Ce mardi sur France 2 puis dès demain sur france.tv, l'intégralité de Shoah est rediffusée.

Ce mardi sur France 2 puis dès demain sur france.tv, l'intégralité de Shoah est rediffusée.

Ce mardi 30 janvier à partir de 21h10 sur France 2 et dès le lendemain sur france.tv pendant 30 jours : À l'occasion de la Journée de la mémoire des génocides et des crimes contre l’humanité, qui commémore également la libération du camp d'Auschwitz le 27 janvier 1945, France Télévisions propose Shoah, le film-événement de Claude Lanzmann.

Documentaire de 9h30 préparé en 11 ans, cette œuvre massive est l’une des plus importantes du cinéma mondial, rappelle le diffuseur.

Delphine Ernotte-Cunci, Présidente de France Télévisions, Stéphane Sitbon-Gomez, directeur des antennes et des programmes, et Alexandre Kara, directeur de l’information, signent un texte commun publié par l’hebdomadaire La Tribune Dimanche : Pourquoi nous diffusons Shoah.

Nous souhaitons faire de cette programmation plus qu’un événement : une façon d’interpeller notre mémoire commune, annoncent-ils, rappelant que dans une époque où tout se commente et se noie en vaines polémiques, la force de l’œuvre est de pouvoir dépasser l’onde instantanée d’une remise en question manipulatoire.

"Pour la première fois depuis des décennies, la mémoire de la Shoah tend à s’effacer. Elle est convoquée pour être comparée aux violences d’aujourd’hui, alors même que la pensée contemporaine a démontré que c’est la folie sans limite de cette destruction qui en fait le caractère singulier. Comment être humain après Auschwitz ? Voici le questionnement sur lequel se sont reconstruites nos démocraties, il nous semble plus que jamais utile et nécessaire de le rappeler. Quiconque a mis les pieds une fois dans sa vie sur les vestiges des camps de concentration a ressenti au plus profond de sa chair l’horreur absolue. Il y a urgence à afficher l’impensable aux yeux du plus grand nombre car, sondage après sondage, débat après débat, nous voyons les faits et les dates s’évaporer, laissant place au négationnisme, qui sert une idéologie bien connue dont l’ignorance et le doute sont le terreau."

Le devoir de mémoire et le devoir d’informer vont de pair : ils sont les deux vecteurs indispensables à la mission d’instruction civique de la nation, écrivent les trois dirigeants de France Télévisions.

"À sa modeste place, la télévision publique partage avec le plus grand nombre les parts d’ombre et de lumière de notre histoire comme de notre présent. Le 27 janvier est la date anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau et la Journée internationale d’hommage à la mémoire des victimes de la Shoah. Il nous faut plus que jamais le marteler lorsque surgit le doute."

Ce mardi sur France 2 puis dès demain sur france.tv, l'intégralité de Shoah est rediffusée.

Salué par la presse internationale comme un évènement cinématographique et historique, et une des oeuvres les plus fortes du XXe siècle, Shoah fait revivre, sans un seul document d'archives, la destruction des Juifs européens par les nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale et apporte une vision radicalement neuve de l'évènement. 

Claude Lanzmann a retrouvé des rescapés juifs des camps d’extermination. Il a traqué les nazis qui se cachaient et réussi à les filmer clandestinement. Il est retourné sur les lieux, dans les villages limitrophes de Chelmno, Ponari, Treblinka, Sobibor, Auschwitz, pour interroger les témoins polonais. Ni fiction – tous les protagonistes ont été en contact direct avec les camps –, ni documentaire – il ne s’agit pas d’une compilation de souvenirs –, Shoah est avant tout un film de la mémoire qui abolit la distance entre le passé et le présent. Sans recourir aux documents d’archives – il n’y a pas un cadavre dans cette oeuvre pétrie de mort – ni aux “images chocs”, Shoah (“anéantissement”, “destruction”, en hébreu) démonte les rouages de la “solution finale”.

“L’action commence de nos jours à Chelmno-sur- Ner, en Pologne. À 80 kilomètres au nord-ouest de Lodz, au coeur d’une région autrefois à fort peuplement juif, Chelmno fut en Pologne le site de la première extermination de juifs par le gaz. Elle débuta le 7 décembre 1941. Quatre cent mille juifs y furent assassinés en deux périodes distinctes : décembre 1941-printemps 1943, juin 1944-janvier 1945. Le mode d’administration de la mort demeurera jusqu’à la fin identique : les camions à gaz. Sur les quatre cent mille hommes, femmes et enfants qui parvinrent en ce lieu, on compte deux rescapés : Mikael Podchlebnik et Simon Srebnik. Celui-ci, survivant de la dernière période, avait alors 13 ans et demi : son père avait été abattu sous ses yeux, au ghetto de Lodz, sa mère asphyxiée dans les camions de Chelmno. Les SS l’enrôlèrent dans un des commandos de “juifs au travail” qui assuraient la maintenance des camps d’extermination et étaient eux-mêmes promis à la mort...” (Extrait du texte d’introduction diffusé au début du film). 

Crédit photo © Les Films Aleph

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