Publication de Refaire l'amour, nouveau roman du journaliste Xavier de Moulins.

Auteur de Mon garçon, La nuit des pur-sang, Le petit chat est mort, La fin d’un monde, le journaliste Xavier de Moulins - bien connu des téléspectateurs de M6 - propose un nouvel ouvrage. Refaire l’amour sera vendu dès ce mercredi. Un roman édité par Flammarion, vendu environ 20 euros.

« Ai-je ma part dans ta chute ? Cette question me hante. Je le crois, Olivier, et ça me tue. Une partie de moi se sent complice de ce que tu as fait. Dis-moi que je me trompe ! Dis-moi que c’est faux ! Sors-moi de lа, nom de Dieu ! Tu me dois bien ça. »

Dix-huit mois après un drame, une femme revient dans la maison familiale. Lа où les souvenirs se heurtent au silence.

Roman intime et bouleversant, hymne а la rage de vivre, Refaire l’amour est un texte magnétique sur la puissance de l’amour et la force de la résilience, communique l'éditeur.

Ce roman est inspiré d’une histoire vraie, annonce Xavier de Moulins qui a déjà écrit onze autres ouvrages. Tout y est donc faux puisque revisité par le pouvoir de la fiction. Ce livre, ajoute-t-il, est dédié à toutes les femmes tuées par des hommes ainsi qu’aux victimes collatérales des féminicides, les parents, les enfants, les ex-conjoints, pour qui la vie ne sera plus jamais pareille.

Le début :

"Un soir d’été lourd et chaud. Le soleil est encore là, il n’est pas pressé de céder sa place à la nuit. Anesthésiée par la chaleur, la résidence est plongée dans la torpeur. Il ne se passe jamais grand-chose par ici, au cœur de cette banlieue tranquille ; seules quelques sirènes de police éventrent à de rares occasions la quiétude des environs. Les habitants sont sans doute à table ou en train de préparer le repas du soir. Des postes de télévision crachent par les fenêtres restées ouvertes le générique des journaux télévisés.

Soudain, une détonation. Un bruit court, profond, sans écho.

Personne n’a le temps de s’inquiéter.

Personne ne veut croire à autre chose qu’à un simple pétard. Une farce d’enfant la veille du 14 juillet. Ça semble cohérent. Il sort du hall.

Aucun témoin ne remarque qu’il marche, hagard, son pantalon de costume noir tranche avec sa chemise blanche maculée de sang, un rouge sombre qui raconte une histoire sans paroles. On le connaît de vue, il vient d’arriver dans la résidence avec sa femme et leur petit garçon.

Elle est beaucoup plus jeune que lui.

Il colle son téléphone à l’oreille.

Il n’a pas pris le temps de retirer sa cravate.

Il appelle sa mère sur le chemin du commissariat.

Sa vieille mère.

C’est elle qu’il choisit pour passer aux aveux avant de se rendre.

Elle décroche à la première sonnerie.

Son silence est un gouffre, sa phrase un coup de fusil.

— Je viens de tuer Bonnie."