accès qu'à ses
propres abonnés triple-play (téléphone- internet-tv), démarche de captation des consommateurs unique à ce jour. Devant le refus de la direction d'Orange de participer au financement de la
création cinématographique à travers un pourcentage de son chiffre d'affaire, nous nous devons de trouver d'autres schémas de financement de la création sous peine de risquer de voir s'effondrer
un système économique pertinent. C'est pourquoi, au-delà des minimums garantis par abonné assurés par la convention du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et qu'il faudra réajuster, les membres de
L'ARP souhaitent que l'on envisage trois schémas :
La
mise en place d'un pourcentage sur tous les nouveaux abonnements « triple-play » à partir du 13 novembre prochain, considérant que l'offre Orange Cinéma Séries participera à
l'attraction de ces abonnés.
Une garantie d'investissement dans la création cinématographique calculée, non sur
le chiffre d'affaires d'Orange Cinéma Séries, mais sur son « budget programme », considéré comme l'assiette.
Une clause de diversité reconsidérée, déjà éprouvée ailleurs avec pertinence, afin
de prévenir la tentation d'Orange Cinéma Séries de concentrer ses investissements uniquement sur des films à gros budgets.
L'ARP demande donc à être auditionnée dans les plus brefs délais par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel afin que ce dernier puisse jouer pleinement le rôle de médiateur qui lui
incombe.
Enfin, L'ARP demande avec la même urgence d'être reçue par Madame Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication, qui ne saurait rester neutre face à une éventuelle dérégulation
du financement du cinéma français et rappelle qu'aujourd'hui encore, l'Etat, avec ses 27%, est toujours un actionnaire incontournable du capital de France Télécom.
L'ARP souhaite également que soit intégré au sein de la loi sur l'audiovisuel public présentée le 25 novembre prochain devant l'Assemblée Nationale, un titre sur la réglementation devant régir
les diffuseurs par ADSL.
En conclusion, les membres de L'ARP ne veulent pas croire qu'Orange, qui veut afficher sa passion du cinéma dans sa publicité, puisse envisager l'avenir sans un accord serein, cohérent et pérenne
avec ceux qui sont, justement, les créateurs de ce cinéma dont ils ont besoin.
Ce serait admettre que le cinéma n'est pour eux qu'un produit d'appel et leurs chaînes de télévision le porte-avion de deux majors américaines, HBO pour les séries et Warner pour le
cinéma.
Les membres de L'ARP préfèrent penser qu'un avenir commun est possible et qu'il est encore temps de le construire « ensemble ».
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