Remarquée lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques, Angelina Bruno témoigne dans un livre.

Danser pour survivre, titre du livre de Angelina Bruno vendu depuis hier, mercredi 16 octobre, dans les librairies. Édité par Les éditions du Rocher, il coûte environ 18 euros.

À 17 ans, Angelina Bruno est victime d'un très grave accident de voiture : elle a une fracture du bassin, du coccyx, une congestion pulmonaire et son avant-bras droit a été arraché. Elle est une survivante, comme lui disent les secours. Elle doit tout réapprendre, affronter le regard des autres, se battre pour ses droits, subir plusieurs opérations…

Un jour, elle découvre le hip hop et c'est LA révélation. Elle se forme au sein des plus grandes écoles, notamment à Los Angeles, devient danseuse, professeur de danse, danse-thérapeute mais aussi sophrologue. Elle accompagne le chanteur de rap Black M lors de ses tournées, rencontre Fabrice Eboué et se produit pendant plus d'un an sur scène. Elle participe également à la cérémonie d'ouverture et de clôture des Jeux Paralympiques de 2024.

À travers son récit, Angelina Bruno nous prouve que les limites sont celles qu'on s'impose. Elle se livre à coeur ouvert et nous transmet les clés précieuses qui lui ont permis de renaître. Une ode à la résilience et à la Vie, est-il annoncé.

Le début :

"Francine… Je n’ai jamais vraiment aimé ce prénom. Certains me diront qu’il est mignon, un peu à l’ancienne. Oui, c’est vrai, mais c’est parce que vous ne l’entendez pas prononcé avec l’accent belge. Peut-être que là, vous changeriez d’avis ! Vous l’aurez compris : je suis belge d’origine sicilienne.

Je vois le jour en 1987 mais, avant de pousser mon premier cri, la vie me lance déjà un défi. La grossesse de ma mère s’est bien déroulée jusqu’à une chute dans les escaliers alors que ma mère entame à peine son septième mois de grossesse. Une chute bénigne pour elle, mais pas pour moi, le cordon ombilical se sectionne, me privant de nourriture pendant trois semaines. Je vais donc naître prématurée et de couleur bleue, car le cordon s’est enroulé autour de mon cou.

C’est ainsi que j’ai fait mon entrée dans la vie, un petit schtroumpf affamé, étranglé, affaibli, mais bel et bien en vie. Eh oui : on ne se débarrasse pas de moi aussi facilement ! Je suis là, j’y reste. Cette épreuve a peut-être été à l’origine de mon caractère de battante et a renforcé mon incroyable envie de vivre. En tout cas, un premier lien allait naître avec la chance.

Enfant, j’étais très énergique, hyperactive : un vrai petit ver de terre qui ne tenait pas en place selon mon père ! J’étais aussi extrêmement sensible, douce, rêveuse, et je parlais beaucoup. Vraiment beaucoup ! J’étais également très curieuse, comme beaucoup d’enfants. Un petit leader qui aimait être au centre d’un groupe, diriger et certainement contrôler. J’avais un besoin excessif d’attention, ce qui me faisait déployer nombre de stratégies pour que l’on me voie. Ce n’est pas un hasard si je suis devenue artiste."