Sur le concept du visage du fils de Dieu : les intégristes s'en mêlent ! (Edité)

(Mise à jour en fin d'article) Le quotidien Le Parisien rapportait samedi des incidents répétés au Théâtre de la Ville à Paris, lors de représentations de la pièce Sul concetto di volto nel figlio di Dio, une création ("Sur le concept du visage du fils de Dieu").

Vendredi, des intégristes chrétiens - qui jugent la pièce "blasphématoire" - ont perturbé la représentation...en jetant de l’huile de vidange sur des spectateurs ! La police a interpellé vingt personnes, pouvait-on lire dans Le Parisien qui précisait que la veille, les intégristes avaient déjà provoqué des incidents dans le théâtre. La police les avait évacué.

Mise à jour du dimanche 23 octobre : Le Parisien précise que La Ville de Paris et le Théâtre de la Ville ont décidé de porter plainte ensemble contre les fondamentalistes chrétiens qui ont perturbé la pièce. Selon le ministère de la Culture, des membres de l’association Institut Civitas ont interrompu la représentation. La pièce continuera d’être jouée « dans les meilleures conditions possibles », selon le communiqué municipal.  

A propos de cette pièce de Romeo Castelucci, Colette Godard la présente ainsi sur le site officiel du théâtre de la Ville : 

"Sous le visage du fils de Dieu, dans un salon d’une suprême élégance, un vieillard au corps délabré, sans un mot crache sa révolte, sa souffrance, ses dégoûts, se décharge de tout ce qui l’encombre, comme pour se délivrer du monde policé qui l’entoure, auquel il appartient, et dont il se voit prisonnier. À ses côtés un homme, son fils, pareil à ce qu’il fut et ne veut plus, ne peut plus être, le suit, le soigne, tente de le ramener aux convenances. Alors, noire comme l’angoisse tombe la nuit. Un néant sans recours où, dans le silence et l’impuissance, lentement le visage de fils de Dieu se désagrège… Enlaçant performance aléatoire et lyrisme, une simplicité de tréteau et les raffinements des techniques les plus sophistiquées, les spectacles de Romeo Castellucci sont inclassables. Mais toujours s’attachent à la condition humaine. À l’être humain, au travers de ses impulsions. Au travers de son corps, dans sa beauté comme dans ses infirmités. Son corps qui transmet son identité sociale, son visage qui exprime ce qui ne peut pas se dire".

Mise à jour du mercredi 26 octobre : toujours selon le Parisien, hier, une trentaine de fondamentalistes chrétiens étaient tenus à ditance par la police hier soir. Les militants chantaient en latin et scandaient "non à la christianophobie"... 

Pièce jouée jusqu'au 30 octobre.

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