15 Février 2023
Parmi les nombreuses nouveautés cinéma ce mercredi 15 février, le film Animals, qui a la particularité d'être interdit aux moins de 16 ans en raison de sa violence.
Avec Soufiane Chilah (dans le rôle de Brahim), Gianni Guettaf, Vincent Overath, Serkan Sancak.
Brahim est un jeune homme, la joie de vivre de sa mère. Un jour, il trouvera l’amour de sa vie. Il deviendra père de famille et les rendra tous fiers. Un jour, il sera mur et comblé. Un jour...
Nabil Ben Yadir, réalisateur de ce film, explique comment lui est venue l’idée de raconter un meurtre homophobe qui a marqué la Belgique en 2012 :
"Je suis tombé en 2012 sur un article de journal qui racontait la découverte du corps d’Ihsane et j’ai commencé à m’intéresser à cette histoire. Je me suis senti en connexion directe dès ce moment-là avec ce drame. En lisant l’article qui évoque un crime homophobe, je me pose plein de questions sur l’identité. De façon purement intellectuelle et partant du principe que nous sommes tous pluriels, je me pose la question du racisme, de l’homophobie, de la façon dont on choisit de dénommer ce crime.
Très vite, j’ai creusé le sujet, et, lors du procès en 2014, j’ai rencontré Hassan Jafri (père d'Ihsane). Au fur et à mesure du procès, j’ai eu envie de raconter cette histoire. Quand vous avez la famille en face de vous et que vous évoquez la volonté de faire en film, il faut être en mesure de la faire. Il faut que cela soit concret. Il s’agit d’engager des années de sa vie dans un projet comme celui-là. Pour moi, c’était important. Je sortais du film La Marche et je savais que j’allais plonger dans le noir, le sombre mais ça a pris du temps. Je savais que cela allait être compliqué, on m’a beaucoup conseillé de faire un documentaire. Mais je suis un réalisateur de fiction et pour moi c’est le cinéma qui devait raconter cette histoire.
Quand on voit les assassins qui ne se remettent pas en question face à la douleur des parents, de la famille, on se demande vraiment comment on peut en arriver là. Ce que raconte le film en dehors du récit des derniers jours de la vie du personnage de Brahim (Ihsane dans le film), c’est finalement, la naissance des monstres, comment une société occidentale dite démocratique peut encore construire, nourrir des monstres pareils ? Comment s’opère la bascule ?
J’ai un parcours scolaire chaotique, je n’ai pas fait d’école de cinéma, j’étais électromécanicien. Je me demande comment moi je n’ai pas basculé. Et surgit la question de l’éducation qui peut faire la différence. Le titre vient de là, c’est un des assassins, lors du procès, qui a prononcé ces mots : « On n’est pas des animals ». Donc oui la question de l’éducation se pose devant ce genre d’erreur émanant d’un jeune homme de 30 ans qui ne s’en rend pas compte. C’est un fait marquant qu’on ne peut pas oublier."
À propos des assassins d'Ihsane Jarfi : trois d’entre eux sont condamnés à la réclusion à perpétuité pour assassinat homophobe. Le dernier à 30 ans pour meurtre homophobe. La circonstance aggravante d’homophobie est retenue pour tous les auteurs.
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