Côté casting, pour commencer, c’est plutôt une réussite. Adhir Kalyan est parfait dans son rôle de pakistanais crédule, on croirait Borat
mais en encore plus stupide et niais. Il y a notamment une scène hilarante où il propose au geek de se brosser les dents ensemble pour étudier les différences culturelles de brossage de
dents. Oui, oui, je ne vous avais pas menti ! Amy Pietz est elle-aussi excellente dans son rôle de mère qui fait tout pour normaliser son fils, en vain. Je dirais qu’Amy
Pietz est à Aliens in America ce que Jane Kazcmarek est à Malcolm, le genre de mère que l’on adore détester, la véritable caution humoristique du show.
La suite du pilote relève donc très largement le niveau, bien que dans un premier temps les blagues plutôt douteuses, pour ne pas dire racistes
(le mot est lâché), m’ont quelques peu mis mal à l’aise. Encore, la réaction surprise de la famille à l’arrivée du musulman est une chose. On a quand même droit au pratiquant de base
avec toute la panoplie qui va avec ! Mais d’autres répliques, bien que drôles, sont un peu justes. Du genre quand la mère dit, à propos du correspondant, ‘Si je commande une
cafetière et que je reçois un toaster, je vois pas pourquoi je pourrais pas le renvoyer !’
Mais dans un second temps on comprend en fait qu’Aliens in America n’a rien de raciste mais dénonce au contraire le racisme de l’Amérique profonde, notamment quand Rajah est
présenté en classe et que la professeur débite toutes sortes de futilités stéréotypés sur son peuple qu’elle estime être la vérité absolue. C’est à peine exagéré, très bien écrit et donc
très drôle. Ceci dit, à part quelques passages qui prêtent effectivement à sourire (comme quand la mère fait croire à son fils que sa grand-mère est morte pour l’attirer hors de la maison),
cette comédie est loin d’être aussi hilarante que l’on a pu le prétendre. Certes, le terrain est glissant mais il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard !
Le dernier tiers du pilote joue même la carte de l’émotion frelatée avec la mère raciste qui veut éjecter le gosse puis qui finalement accepte de le garder en apprenant
que sa mère est morte. Quelle belle leçon d’humilité de la part de la CW. La chaine va même plus loin en nous offrant un bel exemple de tolérance lors de la scène finale avec toute la
famille réunit autour d’une table pour une soirée merveilleuse. J’ai trouvé cette scène d’un conformisme à faire pâlir de jalousie la famille Camdem. Pour le coup, CW fait du CW.
Et evidemment, la petite touche d’humour bien gras à la fin pour saupoudrer le tout : la gamine qui se ramène avec son petit ami, je vous le donne en 1000, qui est
black ! La tête de la mère m’a rappelé un instant le sketch de Muriel Robin, bien plus drôle heureusement …. Toutefois, maintenant que les bases sont posées, il sera peut être
interessant de regarder encore 2 ou 3 épisodes voir si le côté comédie prend le pas que le côté relations humaines qui n’offre absolument rien de neuf sous le soleil.
En deux mots : Une comédie convenue, mignonette, drôle mais pas hilarante, avec un pitch toutefois suffisamment prometteur pour que l’on puisse s’y
pencher pour la suite. En tout cas, une comédie qui se mariera parfaitement avec ‘Tout le monde déteste Chris’ sur la CW. Note : 5.5 / 10.