Naufragés des Andes : 35 ans plus tard, les survivants racontent .
Le 12 avril 2008, sur LeBlogTVNews










A voir ce samedi soir : Arte programme le documentaire inédit de Gonzalo Arijon, "Naufragés des Andes". A 21 heures.




"Le 12 octobre 1972, un avion uruguayen décolle de Montevideo pour Santiago du Chili. L’appareil a été affrété par une équipe de rugby de Carrasco, la banlieue huppée de Montevideo, qui se rend à un match amical sur les rives du Pacifique. il y a quarante-cinq personnes à bord, pour la plupart à peine sorties de l’adolescence.
L’avion n’arriva jamais à destination…


Trente-cinq ans après, ce documentaire exceptionnel revient sur l’incroyable aventure des « survivants » des Andes, ce groupe de jeunes gens, qui a survécu dans la montagne, à 4000 mètres d’altitude, pendant 72 jours, en transgressant l’un des plus grands tabous de l’humanité : manger de la chair humaine... L’une des histoires de survie les plus extraordinaires de tous les temps, qui continue de bouleverser le monde entier.


Pour la première fois, les seize survivants ont accepté, tous ensemble, de se livrer totalement, de faire revivre en eux le souvenir intact de cette expérience
... La joie du départ. Le crash, les morts, les blessés. L’attente. Les secours qui ne viennent pas. Le découragement. 


La faim qui s’installe. La terrible décision de se nourrir des corps de leurs amis morts. L’avalanche en pleine nuit qui enlève encore huit vies. Lutter pour ne pas se laisser mourir, tandis que le monde continue à tourner sans eux…"










Extrait d'une interview de Gonzalo Arijon, qui a réalisé le documentaire :


"Comme eux je suis né à Montevideo et je les connaissais déjà à l'époque, même si nous n'étions pas à proprement parler amis. Le rugby était un sport élitiste et je les avais plutôt croisés sur des terrains de football. Lorsque je suis entré au lycée, je fréquentais le même établissement que certains d'entre eux : Roberto Canessa, Gustavo Zerbino, Carlito Paez, Nando Parrado. J'ai été très impressionné d'apprendre leur disparition, mais le choc a été encore plus grand lorsque deux d'entre eux sont apparus dans un état lamentable au bord d'une rivière au Chili 72 jours après l'accident!


C'était comme un miracle, une chose totalement impensable. L'émotion a été immense dans le monde entier. La nouvelle s'est propagée très rapidement parce que nous étions à la fin de la période Allende au Chili, et que la presse y était très active et importante. Pendant plusieurs jours des discussions ont eu lieu dans tous les foyers, et petit à petit on en venait à suggérer ici ou là que les survivants avaient pu avoir recours au cannibalisme pour survivre. J'étais choqué, et comme la grande majorité des gens à ce moment là, je préférais penser à un miracle.


D'ailleurs la presse avait traité l'événement comme un miracle au tout début. Ensuite quelques journaux populaires chiliens ont publié en Une des photos des membres de l'équipage qui laissaient apparaître des restes humains. Les choses ont instantanément changé : du miracle on est passé à l'horreur. Les survivants ont passé noël au Chili (ils avaient été secourus les 21 et 22 décembre). Ils n'ont jamais caché quoi que ce soit, mais comme je l'ai appris plus tard, les autorités chiliennes leur ont demandé de ne rien déclarer à la presse tant qu'ils seraient au Chili. Ils ne mesuraient pas encore l'ampleur des réactions qu'ils allaient susciter, mais déjà les bruits commençaient à courir et l'armée chilienne, catholique et conservatrice, était horrifiée. Une semaine après le sauvetage quand ils arrivèrent à Montevideo, tout le monde attendait des explications.


J'ai vu cette conférence de presse en direct, comme tout le monde. L'intimité qui s'y dévoilait avec pudeur, les applaudissements incroyables de la salle, tout cela était extraordinaire... Ces applaudissements avaient un sens bien particulier; ils signifiaient à peu près : « nous savons que vous deviez le dire, nous voulions voir comment vous le diriez, et vous l'avez dit d'une manière si belle que nous voulons vous dire que nous sommes avec vous...
 ».




Retrouvez la longue interview dans son intégralité sur ce lien Arte.fr . Le réalisateur évoque  "la genèse du projet, le tournage, les rencontres et les péripéties d'une aventure qui a duré plus de quatre ans."




Ce documentaire a obtenu le prix Joris Ivens 2007, l’un des prix les plus prestigieux du monde documentaire, dans le cadre du Festival International du Film Documentaire d’Amsterdam et a été sélectionné au Festival de Sundance 2008. Il est sorti cette semaine en DVD.



Commenter cet article
Partager cet article
Vous aimerez aussi
LeBlogTVNews est chez Overblog
Créer un blog gratuitement
json='{"environment": "amp"}'