La saison 1 de The Mentalist dès ce soir sur TF1 : critique.







La saison 1 de THE MENTALIST (vue sur TPS) débarque sur TF1 le 6 janvier, avec 3 épisodes dès 20h45. Et quoi de mieux que de commencer par l'épisode 1 suivi des épisodes 5 et 7, puis mercredi prochain des épisodes 4, 14 et 3...Qui seront eux-même suivis des épisodes 9, 8 et 2..."La série n’étant pas feuilletonnante, nous mettons les intrigues les plus fortes en prime time", dixit la chaîne citée par le Parisien.


Rappel de la critique de cette saison par Boodream. Critique parue l'été dernier sur le blog :


Créé par Bruno Heller Avec Simon Baker, Robin Tunney, Tim Kang, Owain Yeoman et Amanda Righetti.


Indice Spoiler : 0/5


Bilan : C'est LE phénomène de l'année à la télévision américaine: dans un contexte d'érosion généralisée de l'audience à laquelle aucun network n'échappe, une nouveauté (évidemment sur CBS, évidemment produite par Bruckeimer) réalise des audiences impressionnantes et suscite apparemment un engouement important, au point que TF1 a d'ores et déjà annoncé sa prochaine diffusion en soirée, après une première programmation sur TPS Star. The Mentalist, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, ce que votre remarquable esprit de déduction aura peut-être compris en lisant le titre de cette chronique, est -forcément- un énième cop show. De quoi ça parle et pourquoi ça cartonne? Je n'en ai pas la moindre idée. Tout ce dont je me souviens c'est que je regardais tranquillement cette saison 1 dans mon salon lorsque j'ai perdu connaissance, pour me réveiller plusieurs jours plus tard au Mexique, seulement vêtu d'une tenue en cuir carrément glauque, et manifestement obsédé par certaines utilisations peu orthodoxes d'un thermomètre. Je ne sais pas du tout comment je suis arrivé là, et pour cause: cette série a une portée hypnotique redoutable, peut s'avérer extrêmement dangereuse pour l'équilibre mental du téléspectateur, et c'est peut-être là que la réside la véritable signification de son titre.


The Mentalist va quoiqu'il arrive faire date dans l'histoire de la télévision, tant son ambition est subversive et son contenu innovant. C’est à-vrai-dire un peu ce qu'on espérait au vu du pitch tranchant singulièrement avec les enquêtes policières technophiles qui pullulent un peu partout: Patrick Jane est un mentaliste, c'est à dire un homme qui se targue d'être capable « d’utiliser l’acuité mentale, l’hypnose et/ou la suggestion et d’être maître dans l’art de manipuler la pensée et le comportement», comme cela nous est indiqué à chaque début d'épisode. Sauf que c'est pour de faux, qu'il a déjà admis que c'était bidon et que son don, à savoir un remarquable sens de l'observation, n'a rien de surnaturel. On sait qu'il vient en aide à la police suite à un drame qu'il a vécu et qui est révélé dans le pilote. On surfe ici sur deux tendances fortes: d'abord sur la mode des consultants à tout va, comme si les « consultants » étaient des êtres humains différemment constitués; ensuite sur la grande popularité du « mentalisme » aux Etats-Unis, qui avait donné lieu a une émission en prime-time il y'a quelque années sur NBC autour du «maitre de la projection mentale », un certain Uri Geller (probablement le fils caché de Youri Djorkaeff et Monica Geller, ça fout les jetons je sais).


Sur le papier, cela ressemble furieusement à une version « sérieuse» de l'excellentissime Psych (Enquêteur Malgré Lui en VF, dont la diffusion va reprendre très prochainement sur TF1 dans un univers parallèle, m'a confié un certain Quinn Mallory) et l'idée est plutôt séduisante, privilégiant a priori un personnage charismatique, complexe car torturé et brillant, plutôt qu'une mécanique aseptisée au sein de laquelle les protagonistes seraient interchangeables. Il y aurait donc un petit peu de Greg House dans Patrick Jane -j'y reviendrai-, ce qui est là encore un signal plutôt positif. En outre, un fil rouge relatif au drame vécu par le héros est annoncé à la fin du premier épisode et nous permet d'espérer autre chose qu'un formula show (une fiction constituée d'épisodes répétant systématiquement le même schéma).Toutes les conditions semblaient donc réunies pour que je vous en dise le plus grand bien, montrant ainsi qu'en dépit de mon obsession des Experts qui me conduit à caser en permanence des remarques désobligeantes un peu partout (ici même mais aussi n'importe quand dans ma vie quotidienne, ce qui peut s'avérer très handicapant, notamment pour ma vie sexuelle: au moment de l'orgasme je ne peux m'empêcher de m'exclamer «CSI c'est de la merde!» de manière frénétique, ce qui ne manque pas de susciter une certaine appréhension chez la prostituée ma petite copine, qui peut prendre ça par erreur pour la manifestation d'une tendance scatologique, et là c'est le drame...), je suis extrêmement friand de bonnes séries policières, et Dieu sait qu'il en existe, bien qu'il devrait avoir autre chose à foutre que les regarder, avec tout le respect que je lui dois. Si vous n'avez pas succombé à une violente crise d'épilepsie en essayant de garder le fil de la phrase précédente, comprenez donc que j'aurais pu écrire une chronique singulièrement positive, si The Mentalist n'avait pas été un gigantesque foutage de gueule, au sens propre du terme.





Concrètement, le résultat est médiocre, et ne justifierait même pas une chronique s'il n'y avait eu Patrick Jane: non contente d'être d'un ennui considérable ( je n'en profiterai pas pour évoquer CSI à nouveau) avec des intrigues convenues à mort, des rebondissements à la fois prévisibles et inintéressants, des enquêtes bouclées avant même qu'on ait commencé à avoir quoique ce soit à foutre du meurtre commis, la série est en plus bourrée de stéréotypes exaspérants: les situations, les meurtres, les motifs sont non seulement du déjà vu 3000 fois, mais en plus les assassins, pas plus que les éventuels et larmoyants proches des victimes n'ont pas le moindre relief, la moindre personnalité au delà du cliché qu'ils représentent. Le problème n'est ainsi pas tant le manque de profondeur des histoires (les meurtres ont toujours plus ou moins les mêmes motifs, quoi de plus normal?) que celui des protagonistes. Les personnages secondaires ne font guère mieux, les collègues de Jane restant généralement des faire-valoir limités. La supérieure de Jane est elle aussi horriblement conventionnelle. Elle est campée par Robin Tunney, dont je garde un souvenir ému en raison de sa prestation remarquable dans La Fin des Temps, l'un des derniers – et des plus mauvais- films d'Arnold Schwarzenegger, où elle passe globalement tout le film à gueuler, à chialer et à se balader entièrement à poil ; elle a apparemment également participé à Prison Break, ce que je ne suis pas en mesure de confirmer dans la mesure où j'ai tellement mal supporté cette série quand je suis tombé dessus que j'ai décidé de m'évader de chez moi en utilisant la clef de mon appartement, bien que j'ais longtemps songé à me faire tatouer les plans de ma télécommande pour pouvoir changer de chaîne. La relation entre le héros et sa patronne, comme toujours pseudo autoritaire, en réalité admirative et sous le charme a certainement quelque chose de machiste même si on peut rétorquer que ça marche dans les deux sens: Shonda Rhymes par exemple, écrit les personnages masculins Grey's Anatomy ou Private Practice comme de véritables vagins sur pattes (les hommes se distinguant des femmes uniquement par leur égo démesuré et leur goût pour la bagarre, le sport, la bière ou la drague), et ça ne choque personne.


Quoiqu'il en soit, le positionnement de la série est on ne peut plus clair: on se fout des personnages, on se fout quasiment des enquêtes, c'est le Patrick Jane Show. Il n'y en a que pour lui et tout est centré sur lui. C'est en cela qu'on peut faire le rapprochement avec House. Sauf que là où House se trimballe avec sa canne et son cynisme, la marque de fabrique du Jane est toute autre et fait probablement de lui la plus grande tête à claque de l'histoire de la télévision américaine: il affiche en permanence un sourire ironique absolument insupportable qui donne irrésistiblement envie de l'agresser physiquement pour le calmer. Je veux dire, soit il est complètement défoncé soit c'est le Dalaï Lama ce mec! Il se marre TOUT LE TEMPS, narguant sans doute le malheureux téléspectateur qui aura suivi l'épisode jusqu'au bout, espérant vainement que ça décolle à un moment donné. Franchement, quand je le regarde se fendre la poire je ne peux pas m'empêcher de le prendre personnellement: il sait que j'ai passé une mauvaise journée, il sait que j'aime pas mon boulot, il sait que devoir regarder cette série de merde pour écrire cette chronique est probablement le coup de grâce, et il se fout ouvertement de ma gueule! C'est pour cette raison que regarder The Mentalist me met dans un état d'énervement à peu prés similaire à celui du Docteur Denfer (le méchant dans Austin Powers) lorsqu'il participe au Jerry Springer Show! J'ai acquis la conviction qu’Anakin Skywalker est devenu Dark Vador uniquement parce qu'il a eu la malchance de tomber sur un épisode de la série. On peut saluer l'excellente prestation du charismatique Simon Baker, l'interprète du héros, qui est très certainement le seul intérêt du show, le faisant passer de la catégorie « néant total » à la catégorie « incroyablement détestable ». Et la haine, c'est une forme d'amour non?





Meilleur épisode : 1.01 - Pilote parce qu'il y a l'effet nouveauté, qu'il faut voir au moins une fois la bouille de Simon Baker et que le formidable Zeljko Ivanek joue dedans. Pire épisode : Tous les autres .


Points forts : Le personnage de Patrick Jane est charismatique, la série idéale pour s'endormir le dimanche après-midi. Et je rêve d'un épisode où Robert De Niro jouerait le méchant, juste pour le contraste entre lui et Baker qui serait grandiose.


Points faibles : Si Sam Beckett a choisi d'errer pour l'éternité à la fin de Code Quantum ce n'est pas par esprit de sacrifice mais parce qu'il savait qu'il pourrait un jour tomber sur The Mentalist à la télé s'il rentrait chez lui. Je suis très sérieux.


Conclusion : Sur le fond, et puisque tout le monde n'aura pas la même réaction psychotique que moi vis-à-vis du personnage principal qui passe son temps à faire le malin, on pourrait m'opposer que la série est diffusée sur une grande chaîne, qu'il ne faut pas être trop exigeant, que comme pour un bon roman policier l'important est que ça soit un bon divertissement agréable à regarder. Le problème, et c'est bien entendu subjectif, c'est que personnellement je m'emmerde affreusement: la série n'est pas assez divertissante pour qu'on lui pardonne d'être superficielle et pas assez intelligente pour qu'on lui pardonne d'être ennuyeuse. Si vous voulez une série policière qui n'implique pas de débrancher son cerveau, ce qui manque cruellement à la télévision américaine alors qu'il y'a quand même plus que jamais des messages à faire passer, préférez l'excellente Southland. Si vous voulez passer un bon moment, essayez Castle, dont le pitch est assez proche de celui du Mentalist mais qui est très plaisante à regarder. En tous les cas, si vous ne voulez pas être durablement traumatisé et empli de haine, ne regardez pas les aventures de Patrick Jane.


BOODREAM.


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A
<br /> plus mauvaise critique jamais ecrite. visiblement la majorité des telespectateurs ne vous lisent pas, tout du moins pas jusqu'au bout. Ce que vous ecrivez est nettement plus ennuyeux que le<br /> mentalist.alex@stade.Fr<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Voilà une critique des plus deplorable, sans aucun interet!!! a part critiquer pour critiquer rien n'est fondé, car la serie est vraiment tres bien construite!!!!!<br /> <br /> <br />
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T
<br /> La diffusion de ce soir : 1.01, 1.05 et 1.07 . TF1 a drôlement besoin d'un nouveau comptable.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Mon programme TV indique que la la diffusion commence par l'épisode 11 et non le 1, j'avais donc décidé de ne pas regarder la série; pouvez vous me confirmer que c'est effectivement l'épisode 1 qi<br /> sera diffusé à 20h45? Car si c'est le cas, je regarde! lol<br /> <br /> <br />
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P
<br /> C'est bien le pilote en 1er ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Le début : Au cours d’une enquête, Patrick Jane, médium et consultant pour le CBI, le Bureau Californien d'Investigation, démasque un père assassin de sa fille. Folle de douleur,<br /> la mère tue son mari. Patrick est mis à pied pour avoir provoqué cette catastrophe. L'agent Lisbon et son équipe enquêtent sur un double meurtre attribué à "John le rouge". Patrick insiste<br /> pour revenir aux affaires : cinq ans auparavant, lorsqu'il faisait des shows de spiritisme à la télévision, "John le rouge" avait tué sa femme et sa fille et n’avait jamais été arrêté...<br /> <br /> <br />
T
<br /> L'article est très bien écrit et drôle. Mais moi j'ai bien aimé le Mentalist. C'est nettement plus digeste que les CSI. Il y a beaucoup d'humour, les crimes ne sont pas glauques, le casting<br /> d'enquêteurs est plutôt attachant dont la très belle Amanda Righetti.<br /> <br /> Il ne faut pas se faire de soucis, ça va cartonner sur TF1 et ses éternelles ménagères qui trouveront Simon Baker super mignon.<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Je me suis tapé la saison 1 il y a quelques mois et...quel deception !<br /> c'est super bas de gamme. J'avais bien accroché au début, mais les derniers episodes ont été un calvaire à regarder. Au niveau qualité, ça m'a fait pensé à "Medium".<br /> <br /> <br />
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