Bruno Solo fait partie des quatre participants de Rendez-vous
en terre inconnue qui vont partager avec les téléspectateurs les coulisses de leurs voyages. Ce soir sur France 2 à 20h35. Le comédien était parti en Mongolie, à la rencontre de
Batbayar.
Deux ans après, ce voyage me hante encore Bruno Solo. Cela n’a pas changé sa vision des choses puisqu'il a beaucoup voyagé étant jeune, avec son père, dans des conditions similaires… en
immersion totale :
"En quinze jours, j’ai construit avec Batbayar, et grâce à la complicité de Frédéric Lopez, une relation qu’on met parfois dix ans à établir. Au début c’était assez rude…, il voyait en nous
deux types susceptibles de l’aider dans son exploitation. Et puis la relation s’est installée. Quelque chose de l’ordre de l’indicible. Parfois je me suis retrouvé seul avec lui, sans l’interprète,
à chanter des chansons de chez moi, et Batbayar des airs de chez lui sans que nous ne nous comprenions. Grâce à la musicalité, à une tape dans le dos, à des regards, la relation s’est construite
autant qu’avec les mots. On se rend compte que les hommes sont fondamentalement faits pour se comprendre et s’aimer…
Batbayar n’est pas représentatif des Mongols mais de lui-même. Il est athée, ce qui est assez rare chez les nomades. Un proverbe mongol, qu’il a fait sien, le définit assez bien : « même si Dieu te
le demande, tu ne lui donneras pas un morceau de cette terre ». J’ai trouvé formidable de rencontrer une personne si libre qui ne s’embarrasse pas de conventions. Le public a également eu le
sentiment que j’avais rencontré quelqu’un de merveilleux. Les gens étaient très émus… Ils ont compris que j’avais été témoin de moments privilégiés dans la vie de Batbayar : ses retrouvailles avec
son père, la perte de son étalon… C’aurait pu être quelqu’un d’autre que moi mais sûrement pas quelqu’un d’autre que Batbayar. C’est un poète de l’instant qui mène une vraie réfl exion sur son mode
de vie, sur les choix de son existence. Il a conscience du monde qui l’entoure, mais revendique le sien avec une vigueur, un enthousiasme et une bonne humeur que tout le monde a ressentis. J’ai
passé deux semaines sans contact avec ma famille. Elle me manquait, j’avais envie de la retrouver, mais en même temps, je n’avais pas envie de quitter Batbayar et la Mongolie. Tout est dit.”