Vedette avec le jeune Sandor Funtek du téléfilm Mourir d'aimer,
Muriel Robin reprend le rôle principal autrefois interprété par Annie Girardot. Pour préparer ce rôle, elle n’a rien lu sur le fait divers parce que ce n'est pas un
documentaire et, à titre personnel, elle n’a pas voulu revoir le film de Cayatte avec Annie Girardot. En revanche, pour incarner un personnage, elle a besoin de connaître le scénario par cœur, en
entier, dès le premier jour.
"Je peux mieux l’oublier ensuite, certainement, et trouver ainsi une nouvelle spontanéité. J’aime me sentir autonome et arriver prête sur un tournage, en sachant ce que j’ai à faire. Cela me
permet d’être détendue. C’est important, je trouve, surtout lorsqu’on a le premier rôle. On a une certaine responsabilité, une influence sur l’ambiance générale".
A propos du personnage, "la Gabrielle que je connais m’a séduite. Elle est professeure de français, elle aime son métier et sait le rendre intéressant. Elle est moderne et elle tombe
amoureuse. On pourrait s’arrêter là. Mais… elle tombe amoureuse d’un garçon. Ça va encore… De seize ans, aïe. Il est fou d’elle et ce bonheur qui déboule dans sa vie, elle ne l’a pas choisi. Elle
sait bien qu’une grosse tuile vient de lui tomber sur la tête et cette tuile c’est l’amour. Elle ne peut pas se résigner à le repousser. Je crois qu’il faut avoir une certaine compassion vis-à-vis
de cela. De la compassion et de la tolérance. J’aurais préféré que ces deux-là continuent à s’aimer mais la société va l’emporter".
Concernant Josée Dayan qui réalise ce téléfilm, Muriel Robin interrogée par Diane Ermel souligne que toutes deux s'étaient rencontrées il y a dix ans, mais ce n’était certainement pas encore le bon
moment. "Le hasard a bien fait les choses et, il y a un an environ, nous avons déjeuné ensemble. J’ai beaucoup évoqué les comédiennes qui m’ont donné envie de faire ce métier : Romy Schneider,
Simone Signoret et surtout Annie Girardot. Je suis tombée dans le one man show par hasard parce qu’au début, je voulais devenir Annie Girardot. Je m’identifiais à elle - dieu sait que je ne me
prends pas pour elle ! Seulement, je trouvais que nous avions en commun de ressembler un peu à toutes les femmes. Depuis, et c’est une des grandes émotions de ma vie, elle est devenue une amie.
Josée Dayan a très bien ressenti cela et le lendemain de notre déjeuner elle m’a proposé Mourir d’aimer, comment n’y avais-je pensé avant ? Une très belle boucle s’est bouclée".