Enquête dans Zone interdite, sur M6, sur la France qui travaille mais galère. Un numéro présenté par Ophélie Meunier le dimanche 28 janvier à 21h10.
C’est une réalité pour des millions de Français : leur travail ne leur permet plus de vivre dignement. Ils sont agents d’entretien, livreurs ou caissiers et s’activent au petit matin et les week-ends. Des métiers indispensables et difficiles, et pourtant la plupart de ceux qui les exercent ne s’en sortent pas. On les appelle les invisibles, ils seraient près de treize millions en France.
Pendant un an, l'équipe de ce reportage a enquêté afin de comprendre pourquoi autant de Français n’arrivent plus à vivre de leur travail. Temps partiel subi, sous-traitance, contrats intenables : vous verrez comment les méthodes de certains secteurs précipitent les salariés dans la précarité.
Ce que vous découvrirez dans ce numéro de Zone interdite :
- Sandra quitte son appartement en pleine nuit tous les jours pour rejoindre son travail dans le centre de Paris. Voiture, puis RER : elle a 1h30 de transport avant de prendre son poste d’agent d’entretien au Palais des Congrès. Et après cette journée épuisante, le soir, elle enchaîne avec un second contrat, pour avoir de quoi vivre avec son fils.
- Le secteur du ménage emploie 600.000 salariés en France, la plupart à temps partiel. En plus des horaires morcelés et subis, des salariés travaillent dans des conditions inacceptables et insalubres. Face à cela, les syndicats jouent-ils leur rôle dans le milieu de la propreté ? Chez un des géants du secteur, certaines pratiques révoltent les employés : les patrons achèteraient le silence des représentants syndicaux.
- Dans de nombreux domaines, la sous-traitance s’est généralisée au prix d’une pression énorme exercée sur des petits patrons et leurs salariés. C’est le cas dans le monde de la livraison. Mathieu, 30 ans, est livreur comme plus de 200.000 personnes en France. Sur la route, il prend parfois tous les risques car il doit impérativement livrer ses colis avant 13 heures. Son patron est un des milliers sous-traitants des géants du secteur : Chronopost, Fedex, DHL. Il sera montré les conditions aberrantes qu’imposent ces entreprises pour livrer toujours plus et toujours plus vite. Pénalités en cas de retard ou d’absence du client : les livreurs et leurs patrons sont étranglés par des contrats souvent intenables.
- Enseignant et policier : ces métiers ont longtemps été prestigieux, respectés et bien rémunérés. Ils étaient synonymes d’ascension sociale, mais aujourd’hui ils sont parfois associés au déclassement. Comment en est-on arrivé là ? Ces professions souffrent et leur image s’est dégradée, à tel point qu’elles n’attirent plus. Alors pour combler les trous, l’Etat recrute désormais en contrat à durée déterminée, y compris ceux qui sont chargés de notre sécurité. Ludovic est un des 7.000 policiers contractuels. Sur le terrain, on ne voit pas la différence, mais lui la voit sur sa fiche de paie : 600 euros de moins que ses collègues titulaires. Virginie, elle, a longtemps été contractuelle dans l’Education nationale. Et puis elle a passé le concours, afin de devenir titulaire, espérant ainsi plus de stabilité. Mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Le rectorat l’a mutée à 300 kilomètres de chez elle, et c’est tout son équilibre familial qui a volé en éclats !