Le dernier refuge, en Tanzanie : documentaire animalier à ne pas louper sur France 2.

Le dernier refuge, en Tanzanie : documentaire animalier à ne pas louper sur France 2.

Sur les ourlets de la vallée du Rift, en Tanzanie, la pression du climat et des hommes est en train de réduire le territoire des espèces sauvages à une peau de chagrin. Dernier point d’eau et zone de convergence pour toutes les espèces, les rives de la Ruaha sont devenues un éden menacé où s’agglutinent proies et prédateurs : éléphants, lions, babouins, buffles, antilopes... tous doivent apprendre à vivre ensemble dans un espace naturel en danger, devenu leur dernier refuge. Vont-ils s’entretuer, s’éteindre lentement ou, au contraire, s’adapter à cette situation inédite ?

Un film de Jean Barraud et Romain Quillon, qui depuis plus de dix ans filment sans relâche les espèces réfugiées dans la réserve de la Ruaha. A découvrir le samedi 30 juin à 15 heures sur France 2.

Le Dernier Refuge raconte l’évolution de cet écosystème naturel et témoigne de l’émotion des réalisateurs devant la dégradation progressive d’un monde sauvage qu’ils ont connu luxuriant, mais aussi de leur fascination devant la résilience et la solidarité hors du commun d’animaux en lutte pour leur survie. 

À première vue, rien ne ressemble plus à un buffle qu'un autre buffle, si bien qu'il est tentant de considérer un troupeau de plusieurs centaines de têtes comme une masse uniforme dont pas une corne ne dépasse.

De même, un éléphant est un éléphant et, depuis le temps qu'on l'observe, qu'on l'étudie dans la nature ou en captivité, on pense tout savoir du proboscidien moyen.
La science, l'éthologie, par exemple, s'attache à établir des généralités, des principes, des modes de relation et de fonctionnement typiques d'une espèce. Cette démarche est parfaitement nécessaire, mais elle livre une image incomplète des animaux étudiés, dans la mesure où les comportements individuels qui sortent de l'ordinaire sont rarement mentionnés.

Au cours des quinze années passées à filmer les animaux sauvages, essentiellement sur les hauts plateaux de Tanzanie, notre regard s'est affiné. Peu à peu, nous avons découvert des attitudes, des moments, des actions qui, le plus souvent, passent inaperçus ou qu'on ne prend pas la peine de relever en considérant qu'ils sont exceptionnels et que, en conséquence, « ils ne veulent rien dire ».

La solidarité inexpliquée entre deux bêtes d'une même espèce a été pour nous une surprise d'autant plus forte que nous voyions, chaque jour ou presque, des mâles buffles, lions, zèbres, antilopes ou des babouins, engagés entre eux dans des combats furieux.

Mais, à force de découvrir des comportements d'aide et d'assistance là où nous n'aurions jamais eu l'idée de les chercher, nous avons compris que s'ils étaient exceptionnels, ils n'étaient pas accidentels. Autrement dit, ces agissements étonnants ne sont pas ceux de l'espèce en général, ils sont le fait de certains individus.
Nous avons également appris que les coopérations établies comme telles sont susceptibles, dans certaines circonstances, de se renverser jusqu'à devenir meurtrières comme le montre l'exemple des pique-bœufs à bec rouge.

Les coopérations entre espèces peuvent prendre des formes inattendues auxquelles nous n'aurions jamais pensé. Ainsi, des échassiers coopèrent bel et bien avec des crocodiles pour acculer des poissons dans un bras de rivière et s'en repaître.
En période de sécheresse, de très nombreuses espèces font preuve d'opportunisme et profitent les unes des autres.

Ainsi, dans un lit de rivière à sec, en creusant le sable pour atteindre l'eau qui court sous la surface, les éléphants jouent les terrassiers et font le gros du boulot pour les zèbres, qui creusent eux aussi mais à coups de sabot, pour les babouins qui creusent également mais doivent se contenter de leur mains, pour les lycaons qui ne creusent pas plus que les antilopes, réduits à s'abreuver quand tout le monde a étanché sa soif.

Il nous est impossible de tirer des conclusions de ces comportements atypiques, et ce n'est d'ailleurs pas notre ambition. Cependant, nous sommes convaincus qu'ils démontrent que tous les animaux sont des individus, qu'ils ont en eux une part d'unicité, ce que, chez les humains, on appelle « un caractère ».

Notre film s'attache à montrer les bêtes entre elles dans des moments où elles échappent aux clichés, où elles font autre chose que ce qu'on attend d'elles. Elles nous ont constamment étonnés, et c'est cet étonnement que nous voulons transmettre dans ce film.

Jean Barraud et Romain Quillon

Crédit photo © ZED

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