Dans le cadre de la collection Maupassant saison 2, diffusion ce 11 mars à 20h50 d'"Aux champs".
Réalisé par Olivier Schatzky. Scénario de Pierre Leccia. Avec : Marianne Basler (la mère Tuvache), Guillaume Gouix (Charlot Tuvache), Anne Benoît (la mère Vallin), Jean-Louis
Coulloc'h (le père Tuvache), Bernard Blancan (le père Vallin) et Véronique Volta (Mathilde d'Hubières).
Les Tuvache et les Vallin, deux familles paysannes pauvres - huit enfants à elles deux -, vivent dans des maisons voisines. Une riche femme de la ville qui ne peut pas avoir d'enfant propose un
jour aux Tuvache de leur acheter leur dernier fils. Ils refusent. Elle fait la même proposition aux Vallin, qui acceptent, moyennant une rente annuelle...
Marianne Basler : la mère Tuvache :
“À la lecture du scénario, ce qui m’a frappé, bien sûr, c’est l’universalité de cette histoire. Ça se passe en Normandie au XIXe siècle, ça pourrait tout aussi bien se passer ailleurs, à une autre
époque et se poser dans les mêmes termes, à travers l’opposition de ces deux femmes. L’une dit : être une mère, c’est donner de l’amour à son enfant, veiller sur lui, le regarder grandir. L’autre :
c’est accepter de s’en séparer, être prête à sacrifier cette relation si c’est pour le bien de l’enfant. Les deux sont défendables.
Évidemment, nous sommes tentés de répondre qu’un enfant a moins besoin de prospérité et de richesse que de sa mère. Mais c’est parce que nous ne sommes pas en position d’avoir vraiment à répondre.
Ceux qui le sont, et quelle que puisse être leur réponse, doivent vivre dans le doute. C’est cela qui ronge la mère Tuvache : ne pas savoir si elle a fait le bon choix pour essayer de rendre
heureuse sa famille.
(...) Malgré ce titre relativement neutre, presque bucolique, Aux champs, on est dans la tragédie. Mais Maupassant a aussi une vraie vision sociale et politique du monde. Il met en scène une
situation, une logique qui mène à la destruction, il est au-delà de l’analyse des intentions, bonnes ou mauvaises.
Si l’argent achète tout, y compris les enfants, y compris l’amour d’une mère, c’est-à-dire les choses les plus sacrées chez ces pauvres, alors à quoi bon ? Que reste-t-il des valeurs de ces
paysans, de leur dignité, de leur conscience de classe ? La vie de cette femme, même si c’est une vie de pas grand-chose, est réduite à rien. C’est ce que j’ai aimé dans cette histoire : cette
manière très brutale de montrer comment une question diabolique peut pervertir une certaine harmonie des choses, comment elle viole la dignité de ceux à qui elle est posée. Ce grand regard triste
de Maupassant sur l’humiliation des pauvres...”
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F
Fiörgyn
11/03/2008 10:08
je connaissais l'histoire, mais vous racontez déjà tout, pas cool pour ceux qui veulent découvrir, il faut couper l'histoire: Les Tuvache et les Vallin, deux familles paysannes pauvres - huit enfants à elles deux -, vivent dans des maisons voisines. Une riche femme de la ville qui ne peut pas avoir d'enfant propose un jour aux Tuvache de leur acheter leur dernier fils.et voilà, la suite, à voir ce soir !