"13 novembre, vivre avec" : cinq témoignages inédits ce mardi soir (extrait).

"13 novembre, vivre avec" : cinq témoignages inédits ce mardi soir (extrait).

13 novembre 2015 : 130 personnes meurent lors des attentats de Paris et l'on dénombre quelque 400 blessés.

Le  document inédit diffusé à 23 heures ce mardi sur France 2 est le récit de cinq vies chamboulées par les attentats du 13 novembre. Cinq vies qui se sont retrouvées face aux tueurs à la terrasse des cafés ou pris au piège à l’intérieur du Bataclan. Mais ce film ne s’arrête pas à la narration de l’horreur. Il n'en est que le point de départ.

Au fil des mois, nous accompagnons les étapes de leur reconstruction. Comment, en effet, apprendre à « vivre avec » les séquelles du terrorisme ? Avec les blessures physiques et les traumatismes psychologiques, avec les peurs et le deuil ? Comment renouer avec ses enfants, les nuits sereines, le travail, l'air, le printemps ? Comment résister à la haine? Tel est l'objet principal de ce film : raconter les espoirs du lendemain, les engagements inattendus, la vie qui l'emporte.

Un documentaire réalisé par Eric Guéret ; écrit par Elise Vincent et Eric Guéret.

Les intervenants :

 LOUISE, 30 ans: rescapée du Bataclan. Louise vit dans la campagne près de Saint Etienne avec sa fille de 2 ans. Fan des Eagles of Death Metal, elle est venue assister avec son frère et sa belle-soeur à leur concert au Bataclan. Aux premiers tirs, un mouvement de foule la bloque à l’avant de la salle. Elle est restée dans cette position jusqu’à l’intervention de la BRI. Elle en sort physiquement indemne mais la tête remplie d’images terrifiantes. Louise va traverser des premiers mois très difficiles, où elle revoit cette nuit partout, dans toutes les situations. Elle essaye tout pour aller mieux, pour passer à autre chose : l’acupuncture, l’ostéopathie et surtout l’EMDR qui progressivement lui permet de surmonter le traumatisme. Elle vit sa nouvelle reconstruction à la campagne, avec sa fille et son compagnon, coupée du bruit et de l’agitation. Elle dit calquer cette reconstruction sur celle de la nature, dans son jardin. « Les terroristes, ils ont des armes, moi j’ai des graines. Les terroristes, ils sèment la mort, moi je sème la vie »

MORGANN, 20 ans : rescapée du Casa Nostra. Morgann, c’est la jeune fille cachée sous la table de la terrasse du Casa Nostra, dans la vidéo vendue au Daily Mail qui a fait polémique. Un terroriste pointe son arme sur elle, mais ne tire pas. Morgann réussit à s’enfuir au bout d’interminables minutes. C’est une miraculée. Elle n’a pas vu l’arme, elle n’a jamais levé la tête, les yeux rivés sur les baskets du tueur. Ce n’est qu’en voyant la vidéo de la caméra de surveillance, 2 jours après, qu’elle se rend compte de ce à quoi elle a échappé. Etudiante à Sciences Po, Morgann est passionnée par les questions de géopolitique et par le terrorisme. Militante engagée auprès des migrants, le 13 Novembre a renforcé ses convictions. Pour elle, une partie des réfugiés sont eux aussi des victimes du terrorisme. Elle passe son temps libre dans les campements de migrants de Paris. 

EVA, 26 ans : rescapée du Bataclan. Eva a 26 ans. Le 13 Novembre au Bataclan, elle a perdu Valentin, son compagnon et son âme sœur depuis de longues années. Gravement blessée par balles, elle a passé 3 mois chez ses parents en convalescence. Ce cocon l'a aidé à se reconstruire. Aujourd’hui, Eva a choisi de reprendre sa vie telle qu’elle était, mais sans Valentin. Elle vit dans leur appartement où rien n’a changé. Elle a repris son travail d’avocate et a retrouvé sa vie de jeune femme, entourée de sa famille et de ses amis. Eva, c’est la force de vivre malgré tout, de continuer pour Valentin.

MOHAMED, 48 ans : Rescapé du Stade de France. Son appartement est devenu son refuge, le seul endroit où Mohamed se sent en sécurité depuis les attentats du 13 novembre dernier. Agent de sécurité, ce soir-là, il travaille à la billetterie du Stade de France devant la porte H. C’est lui qui a refusé l’entrée aux terroristes qui n’avaient pas de billets. Il se retrouve à dix mètres seulement d'un des kamikazes lorsque ce dernier déclenche sa ceinture d'explosifs. Mohamed est blessé par des éclats de boulons sur tout le flanc gauche. Ces blessures-là se sont refermées aujourd'hui, mais d'autres sont bien plus profondes. Cette soirée hante depuis Mohamed qui n’a pas repris le travail. Il tente d’apprivoiser sa peur et son angoisse au jour le jour, entouré de ses deux filles. Il a reçu une médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement par l’Etat français en mai dernier. Il ne dort plus la nuit et passe des heures à marcher dans les parcs pour ne plus penser. Cet été, il est retourné à Casablanca.

CLAUDE-EMMANUEL, 58 ans : Rescapé de la Bonne Bière. Claude-Emmanuel, 57 ans, s’est senti « partir » le soir du 13 novembre 2015. Touché par des tirs de kalachnikov à un pied, une jambe, une hanche et un bras, il gisait sous une chaise du café A la bonne bière dans le 11e arrondissement de Paris. Pendant les six semaines qui ont suivi l’attaque terroriste, il est resté cloué sur son lit d’hôpital. Une partie de sa thérapie passe par l'écriture à laquelle il s'est remis depuis le drame. Il souhaite pouvoir publier un jour ses écrits. La reconstruction de Claude-Emmanuel passe par cette introspection et par l’envie de s'engager et d’y consacrer les dernières années de sa vie professionnelle.

Crédit photo © Roche Productions.

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L
Merci, vous êtes formidables, tous, et restez soudés jusqu'à la fin, j'écris un livre sur le Bataclan et je raconte ceux qu'il s'est passé.<br /> Je n'ai que 12 ans, mais je suis bléssée.
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