13 Mai 2024
Des petits coins de nature ont été ravagés par les vacanciers après un buzz sur Internet. Alors, partout en France, des riverains se battent pour limiter le tourisme dans leur région : plage interdite, instauration de quotas, chasse aux posts Instagram populaires… Et à l’autre bout du monde, Hugo Clément nous fait découvrir la face cachée du tourisme “écolo” des destinations paradisiaques.
À découvrir ce lundi 13 mai sur France 5. Un numéro de Sur le front programmé en première partie de soirée.
Au sommaire notamment :
C’est à peine croyable : sur un atoll des Maldives, des îles artificielles entièrement destinées à accueillir des resorts de luxe sortent de l’océan. Des millions de mètres cubes de sable sont aspirés du lagon, un écosystème riche en biodiversité mais très fragile, pour être accumulés en surface. Cette technique détruit les coraux alentour.
L'Œil du Panda, cette cavité au milieu d’une falaise d’Étretat, est devenue une attraction touristique incontournable, grâce au buzz sur les réseaux sociaux. “Œil du Panda”, c’est un nom marketing inventé de toute pièce. Tout le monde y vient pour faire la même photo… quitte à endommager le site.
Sur l’île de de Gili Trawangan, tout près de Bali, il n’y a pas d’aéroport, on se déplace à vélo, les voitures sont interdites… Les hôtels de cette île promettent des vacances écologiques, de quoi se donner bonne conscience ! Mais derrière les palissades des resorts, les décharges de déchets n’en finissent plus de déborder. Le centre de l'île, qui était à la base un trou dans lequel on mettait les déchets, est devenu une montagne de détritus. Par endroits, des murs ont même été érigés pour cacher cette réalité peu reluisante aux vacanciers.
Étretat, ses 1 300 habitants et ses falaises somptueuses… Qui voient passer chaque année plus d’un million de touristes ! Des paquebots de croisière arrivent au Havre, où le port est en train de s’agrandir, et les croisiéristes sont acheminés par cars entiers chaque jour. Les offices du tourisme du Havre et d’Étretat ont même fusionné pour encore plus d’attractivité. Ce développement touristique intense vire au cauchemar pour les locaux.
On la retire des documents, des itinéraires touristiques, des sites internet, des guides de voyage… À l’office du tourisme de Crozon, on se bat non pas pour promouvoir la plus belle plage de l’île mais pour la dé-référencer. Ça s'appelle le démarketing, et cette pratique devient indispensable dans de nombreux petits coins de nature en France, pris d’assaut après une publicité inattendue sur les réseaux sociaux.
C’est une question que je me pose au moment d’organiser mes vacances : où faut-il aller ?
Je n’ai évidemment pas envie de grossir les hordes de touristes dans des lieux surfréquentés, mais je n’ai pas non plus envie d’endommager un petit coin de nature où il n’y a personne. Ça a été le point de départ de cette enquête. On s’est rendu compte qu’il existait plein de petits endroits en France uniquement connus par les locaux qui sont devenus surfréquentés en très peu de temps après une exposition soudaine sur les réseaux sociaux. C’est nettement moins agréable pour les vacanciers, et surtout ça endommage directement la nature.
Crédit photo © Winter Productions
Actu des médias par 2 passionnés, amateurs. Et tweets perso.
Voir le profil de leblogtvnews.com sur le portail Overblog