Fausses couches, la fin d'un tabou ? Document inédit ce mercredi soir.

Chaque année, 23 millions de femmes dans le monde font ce qu’on appelle un « arrêt naturel de grossesse », terme plus connu sous le nom de « fausse couche ». Un nombre en constante évolution qui se heurte à un vrai tabou.

Document inédit ce mercredi 28 août, dès 22h35 sur Téva. Un 52 minutes réalisé par Alyssa Makni.

En France, les chiffres sont éloquents. 1 grossesse sur 4 se solde par une fausse couche - ce qui représente environ 200 000 femmes aux rêves de maternité brisés. Il s’agit donc d’un phénomène très fréquent. Ces femmes, on les connaît toutes, elles peuvent être une mère, une grand-mère, une soeur, une amie, une collègue... Chacune avec son vécu et son parcours. Elles se sont peut-être tues par honte, culpabilité, pudeur ou tristesse mais elles n’oublient pas, elles n’oublieront jamais ce « petit bout » d’elles qu’elles n’auront pas eu la chance de rencontrer. Certaines s’en remettent, d’autres jamais....

Un drame qui est globalement passé sous silence. La prévention reste quasi inexistante et la prise en charge médicale bien trop expéditive et souvent, maladroite. Sous prétexte de juger la fausse couche comme un « accident commun et banal », le traumatisme qui en résulte n’est pas reconnu ni pris en charge par notre système de santé. Un comble pour de nombreuses associations françaises de défense des droits des femmes.

Ce film part à la rencontre du professeur Arsène Mékinian, chef de service de médecine interne à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Une unité spéciale y a été mise en place pour aider les couples confrontés aux fausses couches à répétition (on considère médicalement la répétition au bout de 3 fausses couches). L'équipe de ce documentaire a également pu poser ses caméras dans la salle d’attente des urgences maternité de l’hôpital des Diaconesses aux côtés du docteur Maries Bornes pour comprendre la difficulté de l’annonce d’une fausse couche aux patientes et la prise en charge délicate qu’elle nécessite.

Aujourd’hui encore, la fausse couche est banalisée alors qu’elle est la 1re cause de consultation des urgences gynécologiques en France. Comment expliquer une telle situation et un tel manque de considération pour un sujet de Santé Publique ? Vous suivrez le combat de la députée Sandrine Josso qui a voulu éveiller les consciences politiques sur ce sujet tabou et permis d’adopter une loi pour une meilleure prise en charge psychologique de la fausse couche en France le 29 juin 2023. Une avancée considérable dans la lutte pour les droits des femmes.

Par ailleurs, dans ce documentaire, 4 femmes qui ont vécu ce qui était jusqu’ici « inavouable » voire pour certaines insurmontable, ont accepté d'ouvrir les portes de leur intimité.