Sortie dans les
salles ce mercredi du film BRUNO, avec Sacha Baron Cohen. Un long-métrage interdit aux moins de 12 ans, et qui réalise des recettes inférieures
aux prévisions aux Etats-Unis (50 millions de $ à ce jour, mais avec une très forte baisse des entrées en deuxième semaine).
Quelques critiques presse ci dessous, mais tout d'abord la présentation du personnage par Carlos Gomez du JDD :
"Aujourd'hui, le nouvel avatar de Sacha Baron Cohen s'appelle Brüno. Un reporter de mode joyeusement efféminé, présentateur vedette de l'émission Funky Zeit. Brüno parle l'anglais avec un
accent de nurse allemande et ambitionne de devenir la deuxième icône gay d'Autriche; "après Arnold Schwarzenegger" s'entend. Brüno a une approche décomplexée du sexe. Il n'a même souvent que ça à
la bouche, au propre, au sale et au figuré. "
PREMIERE ***
Si le vrai et le faux se marient parfois moins bien que dans Borat, le film déroule quand même son lot de scènes aussi dingues les unes que les autres, d'une partie de sexe acrobatique à un
spectacle de catch virant à l'émeute quand les combattants décident de s'emballer goûlument au lieu de s'envoyer des coups de manchettes. Borat tendait à l'Amérique profonde le miroir de son
racisme latent, Bruno lui casse celui de l'homophobie sur le crâne.
LE PARISIEN ** Franchement, on n’avait pas ri comme ça depuis « Borat » ! Sacha Baron Cohen va tellement loin dans la provocation, notamment
sexuelle, qu’on en reste souvent bouche bée, perdu entre fou rire et embarras. Après, bien sûr, l’effet de surprise n’est plus le même, les sketchs sont inégaux et le dispositif du film, à savoir
un personnage fictif face à des « vraies gens », laisse songeur…Malgré ces réserves, « Brüno » nous montre, derrière l’outrance, des Occidentaux bigots, homophobes et obsédés par la célébrité. La
scène où une mère se déclare prête à faire liposucer son bébé pour qu’il décroche un rôle fait carrément froid dans le dos.
LES INROCKS Il est raisonnable de se demander jusqu'à quel point les intervenants ont été mis au courant de la supercherie. Si certaines scènes semblent très réelles, d'autres
paraissent très anticipées.
LE POINT ** Inégal, décousu, d'un humour parfois très douteux, Bruno est sans doute un peu moins drôle que Borat. Effet de surprise éventé ? On se tord moins de rire, même si on
trouve, ici et là, des scènes complètement dingues où Sacha Baron Cohen se montre le digne fils de Peter Sellers et des Marx Brothers.
LE MONDE
Cette accumulation de sketches relativement décousus peut-elle ou pas prétendre au statut de film à part entière ? La réédition du schéma narratif de Borat (un étranger bas de plafond vient révéler
à l'Amérique le mal qu'elle fait au monde) ne sentirait-elle pas un peu le réchauffé ? Le régime parodique du film relève-t-il de la subversion intellectuelle ou du cynisme ? Sacha Baron Cohen se
veut-il, en d'autres termes, un contempteur de la société du spectacle et un digne hériter d'Andy Warhol et de Guy Debord ? Ou bien est-il lui-même l'opérateur d'une imposture et d'une crétinerie
dont il se contente de capitaliser les bénéfices ?
TELE 7 JOURS ** Mêlant séquences de fiction et plongée dans l'Amérique profonde, cette farce délirante stigmatise pêle mêle l'homophobie, le
charity business, la télé poubelle, le puritanisme avec un humour décapant, trash et dévastateur.
VSD Le résultat, trash, est réjouissant, malgré quelques signes d'essoufflement.