25 Mars 2008
Jacques Santamaria, réalisateur, scénariste & codirecteur de collection
:
"Le grand choix des récits que nous souhaitions adapter avait été fait l’an passé. Nous avions relu les 300 contes et nouvelles,
fait une sélection de 50, puis de 30, puis de 15 textes, pour arriver enfin à 8, tout cela, évidemment dans la douleur et avec de nombreux regrets. Pour cette seconde saison, nous sommes
remontés jusqu’aux 50. La Chambre 11 s’y trouvait.
Cette adaptation constitue une petite infidélité à la règle que nous nous étions fixée – 60 minutes pour une nouvelle, 30 pour un conte – et je plaide coupable : il me semblait qu’il y avait
une telle matière, de tels raccourcis, et surtout cette fin expédiée en quelques lignes par Maupassant mais où je sentais tant de possibilités que j’ai fini par proposer à Gérard Jourd’hui que
nous traitions ce conte comme une nouvelle. Il m’a répondu : “Tu n’as qu’à le faire, ça t’apprendra”. Alors, j’ai tenté une première construction. Et, lorsque j’ai vu que j’étais arrivé à 45
minutes et qu’il m’en restait au moins 10, j’ai compris que cela fonctionnait. On est dans ces nouvelles de Maupassant qui sont faites d’une pâte absolument extraordinaire. Si on s’y prend
bien, si on est respectueux, si on sait développer les ellipses, on est sûr de n’avoir jamais à tirer à la ligne.
La Chambre 11 n’est pas une histoire libertine. On ne voit pas bien loin, je crois, si on ne voit que cela. C’est l’histoire d’une femme qui tente de mener sa vie et de satisfaire ses besoins
alors que tout l’en empêche. Tout, c’est-à-dire la société bourgeoise de province à laquelle elle appartient et qui, comme toute société fermée, et quelle que soit l’époque, fonctionne sur les
apparences de la morale et de la vertu et sur une inépuisable hypocrisie. Cette femme moderne, ou du moins très en avance sur son temps, gourmande de la vie, charnelle, pour qui le sexe est, si
j’ose dire, un bien de première nécessité, cette femme dont Maupassant fait un portrait tendre et même admiratif, a donc décidé d’être plus habile, plus rusée, plus dissimulatrice que cette
société hypocrite elle-même afin de mener une vie la plus épanouie possible. Mais au moins le fait-elle avec une sincérité, une douceur, une malice et même une franchise qui forcent le
respect."
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