Ce vendredi 7 mars vers 23h30, France 3 propose "Higelin en chemin". un film documentaire de Romain Goupil.
"Baladin. Saltimbanque. Funambule. Le chat noir, même.
Quatre termes récurrents pour désigner Jacques Higelin. Quatre mots qui, maladroitement, tentent de décrire un artiste décalé. Quatre mots qui convergent pourtant vers une idée commune : le
mouvement.
Faire un film sur Higelin, c’est saisir cet homme toujours sur le qui-vive. Saisir le mouvement, la vibration, l’agitation, le va-et-vient : cette perpétuelle valse qui l’anime.
Tout sauf un portrait figé. Saisir l’insaisissable.
Jacques Higelin connaît Romain Goupil depuis l’adolescence. Depuis toutes ces années, l’idée d’un film de Goupil sur Higelin était dans l’air, mais n’était jamais devenue réalité.
Higelin se définit comme un artiste au milieu des gens. Après et avant le spectacle. Dans la rue, dans les cafés, tout le temps. Avec les enfants, avec la boulangère, avec la pharmacienne, au
milieu des gens. Lui comme Goupil veulent que le film traduise cette image. Higelin, un artiste étrange. Un funambule, un baladin, une personne impossible à « fixer ».
Retrouver et saisir ces mots et ces adjectifs qui s’accumulent à son propos. Energique. Mouvement. Tête en l’air. Provocateur. Poète.
Les univers d’Higelin. Le nôtre aussi. Toutes ces chansons que nous avons en tête, tous ses passages à la télévision pendant quarante ans, toutes ses prises de position et ses coups de gueule. Sans
oublier Higelin acteur, plus de vingt films… Gérard Pirès, Jacques Doillon, Yves Robert.
Des archives riches et nombreuses. Celles de l’INA, bien sûr, qui sont notre mémoire collective. Des archives inédites. Des archives personnelles. Et bien sûr, des extraits des films dans lesquels
il joue.
On dit que l’âme s’élève au-dessus des hommes après leur mort. Et si Jacques Higelin démontrait dans ce film que l’âme de ses chansons nous élève tous, nous les hommes, dans une belle ballade
d’avant toute mort."
Romain Goupil :
"L’idée de faire un film sur Higelin était dans l’air depuis de nombreuses années. A l’époque, en 1963, j’avais douze ans et m’amusais déjà à tourner des petits films muets en 8 mm avec Jacques et
Areski. Quelques images sont d’ailleurs visibles dans mon film Mourir à trente ans. Puis, à la fin des années 60, nous avons réitéré l’expérience avec les courts-métrages Ibizarre et La Boîte.
Higelin y participait doublement puisqu’il interprétait des rôles et composait la musique. Ensemble, nous échangions beaucoup sur le cinéma, la musique. J’ai donc eu naturellement envie de réaliser
son portrait. J’ai proposé à Jacques de le suivre durant sa tournée organisée à l’occasion de son dernier album Amor Doloroso. Il a tout de suite accepté. Mon objectif n’était pas tant de rapporter
beaucoup d’images, car je disposais de nombreux extraits de films, de concerts et d’interviews, mais plutôt de partager des moments intenses afin de mieux cerner le personnage, comprendre comment
il fonctionne. "