20 Novembre 2012
A l’occasion de la Journée des violences faites aux femmes, Carole Gaessler revient ce 20 novembre sur France 5 sur un crime qui reste souvent impuni : le viol. Après la diffusion à 20h40 du film documentaire inédit "Viol, double peine" qui donne la parole à cinq victimes, place au débat à 21h30 avec Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes.
Karine Dusfour (interrogée par Beatriz Loiseau pour France 5), auteur du documentaire : "Au moment de l’affaire du Sofitel de New York, j’ai été très choquée par les réactions que cela a provoquées en France, par les propos que j’entendais, par le fait que personne ne prenait en compte la parole de la victime. On évacuait le sujet en disant qu’il s’agissait d’une « affaire privée ». Je ne comprenais pas et j’ai commencé à me renseigner en lisant des articles et des livres sur la question. J’imaginais que le viol était quelque chose de très dur, mais j’ai découvert, depuis, que le traumatisme est beaucoup plus dévastateur que ce que je croyais. Pis, qu’il s’accompagne d’une double peine terriblement lourde. Il faut aux victimes une force incroyable pour se battre. Pour moi, faire ce film était une évidence.
(...)
Mon premier réflexe a été de chercher du côté des associations, et là je suis tombée de haut. En France, il n’en existe que trois ou quatre sur tout le territoire pour s’occuper des victimes de viol ! Les gens que j’ai rencontrés hésitaient à me donner les contacts de femmes qui avaient fait appel à eux ; surtout en sachant que je tenais à les faire témoigner à visage découvert. Après tout, leur mission est de les protéger. Mais, pour moi, il n’était pas question de flouter les visages, parce que le viol n’est pas une honte ! Je ne voulais pas d’un film où elles apparaîtraient cachées. Alors, j’ai décidé de passer par les avocats pour trouver mes témoins. J’ai discuté avec des dizaines de femmes et je leur ai fait part de mes intentions de réalisation, mais sans jamais être dans la démarche de les convaincre. Je souhaitais que cela vienne d’elles. Ç’a été très compliqué. Certaines ont accepté après des mois de réflexion. Finalement, et alors que le film était déjà en cours de finalisation, pour des raisons juridiques [ndlr : le procès en appel aura bientôt lieu], nous avons été contraints de flouter le visage de l’une d’entre elles ainsi que de modifier son prénom. ".
Crédit photo © Morgane Productions / Capture d'écran.
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