Documentaire inédit, à une heure malheureusement confidentielle cette nuit : dès 23h50 sur France 3. "Afghanistan, des femmes au combat",
un film réalisé paer Hadja Lahbib.
Au cœur d’un monde d’hommes et de guerre, ce film est le portrait croisé de deux femmes, personnalités fortes qui règnent sur deux vallées à deux jours de voiture l’une de l’autre, dans un paysage
afghan qui abrite encore de nombreux sympathisants de Ben Laden.
Habiba Sorabi est gouverneur de Bamyan depuis 2005 et se bat contre les extrémistes.
Aïcha Habibi est une chef de guerre et se fait appeler « commandant Kaftar », n’a confiance qu’en ses armes et reste fidèle aux moudjahiddines qui se sont battus contre les Russes, puis contre les
talibans.
Hadja Lahbib, journaliste et réalisatrice belge qui parle la langue persane, a partagé la vie quotidienne de ces deux femmes pendant plusieurs semaines. Jour après jour, elle a observé leur
exercice du pouvoir, sollicitées de manière quotidienne pour résoudre les problèmes personnels, ancrés dans des inégalités ancestrales, des conditions de vie très dures d’un pays qui peine à sortir
d’une longue guerre.
Alors que l’ONU voudrait désarmer la vallée, ce film suit le combat que continuent de mener deux femmes au parcours exceptionnel.
Hadja Lahbib a couvert la guerre en Afghanistan en 2001. "J’étais envoyée spéciale pour la RTBF, la chaîne de télévision belge. Après ces événements, je n’ai eu de cesse de retourner
là-bas pour suivre la reconstruction du pays, notamment les premières élections, mais aussi observer ce qui se passait sur le terrain, loin de Kaboul. En 2002, j’ai rencontré Habiba Sorabi, alors
ministre de la Condition féminine. La tâche qui lui incombait était énorme. A l’époque, le pays sortait de trente années de guerre, et on ne comptait plus les veuves, les épouses de maris
estropiés… Je trouvais cette femme passionnante et avais réalisé un petit reportage sur elle. Puis en 2004, Habiba Sorabi a été nommée gouverneur de Bamyan. Une première dans l’histoire afghane !
Je l’ai alors recontactée en avril 2006 pour la suivre sur le terrain, loin des bureaux feutrés de Kaboul. Je voulais observer comment elle allait asseoir son pouvoir dans un pays à 80 %
analphabète et des provinces dirigées d’ordinaire par des hommes. Une tâche ardue."
"J’ai connu la commandante Kaftar par le biais de Courrier International. L’article parlait de l’existence supposée d’une combattante hors la loi qui n’aurait pas remis tout son arsenal
d’armes, comme l’exigeait le programme de désarmement des chefs de guerre en Afghanistan lancé en 2003. Beaucoup disaient que cette commandante n’existait pas. Mais, après notre repérage à Bamyan
avec la gouverneur Sorabi, nous avons décidé, avec l’équipe, de partir à sa recherche. Au bout de quatre jours, grâce à l’aide de contacts locaux, nous avons localisé la commandante Kaftar dans le
nord de l’Afghanistan, dans la vallée reculée de Sajjan. Non seulement elle n’était pas une légende, mais elle a accepté de nous recevoir ! Par chance, nous avons fraternisé assez vite. Un pari
loin d’être gagné, car l’épisode tragique de l’assassinat du commandant Massoud, lors d’une interview piégée par de faux journalistes belges d’origine tunisienne, résonnait encore. Or, nous étions
une équipe de télévision belge et je suis d’origine algérienne. Nous avons réussi à instaurer un climat de confiance et à dépasser la méfiance de la commandante qui admirait Massoud.
J’ai eu alors l’idée de faire un portrait parallèle entre deux personnalités : l’une catapultée par le pouvoir émergeant, l’autre qui a pris le pouvoir d’elle-même par les armes et son charisme, et
qui continue à diriger sa vallée d’une main de fer comme si le pouvoir central n’existait pas".
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M
Marie
19/01/2022 19:37
Nous avons été frappées par la beauté de cette image. Sans nous poser trop de questions, nous l’avons utilisée lors de la création d’une cagnotte pour exfiltrer une jeune femme de ce très beau pays. Nous aurions dû vous demander d’abord, dans l’urgence nous n’y avons pas songé. Acceptez nos excuses et nos remerciements. Cette photo est vraiment, vraiment belle. MB et VK