4 Décembre 2007
Les yeux bandés, Bruno Solo accepte de suivre Frédéric Lopez. Une fois dans l'avion, il apprend qu'il part vivre deux semaines dans l'infini de la steppe, avec les
cavaliers mongols.
Le premier choc, c'est la rencontre avec Batbayar, un homme qui a choisi de perpétuer le mode de vie nomade de ses ancêtres.
Batbayar transmet à Bruno Solo ses valeurs avec générosité et humour, mais aussi avec une autorité étonnante... Après plusieurs événements inattendus, une amitié va se nouer entre les deux
hommes.
Pour Bruno Solo, interrogé par Diane Ermel,la Mongolie faisait partie de ces quatre ou cinq pays auxquels il s’intéressait, tout en sachant qu’il est trop
difficile d’y voyager. En tant que cavalier, il était ému aux larmes quand Frédéric lui a annoncé cette destination.
"Mentalement, j’ai recollé les magnifiques images que j’avais vues sur la Mongolie. Et j’ai eu un frisson en me rappelant d’un article où il était question de tradition culinaire, comme le
lait à base de beurre rance, la viande bouillie de mouton, de chèvre ou de yak. Finalement, on se fait à tout... Et Batbayar s’amusait beaucoup à nous voir faire des politesses, quand il nous
tendait, exprès, un morceau de tendon gros comme un téléphone portable, ou des grimaces à la dégustation du fameux aïrag, le lait de jument fermenté, un peu piquant. Après ça, vous pouvez tout
boire ! (rires)."
Le souvenir que Bruno gardera pour toujours est le moment où il a découvert Batbayar dans les jumelles, une demi-heure avant son arrivée. "Quand il a posé pied à terre, nous a regardés,
fier comme Gengis Khan, et nous a fait passer son tabac à priser. Il m’a tapé sur les doigts parce que je l’ai pris de la main gauche et que, dans la tradition, ça ne se fait pas. J’ai compris
que j’allais devoir marcher droit (rires) ! On est monté à cheval pour rejoindre le campement. Il nous a dit : “C’est juste à côté”. Deux heures et demie plus tard, nous étions toujours en selle
!!! Et quelles selles ! Rien à voir avec les européennes, elles sont très dures et vous êtes obligé de vous tenir debout comme un jockey. Mais j’étais à cheval, en Mongolie… et le voyage pouvait
s’arrêter là. C’était déjà mythique !"
Batbayar, un homme rude parce que son pays l’est et un homme tendre parce qu’il est avant tout artiste, dit Bruno Solo." Il m’a demandé d’être moins empressé, de savourer, de distiller mes
questions, de respecter ma monture, de ne pas remercier tout le temps : “Tu me diras merci quand je te rendrai un vrai service !”. Avant de tomber dans l’affect, il voulait m’initier à sa vie. Au
fur et à mesure, nous n’avions presque plus besoin du traducteur. Les relations que nous avons nouées là-bas sont extrêmement fortes. Et, à mon retour, j’ai été longtemps hanté par son souvenir.
Je le suis toujours un peu. On l’appelait “Le magnifique”, parce qu’il répétait tout le temps ce mot qu’on lui avait appris. Batbayar, c’est un grand homme, un grand petit homme. Little Big Man !
"
Ce voyage a confirmé ce que Bruno avait déjà découvert lors d’un autre voyage inoubliable. "Avec mon père, nous avons traversé les Etats-Unis et le Mexique, sans un rond. Pendant ce
parcours initiatique, j’ai compris que les hommes savaient et aimaient se parler quelles que soient leurs nationalités, leurs cultures et malgré les frontières et les gouvernements."
Photos copyright DR.
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