Peut-on accepter une telle régression pour la télévision d'Etat ?






Michèle Cotta, ancienne présidente de la Haute Autorité (1982-1986), et Hervé Bourges, ancien président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (1995-2001), signent une tribune commune dans les colonnes du quotidien Le Monde : "Peut-on accepter une telle régression pour la télévision d'Etat ?"




Extrait :




"Mais quelle bizarre procédure a-t-on inventée là, avec un choix du prince qui doit ensuite recevoir l'avis conforme du CSA, avant d'être soumis à un vote, à la majorité des trois cinquièmes des commissions compétentes de l'Assemblée et du Sénat... Quel inconscient osera être candidat pour passer dans ce triple laminoir ? Au-delà même de la régression démocratique que constitue cette double reprise en main politique d'une nomination qui avait été confiée à une autorité indépendante de l'Etat, le CSA, comment ne pas voir le caractère ubuesque de ce recrutement ? Comme la même procédure est requise pour sa révocation, le président désigné sera de fait inamovible pour la durée de son mandat. Est-ce bien ce que l'on voulait initialement ? Pas le moins du monde !





On aurait pu imaginer de perfectionner le mode de nomination existant et de conforter l'indépendance des choix de l'instance de régulation, si on pensait devoir la contester. Le président de France Télévisions aurait aussi pu être nommé par un conseil d'administration, composé de personnes qualifiées indépendantes et responsables, au terme d'une procédure de recrutement professionnelle, ainsi que procèdent les instances de nomination allemande et anglaise. Mais réunir à la fois une régression démocratique et une usine à gaz en termes de désignation, c'était une gageure. Elle est tenue.





Est-il trop tard pour que, après le vote du Sénat, France Télévisions et Radio France puissent échapper à cet avenir incertain, qui mettrait le service public dans la main des pouvoirs politiques, pour ses dirigeants, ses ressources, son budget, sa ligne éditoriale même ? Veut-on un tel retour à la télévision d'Etat ? Une télévision qui ne serait pas celle de tous les Français, puisqu'elle appartiendrait à quelques-uns, une télévision qui ne fédère pas, mais divise
?"




Article à lire intégralement sur ce lien :


http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/01/26/peut-on-accepter-une-telle-regression-pour-la-television-d-etat-par-michele-cotta-et-herve-bourges_1146590_0.html




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M
Si je ne me trompe pas, en ce qui concerne le vote des commissions compétentes de l'Assemblée Nationale et du Sénat, il faut qu'elles votent à 3/5 CONTRE la nomination ou CONTRE la révocation pour l'empêcher... A moins que mes fiches ne soient pas à jour?Donc parler de laminoir, parler d'un président de fait inamovible pour la durée de son mandat... j'en doute !
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K
Michèle Cotta à la tête de la Haute autorité, n'était ce pas aussi le "choix du prince" (Mitterand) ?
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