Affaire Karachi, l'enquête de Pièces à conviction (France 3).

Attention si vous regardez ou enregistrez Pièces à conviction consacré à l'affaire Karachi ce soir : Des racines et des ailes remplace le football initialement prévu sur France 3. Durée moins longue, et par conséquent le magazine devrait débuter peu avant 23 heures et non pas à 23h20.

L’affaire Karachi est un scandale qui perdure. L’attentat du 8 mai 2002, qui a visé des employés de la direction des Constructions navales (DCN) au Pakistan, a fait 14 morts dont 11 Français. Pendant des années, la justice a suivi la piste des terroristes islamistes, mais, depuis 2009, la thèse d’un complot, lié au non-versement de commissions par l’État français, et à des règlements de comptes, s’est fait jour. Comment l’enquête sur un attentat s’est-elle transformée en une affaire politico-financière ? Présenté par Patricia Loison, Pièces à conviction tente de remonter la filière et d’éclaircir quelques points sur un événement fort complexe.

Reportage Pascal Henry, Jérôme Pin, Emmanuel Lejeune.

Production Ligne de Mire, avec la participation de France Télévisions.

"Le 8 mai 2002, onze Français périssent dans un attentat à la voiture piégée à Karachi. Les investigations menées par les Pakistanais mènent rapidement à un groupe islamiste. En France, l'attentat déclenchera une autre enquête, financière celle-là. Elle mettra au jour les dessous d'un contrat d'armement à 850 millions d'euros passé avec le Pakistan pour la vente de sous-marins : le contrat Agosta.

Après de nombreux rebondissements ces derniers mois, l'enquête des juges se resserre autour du financement de la campagne d'Edouard Balladur, mais d'autres personnalités de premier plan sont aussi impliquées. La vente d'armes aurait-elle permis d'alimenter les comptes de campagne des hommes politiques français ? L'affaire Karachi est aujourd'hui une affaire d'Etat.

En France, au Pakistan, "Pièces à conviction" a recueilli des témoignages inédits : intermédiaires sulfureux, marchands d'armes, hauts dignitaires français et pakistanais révèlent les commissions occultes, les menaces, les intimidations, la guerre sans merci pour la conquête d'un trésor de guerre."

Marie de la Chaume, rédactrice en chef du magazine Pièces à conviction : "C’est la première fois que le magazine traite l’affaire Karachi. Depuis le mois de septembre, beaucoup de rebondissements ont eu lieu dans ce dossier concernant l’enquête financière menée par le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke : plusieurs mises en examen, des auditions de personnalités politiques, des documents qui sortent de l’ombre au fur et à mesure, et de plus en plus de présomptions autour d’un éventuel financement occulte de la campagne d’Edouard Balladur… Depuis plus de deux ans, nous suivons de près cette enquête, prenons des contacts, recueillons des témoignages… Mais le moment n’était pas toujours opportun d’y consacrer une émission. Il se trouve qu’au vu de tous les nouveaux éléments intervenus c’était le bon moment. (...)

Une partie de l’enquête a été faite au Pakistan et une autre en France. Au Pakistan, nous donnons la parole à plusieurs personnalités comme le président de la Cour des comptes, un journaliste réputé et spécialiste de l’affaire, et des interlocuteurs qui témoignent du système de corruption dans le cadre des contrats d’armement, des personnes que l’on n’avait encore jamais entendues. Pour ce documentaire, nous avons eu également accès aux hommes de l’ombre – voire à des marchands d’armes ou des intermédiaires, tels que Ziad Takiéddine – que l’on va découvrir à visage caché ou découvert. Ils racontent ce qui se pratiquait dans le cadre de la signature de ces contrats, à savoir les commissions parallèles, occultes, la création de sociétés offshore, les paradis fiscaux… En France, ce sont entre autres Charles Millon (ministre de la Défense de 1995 à 1997) et Roland Dumas (président du Conseil constitutionnel) qui témoignent ouvertement des années plus tard. Motivés pour certains par l’envie de redonner un peu de dignité à la France. Une enquête menée par le journaliste Pascal Henri, qui travaille depuis dix ans sur cette affaire, avec de nouveaux témoignages, des interventions de personnes faisant le récit des menaces et intimidations qu’ils ont pu subir. Un travail de longue haleine. "

Crédit photo © LIGNE DE MIRE.

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