30 Novembre 2006
Diffusion : C+, ce soir et demain.
Canal+ diffuse ce jeudi 30 novembre, puis demain, les deux parties d'une fiction française évènement : "Djihad".
Réalisée par Félix Olivier, la fiction a parmi son cast Marianne Denicourt, Thierry Frémont, Slimane Hadjar, Saïd Taghmaoui, Adel Bencherif. Scénario de Félix Olivier et Richard Schlesinger.
Richard Schlesinger, coscénariste américain de Djihad, explique dans "20 minutes" : "Je voulais écrire une fiction sur le conflit irakien. Avec une perspective française, puisque j'ai toujours été moi-même opposé à cette guerre. Il y a deux ans, j'étais en vacances chez mes parents, en Floride. Je suis tombé sur un article du journal local rapportant la mort de trois jeunes Français d'origine maghrébine en Irak. Ils étaient partis combattre contre l'armée américaine. J'ai tout de suite flashé.(...)Il était fascinant de retracer le parcours de ces jeunes de banlieue, embrigadés par des réseaux islamistes, puis formés en Syrie avant de rejoindre l'Irak. Grâce à une enquête réalisée par Vivienne Walt, une journaliste de Time, nous disposions de témoignages de familles. Certaines ont des enfants encore là-bas en ce moment."
Le synopsis :
Chérif, un jeune beur de Sarcelles, est fragilisé après l’incarcération de son père.
Embrigadé par des salafistes, El Khadiri et Ismail, il se retrouve avec son ami Karim dans une école coranique à Damas. Là, il rencontre Youssef. Commence alors un entraînement militaire et
religieux mené par Omar.
Après la déclaration de la guerre, Omar conduit les trois jeunes gens à Bagdad, où ils commencent la lutte armée contre les Américains dirigés par le colonel Hacker.
Hugo Bessière est analyste pour le Quai d’Orsay. Les informations qu’il recueille sur l’Irak via un spécialiste anglais vont dans le sens des efforts de paix français. Mais il peine à convaincre
son supérieur, Étienne Morin, d’emblée pro américain. Parallèlement, il enquête sur le programme “Pétrole contre Nourriture” et s’inquiète de dysfonctionnements dans certaines ONG françaises.
Delphine Le Guen, d’origine française, vit depuis longtemps à Bagdad, et se bat chaque jour pour faire fonctionner une station d’épuration. Elle découvre les rapports douteux de sa propre ONG
avec le gouvernement de Saddam Hussein, notamment à travers son patron, Paul Bayard, un ancien diplomate qui rachète du pétrole au ministre Walid.
Les personnages :
Chérif / Slimane Hadjar
Il a toujours habité Sarcelles, en manque de repères, se livrant à de petites magouilles. Il ne parle pas l’arabe et n’entend rien au Coran. Rien ne le destinait à Guantanamo. Sa vie bascule
après l’incarcération de son père, quand El Kahdiri, un militant salafiste, lui propose de l’aide. C’est à travers son parcours que l’on découvre les systèmes de recrutement et d’endoctrinement
des salafistes.
Youssef / Saïd Taghmaoui
C'est un étudiant érudit et révolté, qui décide d’aller jusqu’au bout du combat contre ceux qu’il considère comme infidèles. Mais c’est précisément sa connaissance des textes qui lui fera ouvrir
les yeux et réaliser l’impasse dans laquelle il se trouve.
Karim / Adel Bencherif
C'est une bombe à retardement. Hargneux, il veut en découdre et n’a pas d’états d’âme. Il ne partage pas les doutes de Youssef car l’action est son adrénaline et lui donne le sentiment de
maîtriser enfin son destin.
El Khadiri /Yassine Azzouz
Il joue sur la fraternité et l’entraide pour attirer Chérif dans la voie de l’intégrisme. L’imam de la ville ne s’y trompe pas et ne laisse pas El Khadiri approcher de sa mosquée.
Delphine Le Guen / Marianne Denicourt
Elle travaille depuis dix ans dans une ONG chargée de créer des stations d’épuration à Bagdad. Elle est la jeune veuve d’un ingénieur irakien, et l’Irak est devenu sa patrie. Elle découvre que
son ONG est gravement compromise avec le régime de Saddam juste avant que la guerre n’éclate. Elle est enlevée et détenue, ironie du sort, par un geôlier français.
Paul Bayard / Pierre Vernier
Il est le président de l’ONG "Solidarité avec le peuple irakien" dont s’occupe Delphine. Ancien diplomate, il utilise ses réseaux pour se livrer à
la vente illicite de pétrole. Étienne Morin est son obligé.
Hugo Bessières / Thierry Frémont
C'est un diplomate du Quai d’Orsay qui travaille au CAP (Centre d’analyse et de prévision) directement rattaché au ministre. Cette “cellule” est chargée de donner au ministre tous les éléments
nécessaires pour étayer la position de la France (ralliement ou non à la position américaine). Méticuleux et obsessionnel, Hugo n’est pas un idéologue. Il met le même acharnement à mettre en
pièces les arguments américains qu’à débusquer les ambiguïtés françaises. Sans penser un seul instant que cela peut lui coûter sa place.
Etienne Morin / François-Régis Marchasson
Il est le supérieur d’Hugo Bessière. Il a fait toute sa carrière aux Affaires étrangères, y connaît beaucoup de monde et sait renvoyer les ascenseurs. C’est un animal à sang froid, qui transmet
quand ça l’arrange les informations et les rapports que lui fournit Bessière. Un Bessière un peu remuant qui ne tarde pas à le gêner.
Xavier Pujol / Philippe Duclos
C'est un galeriste parisien spécialisé dans l’art moyen-oriental. Il émarge à la DGSE. C’est un contact précieux pour Hugo Bessière, qui se
sert de ses connaissances sur l’Irak.
Houzan / Orna Pitoussi
Elle est la femme du principal collaborateur irakien de Delphine Le Guen, Ahmed. Au fil des années, les deux femmes sont devenues amies. Avec la
disparition d’Ahmed dans les geôles de Saddam Hussein, Houzan, désemparée, se tourne vers Delphine.
Omar / Juliano Mer
Il enseigne le Coran mais aussi le maniement des armes à Chérif, Karim et Youssef à Damas. Il dirigera le petit groupe de terroristes à Bagdad.
Ismaïl / Nabil Massad
Il reçoit Chérif dans sa maison. Le calme, l’obéissance des enfants, le respect qui y règne impressionnent Chérif. Ismail lui ouvre les portes du djihad.
Luqman / Kais Nashef
Il est irakien, il reçoit ses instructions en haut lieu et vient donner à Omar les ordres de missions-suicides contre telle mosquée, tel convoi...
Slimane Hajdar est interviewé ce matin par Sandra Karas dans France soir. Il dit qu'il a d'abord eu peur que ce soit un film contre les musulmans. Il ne voulait pas aprticiper à un projet caricatural qui crache sur l'islam. Il trouve insupportable que les journaux télévisés se fassent l'écho d'une minorité de musulmans qui ne sont pas représentatifs de la comunauté. C'est pour ça qu'il n'aurait jamais accepté de faire ce film s'il avait senti, une fois de plus, qu'on évoquait une minorité de gens pour en tirer une généralité négative sur les musulmans.
Il définit son personnage (Chérif) comme un paumé. Qui au début apparaît comme une victime mais il faut voir qu'il y trouve son interêt. Il grandit dans les géoles de Guantanamo. C'est là qu'il comprend que ce n'est pas à Dieu qu'il en veut mais à lui même. Il réalise que la religion, c'est le travail d'une vie.
Concernant la démarche des jeunes Français musulmans qui ont inspiré son personnage, Slimane Hadjar signale qu'ils ne sont pas plus d'une cinquantaine à être aprtis. Une minorité, encore une fois. Il n'est pas dans leur tête et imagine qu'ils croient sincèrement à ce qu'ils font. "C'est ça l'endoctrinement. L'immense majorité des musulmans pense que le Djihad, c'est avant tout un combat contre soi même pour apprendre à s'élever dans le respect d'autrui. Sans faire de prosélytisme, la religion est d'abord vecteur de paix".
© PHOTOS :Jérémie Ouaniche/NOE Productions/CANAL+ . Source C+.
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