A voir ce soir : "Ceux qui vont mourir te saluent" (France Ô)

A voir ce mercredi 6 juin en première partie de soirée sur France Ô, le documentaire inédit Ceux qui vont mourir te saluent. Un film qui évoque le mal mystérieux qui touche les joueurs de football italiens...

Réalisation : Géraldine Desqueyroux et Livio Capra.

Par Amandine Deroubaix :

En 2009, Stefano Borgonovo brise le silence et émeut l’Italie. Paralysé dans son fauteuil roulant, cet ex-attaquant de la Fiorentina, du Milan AC et de la Squadra Azzurra, révèle qu’il a contracté la sclérose latérale amyotrophique (SLA), à seulement 41 ans. Cette maladie dégénérative, rare et mortelle, s’abat sur les anciens joueurs transalpins, telle une malédiction. Un mal mystérieux mis en évidence grâce à une étude épidémiologique réalisée au sein du Calcio.

C’est parti de l’enquête du juge Guariniello, explique le journaliste et écrivain Massimiliano Castellani, qui a découvert plus de 400 morts suspectes sur une population de 24 000 joueurs de football ayant joué entre 1971 et 2001.Il a trouvé 50 cas de SLA sur ces 24 000 joueurs, c’est une exposition vingt à trente fois supérieure à la moyenne.

Outre cette découverte, le magistrat trouve également près de 300 médicaments dans la pharmacie du club de Turin. Ébranlé par le procès de la Juve et les suspicions de dopage, la légende du foot vacille. Pourtant, Claudia, la fille de Bruno Beatrice, disparu à l’âge de 39 ans d’une leucémie, continue de s’interroger : « Comment un jeune homme de 36 ans, un athlète de ce niveau, toujours suivi et sous contrôle médical, peut-il se retrouver avec une maladie mortelle ? »

Malgré la tradition de l’omerta dans le monde du ballon rond, les langues se délient. Atteint de tumeurs au poumon, au rein et au cerveau, qui l’a rendu aveugle, Carlo Petrini dénonce les « six infiltrations de cortisone par jour » injectées par un médecin argentin. Mais les causes de ces multiples morts prématurées n’ont toujours pas été prouvées. Dopage, abus d’anti-inflammatoire… les scientifiques étudient même l’herbicide des pelouses. Puisqu’il n’existe pas d’études similaires sur d’autres joueurs de football, le mal du Calcio est peut-être le brin d’herbe qui cache la forêt.

Crédit photo © DR / Capture d'écran.