L'île aux enfants de l'exode : témoignages ce mardi sur France 2.

L'île aux enfants de l'exode : témoignages ce mardi sur France 2.

Ils s’appellent Mary, Oussama, Ayman ou Jumana. Ils ont entre 5 ans et 15 ans, ils arrivent de Syrie, fuyant la guerre et l’insécurité, espérant avec leurs parents trouver un avenir meilleur en Europe. Échoués sur l’île grecque de Lesbos, ce sas entre deux vies, ces enfants nous racontent le calvaire des migrants, l’horreur de la guerre, leur rêve d’une vie plus douce.

Des mots d’enfants, crus, émouvants, souvent drôles, parfois terribles, toujours désarçonnants de sincérité. Alors que la crise des réfugié effraye l'Europe, la parole de ces enfants de l'exode vient bousculer nos consciences.

Un documentaire inédit écrit par Sarah Lebas, diffusé ce mardi à 23h10 sur France 2. Réalisé par Sarah Lebas et Cyril Thomas.

C’est une image qui a fait vaciller le monde. Le corps sans vie d’un enfant échoué sur une plage, avec un short et un tee-shirt rouge pour linceul. C’était le 3 septembre 2015. En quelques heures, la photo d'Aylan est devenue une icône. Une photo qui, pensait-on alors, allait changer le cours des choses. Cette vision insoutenable, dont nous ne pouvons pas nous détacher les yeux, mais qui nous regarde autant que nous la regardons, nous dit aussi autre chose. Il y a des enfants dans cette histoire. Nous l’avions presque oublié.

La politique, la guerre et les médias sont affaires d’adultes, mais ils sont là, pour qui veut les voir, ballotés dans cet exode aux dimensions bibliques, dans cette odyssée qu’ils n’ont pas choisie. Par centaines, ils débarquent chaque jour de Syrie, d’Irak ou encore d’Afghanistan. Lesbos, cette île mythologique à 8 kilomètres du littoral turc, est leur principal point d’entrée en Grèce. La plupart voyagent avec leurs parents. Ils fuient la même guerre que les adultes, les mêmes camps, les mêmes dangers, la même misère. Eux aussi ont abandonné une maison, un quartier, une famille et des amis. Eux aussi ont vécu la peur, la fatigue, la promiscuité, le péril de la traversée.

Parce que l’enfance reprend encore le dessus, ils oublient l’avant et l’après, et s’oublient dans l’instant en jouant sous une tente, pendant que leurs parents se démènent pour arracher un laissez-passer. Mais derrière ces instantanés, une autre scène affleure. Des appartements éventrés, des proches disparus, des écoles clandestines… Certains n’ont connu que la guerre.

Parce que leurs visages sont autant de reproches, ces enfants n’ont pas eu droit à la parole. Ils ont été écartés par des adultes, masqués par des statistiques. On ne les a pas entendus sur les chaînes d’information. Ils sont pourtant les premières victimes et les meilleurs témoins d’une guerre civile et totale. Des désordres tragiques du monde d'aujourd'hui. Pour la première fois, L’île aux enfants de l'exode leur donne la parole. Ces mots d’enfants sont parfois plus crus que les mots d’adultes. Mieux qu’un discours ordonné, mieux qu’un empilement de faits, ils racontent les non-dits, les ambiances, les émotions. Ils nous disent l’indicible de la guerre. Ces paroles font du bien. À ceux, peut-être, qui les lancent, mais aussi à ceux qu’elles percutent. Elles désarçonnent, émeuvent et questionnent. Tant elles nous ramènent d’un coup à l’humain.

Crédit photo © CAPA PRESSE

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