Dans les salles dès ce mercredi, l'animé Sauvages, de Claude Barras et Catherine Paillé (déforestation intensive).

Après le très réussi Ma vie de courgette, le réalisateur suisse Claude Barras propose Sauvages. Écrit avec Catherine Paillé.

À Bornéo, à la lisière de la grande forêt tropicale, Kéria recueille un bébé orang-outan trouvé dans la plantation de palmiers à huile où travaille son père. Au même moment Selaï, son jeune cousin, vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille nomade aux compagnies forestières.

Ensemble, Kéria, Selaï et le bébé singe vont lutter contre la destruction de la forêt ancestrale, plus que jamais menacée. Mais pour Kéria, ce combat sera aussi l’occasion de découvrir la vérité sur ses origines

Claude Barras : "Il y a une forme d’actualité, d’urgence même, dans les enjeux de Bornéo. La déforestation y a déjà fait des ravages à grande échelle, mais il reste encore là-bas 10% de forêts primaires non exploitées, des gens qui vivent de manière traditionnelle, peut-être pas de façon complètement autarcique mais qui ont envie de conserver leur mode de vie et leur forêt. En face, il y a des politiciens corrompus et des multinationales qui tentent de les spolier de leurs droits pour transformer la forêt en stocks de bois précieux et exploiter l’huile de palme. Nos politiques néo-libérales sont complices de ce désastre : elles rendent hypocritement obligatoire l’indication «huile de palme» sur les denrées alimentaires, la plus petite part du marché, mais pas sur les cosmétiques ni sur les biocarburants, censés être plus respectueux de l’environnement. Cette situation prétérite aussi nos paysans qui produisent une alternative locale plus onéreuse avec le colza, culture qui ne trouve plus de débouchés. C’est un combat très actuel. Au regard de toute l’énergie que mobilise la création d’un film, j’avais besoin que celui-ci réponde à une forme d’utilité sociale, d’engagement politique."