Ce soir, Hugo Clément nous emmène à la rencontre de ceux qui dédient leur vie à la protection des forêts.

Document inédit ce dimanche, à 20h50 sur France 5 : Sur le front des forêts françaises. Réalisé par Guillaume Dumant et présenté par Hugo Clément.

La majorité d'entre nous aime s'y ressourcer. La forêt a pleinement joué son rôle de bouffée d'oxygène à la sortie des périodes de confinement. Elle est aussi notre meilleur bouclier contre le réchauffement climatique. Malgré tout, des militants doivent se mobiliser partout en France pour dénoncer des pratiques dévastatrices de l'industrie forestière.

Il est facile d'imaginer que la forêt française se porte bien puisque sa superficie ne cesse d'augmenter, elle vient de retrouver la surface qu'elle occupait au Moyen-âge. Mais cette réalité est trompeuse : si la superficie augmente, c'est surtout grâce à des plantations. Il ne s'agit plus de forêts naturelles mais des champs d'arbres où il n'existe plus de biodiversité et qui absorbent beaucoup moins de CO2. Ces champs d'arbres résistent mal au changement climatique. Les bois sont de plus en plus secs et une simple tempête peut les mettre à terre, sans parler des parasites qui pullulent avec la hausse des températures et qui tuent entièrement des dizaines d'hectares d'épicéas. Certaines essences d'arbres disparaissent totalement : le frêne, l'orme et les marronniers...

Cette enquête permet de lever le voile sur certaines pratiques d'une industrie forestière au mode de fonctionnement particulièrement opaque.

Parmi les intervenants :

Sylvain Angerand, 42 ans, a fondé l’association « Canopée forêts vivantes ». Ingénieur forestier, il milite activement pour la protection des forêts. Il se bat contre les coupes rases. Cette pratique consiste à abattre beaucoup d'arbres en même temps et détruit des pans entiers de forêts. « Après une coupe rase, tout a été décapé. Tout a été rasé. Ca a été labouré, ça été récuré, jusqu’à la roche nue. C’est comme si on t’arrache la peau, et tu fais apparaitre l’os »

Lucienne Haese, 79 as, a créé « Le Groupement Forestier de Sauvegarde des Feuillus du Morvan ». Elle a ainsi offert la possibilité aux habitants de la région de se cotiser et d'acheter une forêt pour qu'elle puisse se développer librement. Elle se bat depuis des décennies contre les plantations de pins Douglas qui prolifèrent dans le Morvan et prennent la place des forêts naturelles. « Comment on peut imaginer transformer des beautés pareilles en usines à bois? C'est terrible ! » « On ne peut plus supporter que le territoire soit en fait la mainmise d'investisseurs qui ne viennent ici que pour faire de l'argent »

Émilie Beaulieu, 36 ans, est maître de conférences et chercheuse en modélisation hydro-géochimique à l’École nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg. Elle étudie l’impact du réchauffement climatique sur la ressource en eau et le couvert végétal dans la région Grand Est. Elle nous démontre comment une faible tempête peut dévaster une forêt car les arbres sont en ce moment désespérément secs. « La forêt est en danger à l'heure actuelle. Il faut vraiment se poser des questions. Il faut s’alerter ».

Denise Cassou, 68 ans, est la présidente très active de l’association « Landes environnement attitude ». Fille de paysans, elle se bat contre l’industrialisation des pratiques forestières dans le Sud-Ouest, comme le recours aux coupes rases et les monocultures de pins qui remplacent les forêts naturelles de feuillus. « Ça fait mal au ventre. Un film parlait de massacre à la tronçonneuse, là, on peut parler de massacre à l’abatteuse... »

Mathias Bonneau, 33 ans, gestionnaire forestier à Rouairoux (Tarn). Il milite pour une gestion durable des forêts. Il n’utilise pas d’abatteuse mais uniquement sa tronçonneuse pour ne couper que quelques arbres et respecter ainsi l'écosystème. Ceux choisis, le sont pour faire de la place aux jeunes pousses. Mathias transmet également sa passion des arbres par l'intermédiaire du dessin. Il a publié en septembre 2020 un roman graphique : “Histoires d'un arbre, depuis sa vie en forêt jusqu'à la fabrication d'un fauteuil”.

Crédit photo © Winter Productions.

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A
Les coupes rases alimentent entre autres les industries papetières très polluantes, comme Fibre Excellence à Tarascon où notre association se bat depuis des années contre une pollution sauvage de l'air, du sol, des nappes phréatiques et du Rhône, dont l'Industriel est le principal pollueur. Nous faisons face à un "lobbying" regroupant les industriels, élus, représentants de l'Etat. Plusieurs associations environnementales ont déposé de nombreuses plaintes au pénal qui ont été commuées en accusation de l'Etat contre l'industriel pour pollution et non respect des arrêtés préfectoraux suit au dépassements des normes de rejets (14 fois pour les PM10). Nous invitons les défenseurs de nos forêts à nous rejoindre dans la lutte !
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D
si on continue a cette vitesse un jour l'oxygène viendra a manqué L'oxygène disparaît des océans à une vitesse alarmante et bientôt les foret Les forêts tropicales perdent leur capacité à absorber le carbone, et la forêt amazonienne risque même dans les quinze prochaines années
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