29 Avril 2025
En France, elles seraient au moins un demi-million à être dépendantes à l’alcool. Les chiffres sont extrêmement approximatifs tant la culpabilité impose le silence. Ce silence, des femmes courageuses ont accepté de le briser pour se confier à Marina Carrère d’Encausse.
Diffusion le mardi 13 mai à 21h05 sur France 5. Un 70 minutes d'Alexandra Combe.
Qu’elles soient célèbres comme Muriel Robin, Fiona Gélin, Noémie Lvovsky, ou inconnues du grand public comme Sylvie, Marianne, Anaïs ou Laurence, elles confient dans un documentaire à la fois leur descente aux enfers et leur rédemption.
Elles racontent les quantités vertigineuses d’alcool fort (jusqu’à 3 bouteilles de rhum par jour pour certaines), les conduites à risques, et les faux-semblants de ces vapeurs dans lesquelles leurs angoisses ne se noient que pour un laps de temps très court. Elles révèlent les origines douloureuses de cette consommation excessive. Car les médecins le constatent, l’alcoolisme au féminin a cette particularité d’être souvent la conséquence d’un évènement traumatique. Un choc si dur qu’il est impossible à affronter, si violent qu’on cherche à le fuir dans un état d’ébriété permanent.
Au premier rang de ces traumatismes : les violences sexuelles. Selon les chiffres, le vécu d’une agression sexuelle peut multiplier jusqu’à 36 le risque de développer une addiction à l’alcool ! C’est, selon ces médecins, ce qui constitue l’une des principales différences entre les femmes alcoolo-dépendantes et les hommes souffrant de la même addiction. La dépendance de ces derniers étant souvent liée à une consommation festive qui dérape.
Pour les hommes comme pour les femmes (devenues les nouvelles cibles de l’industrie de l’alcool), il demeure primordial d’identifier ce moment de bascule. Cette zone grise entre une consommation « normale » et une consommation problématique. Quand peut-on se considérer comme alcoolique ? A partir de combien de verres ? Le documentaire nous apprend que la réponse n’est pas à chercher du côté des quantités mais du côté du comportement.
Deux signaux doivent alerter. L’impossibilité de s’arrêter signe une dépendance. L’impact sur la santé (prise de poids, fatigue, essoufflement…) traduit une consommation excessive. A ce titre, l’alcoolisme au féminin, est, une fois encore, très spécifique et différent de celui des hommes. En raison de leurs différences physiologiques (masse musculaire plus faible, hormones…), les femmes subissent plus violemment l’impact de l’alcool. Chez elles, les cirrhoses et les maladies cardio-vasculaires arrivent plus vite.
Le risque de cancer du sein est aussi accru. La prise en charge des femmes alcoolo-dépendantes est donc une urgence ! Encore faut-il que la société change de regard sur elles, pour qu’elles-mêmes puissent sortir du déni, briser le silence et mettre un terme au cercle infernal dont elles sont les victimes.
Témoins :
Ce documentaire fait l'objet d'une soirée spéciale avec la diffusion du magazine C ce soir, présenté par Karim Rissouli, qui poursuivra le débat.
Crédit photo © 17 JUin.
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