Les enfants perdus de Tranquility Bay.

Un documentaire de Jean Robert Viallet et Mathieu Verboud, de 2005. Diffusé ce soir à 23 heures sur France 2 : Les enfants perdus de Tranquility Bay.

Un documentaire encensé par la presse. Ci dessous un long extrait de la critique de Nice Matin ( Stephanie Gasiglia ).

Un documentaire époustouflant sur des "écoles" dignes de Guantanamo.

Allongés sur le vnete, à même le sol en plein cagnard. Pendant des heures, des semaines. Parfois des mois. Oui, des mois ! Sans parler. Sans bouger, sans brocher. Sinon, c'est la matraque, le gaz paralysant, le sable dans la bouche qui fait vomir, les douches glacées en pleine nuit. Puis les humiliations comme le balai des toilettes frotté sur les parties génitales. Et parfois, les attouchements, les viols...

Cette méthode tient en deux mots : punition, récompense. Et la récompense, c'est...l'absence de punition.

Bienvenue à Tranquility Bay. L'enfer en plein coeur du paradis jamaïcain

Mais qui connaît ce centre pour jeunes Américains diagnostiqués "à problèmes" ? Qui connaît ce goulag pour gosses de riches à 30.000 $ l'année - tarif plancher ?

Pas grand monde.

Tranquility Bay est l'une des nombreuses "écoles" affiliées à WWASP - World Wild Association of Speciality Programs - un empire financier dont le siège est en Utah.

Aujourd'hui, aux USA, plus de1.000 sociétés vivent de ces types de programme dits de "redressement".

Mais sur ce marché ( qui croît de 25% par an ), WWASP s'est taillé la part du lion. Il est le leader depuis 1987 avec sa méthode toute particulière : la "modification du comportement".

Un mélange terrifiant d'ultra-fondamentalisme mormon et d'un procédé inventé dans les années 30 par un étrange docteur.. Une sorte de boîte pour "extirper le gêne de la violence" chez les enfants dits "récalcitrants".

Et maintenant, un extrait de la Libre Belgique :

"Les témoignages rassemblés au cours d'une enquête de deux ans et demi par Jean-Robert Viallet et Mathieu Verboud concordent et suscitent la révolte. Documentaire remarquablement construit, Les enfants perdus de Tranquility Bay  nous fait pénétrer l'univers de ces «goulags pour gosses de riches». Les seules images récupérées à l'intérieur de ces centres ont été tournées en caméra cachée, ou par des parents lors de rares visites. L'enquête est menée essentiellement hors des murs de ces prisons que les auteurs n'hésitent pas à comparer à Guantanamo ou à Abu Ghraib. Cependant, la force du sujet ne peut que nous amener à partager le désarroi de ces enfants abusés. Et de ces parents qui pensaient benoîtement offrir un avenir à leur progéniture en investissant 25 000 dollars par an minimum dans ce programme de redressement, inspiré des méthodes du psychologue comportementaliste Skinner et des valeurs patriarcales et autoritaires de l'église mormone. S'ils ont choisi pour fil rouge le combat de Paula Reeves, avocate et maman de David, les enquêteurs français ont également réussi à rencontrer les responsables de Wwasp et à les confronter aux récits édifiants des jeunes victimes. Mais ces hommes d'affaires se sentent totalement à l'aise dans un pays qui ne dispose d'aucune législation fédérale sur la protection de l'enfance. Malgré plusieurs articles dans la presse et des rapports d'ONG, aucune investigation n'a été menée dans ces centres."

Les proies de WWASP ? Des familles aisées, souvent monoparentales avec des enfants en crise. A grands coups de brochures, les gourous du comportement font du bourrage de crane auprès des parents désemparés.

 (photo cop.Zadig productions)