À voir ce mardi soir sur ARTE : Laogai, le goulag chinois puis La surveillance totale.

Les deux parties de Les camps, secret du pouvoir chinois sont diffusées ce mardi en soirée sur ARTE. Auteurs : Jean-Philippe Béja et Tania Rakhmanova.

En images d’archives et en dessins, une plongée, nourrie de glaçants témoignages de victimes, au cœur de l’effroyable système concentrationnaire chinois, pivot du pouvoir communiste depuis 80 ans. 

À voir ce mardi soir sur ARTE : Laogai, le goulag chinois puis La surveillance totale.

Partie 1 à 20h55, Laogai, le goulag chinois.

Instauré par Mao Zedong à la fin des années 1940, c’est un immense enfer invisible, filmé une seule fois clandestinement en 1991 par un ancien prisonnier. En 80 ans, 50 millions de "contre-révolutionnaires", ennemis de classe et autres "droitiers" – intellectuels, ouvriers, paysans, gardes rouges, étudiants… – sont passés par les camps du laogai ("réforme par le travail"), le système concentrationnaire chinois, et 20 millions y ont péri, exécutés ou morts d’épuisement, de faim ou de désespoir.

Instrument de domination érigé en arme de répression massive par Mao, le laogai, constitué de centaines de camps répartis sur tout le territoire, a vocation à écraser toute velléité de contestation, en fournissant, par le travail forcé, une main-d’œuvre gratuite à l’économie du pays.

De la première "campagne de rectification" au Grand Bond en avant, les purges se succèdent, avant de culminer avec la révolution culturelle, quand les unités de travail urbaines se transforment en lieu de détention, et les campagnes, en lieu d'exil. Tandis que la menace de déportation pervertit les liens les plus intimes, les familles des détenus sont mises au ban de la société.

De la fin de la guerre civile en 1949, quand Mao fixe un quota de contre-révolutionnaires à atteindre (5 millions de personnes), à sa mort en 1976, le premier épisode retrace les vagues successives de répression qui ont contribué à la mise en place du goulag chinois, dévoilant l’ampleur de ce redoutable système concentrationnaire.

À voir ce mardi soir sur ARTE : Laogai, le goulag chinois puis La surveillance totale.

Partie 2, à 21h55, La surveillance totale.

Si la mort de Mao marque une rupture, l’espoir suscité par la politique de libéralisation de Deng Xiaoping ne dure pas. Les dazibaos du mur de la Démocratie à Pékin sont rapidement remplacés par des publicités, avant une énième vague d’arrestations – démocrates, délinquants présumés, jeunes urbains, chômeurs –, rappelant que la machine totalitaire perdure. Quelque 10 000 personnes sont exécutées entre octobre 1983 et avril 1984, et le laogai se remplit à nouveau. Un temps épargnés, les étudiants organisent des manifestions prodémocratiques, jusqu’au massacre de Tian’anmen en juin 1989. À l’aube des années 1990, la Chine compte plus de deux mille camps. À l’heure où le capitalisme d’État encourage l’enrichissement, les produits exportés en Occident sont tachés du sang des prisonniers. Accusés de dérive sectaire, les adeptes du Falun Gong constituent ensuite les nouvelles cibles. En 2012, Xi Jinping, dont le père a été persécuté – ainsi qu'il le sera ensuite lui-même, à l’adolescence –, prend la tête du Parti, avant d’éliminer ses rivaux sous couvert de lutte anticorruption. Les candidats à la dissidence sur le Net et les réseaux sociaux sont traqués, et une répression massive s'abat bientôt sur les minorités ethniques : Ouïghours, Kazakhs, Kirghizs…

Cette seconde partie met au jour la surveillance généralisée dans la Chine d’aujourd’hui, où chacun peut être enfermé au laogai, transformant le pays en "immense prison". Au XXIe siècle, le système de répression mis en place par Mao a été modernisé, à grand renfort de caméras, d’algorithmes et d’intelligence artificielle.

Entrelaçant archives, dont celles de la propagande, et dessins représentant la réalité intérieure des camps, ce documentaire s’appuie sur les récits poignants d’anciens prisonniers, aujourd’hui exilés, et d’enfants de victimes. Ces femmes et ces hommes racontent les humiliations, les violences subies et les méthodes de déshumanisation.

Une immersion glaçante au cœur de la machine totalitaire chinoise.

Crédit illustration et photo © YAMI

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