Documentaire d'Hélène Lam Trong (prix Albert-Londres) à voir ce soir : Raqqa, l'ombre de Daech.

France 5 propose ce dimanche 24 novembre à 21h05 un document d'Hélène Lam Trong (prix Albert-Londres), Raqqa, l'ombre de Daech. Il sera présenté par Mélanie Taravant. Un débat suivra la diffusion de ce documentaire.

Raqqa est devenue tristement célèbre pour avoir été proclamée capitale du califat de Daech. Cette petite ville du centre de la Syrie a servi de laboratoire à la constitution d’un État islamique et de base arrière pour l’organisation des attentats perpétrés aux quatre coins du monde, notamment en France et en Belgique. La ville a été presque entièrement rasée par les avions de la coalition internationale pour éliminer les combattants de Daech. Et les habitants ont été abandonnés à leur sort sur les ruines du califat.

Le destin tragique de Raqqa nous est raconté par celles et ceux qui ont vécu de l’intérieur la barbarie de l’organisation terroriste, puis la violence de la guerre contre Daech. Dix ans après la proclamation de l’État islamique, leur liberté retrouvée a un goût amer. Les idées djihadistes refleurissent, et l’armée de Bachar el-Assad se tient en embuscade pour reprendre le contrôle de ce territoire.

La paix est fragile à Raqqa. Combien de temps pourra-t-elle encore tenir ?

Hélène Lam Trong, réalisatrice : « Je travaille depuis plusieurs années sur la question du retour des enfants de djihadistes français. Quasiment toutes les familles françaises qui ont rejoint l’organisation terroriste sont passées par Raqqa. Certaines y ont même vécu plusieurs années. Lors du tournage de mon précédent documentaire en 2022, je me suis rendue dans cette ville pour comprendre le point de vue des Syriens sur la question du rapatriement des djihadistes étrangers et de leurs familles. J’ai été choquée de trouver Raqqa encore en ruines. Alors qu’elle avait cessé cinq années plus tôt, la guerre semblait s’être arrêtée la veille. Raqqa est un cas d’école, une ville sacrifiée. J’ai voulu y revenir pour donner la parole à ses habitants, dont le destin a été un temps si intimement lié au nôtre, et qui ont été littéralement abandonnés après la défaite de Daech. J’ai tenté de comprendre pourquoi le groupe djihadiste qui a fait tant de mal à cette ville s’y reconstituait peu à peu. »

Crédit photo © TOHU BOHU Films