Le Ciné Club se penche sur la manière dont le cinéma a représenté la sexualité des années 30 à nos jours.

 

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Pendant quatre semaines, dès ce 27 mars, le Ciné Club de France 2 va se pencher sur la manière dont le cinéma a représenté la sexualité des années trente à nos jours et donc comment, à travers quatre films, il a reflété les différentes époques d’une société en constante évolution.

 

Commentaires des films, ci-dessous, par Daniel Patte et Thierry Chèze :

 

Le Dernier Tournant réalisé par Pierre Chenal (1939).

Avec Corinne Luchaire, Michel Simon, Fernand Gravey.

"Il s’agit de la première adaptation du célèbre roman de l’Américain James Cain, Le Facteur sonne toujours deux fois, publié en 1934. Une histoire d’adultère à l’atmosphère lourde et poisseuse où se conjuguent passion et intérêt, aux risques et périls des intéressés. Dans le Sud de la France, un vagabond embauché dans un relais routier devient l’amant de la femme du patron. Tous deux cherchent à se débarrasser du mari. L’attirance érotique est un élément essentiel de cette intrigue, mais dans ces années-là la liberté des mœurs n’est pas encore d’actualité : c’est essentiellement dans les mots et les regards que la sexualité nous est représentée. Et au bout du compte, il y a le châtiment pour les pécheurs. Car l’époque se veut chaste et de bonne moralité, en surface en tous cas, et considère comme une garce la femme qui se veut libre". (diffusion 27/03)

 

Et Dieu créa la femme réalisé par Roger Vadim (1956).

Avec Brigitte Bardot, Jean-Louis Trintignant, Curd Jurgens.

"A Saint-Tropez, petit village pas encore devenu le lieu de passage obligé des people du monde entier, Brigitte Bardot interprète une jeune femme dont le cœur indécis et le corps désirable sont convoités par trois hommes. En ce milieu des années cinquante, la France est comme ce petit village de pêcheurs : les bonnes mœurs y priment sur la recherche du plaisir sans contrainte. C’est donc un vent ou plutôt une tempête révolutionnaire et épicurienne que fait souffler ce film. A l’écran, à la fois jeune fille modèle et diablesse tentatrice, ingénue et impudique, Bardot devient le symbole de la féminité et plus encore de la liberté sexuelle. « Et Dieu créa la femme est un film typique de notre génération car il est amoral – refusant la morale courante – et puritain – conscient de cette immoralité et s’en inquiétant » écrivit François Truffaut à l’époque. Et c’est vrai que BB préfigure ici la révolution sexuelle des années 1960. Avec certes un peu d’avance, mais le film de Vadim, et le succès qu’il rencontra, marquèrent un tournant dans l’histoire du cinéma et de nos sociétés". (diff.03/04)

 

Le Dernier Tango à Paris réalisé par Bernardo Bertolucci (1972).

Avec Marlon Brando, Maria Schneider.

"Ce film sulfureux montre la relation amoureuse aussi brève qu’intense, houleuse et désespérée entre une jeune femme et un quadragénaire américain dont l’épouse vient de se suicider. Très sexué et sexuel, Le Dernier Tango à Paris trouve sa source dans un fantasme de Bertolucci : rencontrer une femme dans la rue et faire l’amour avec elle sans connaître son nom. Et, à l’écran, l’érotisme des scènes ressemble à une danse macabre, et le jeu amoureux se déploie dans des rapports de soumission. Il règne une atmosphère d’envoûtante tristesse sexuelle sur ce film qui, malgré le changement des mentalités, suscita le scandale, tout en attirant un très large public. L’époque était particulière : entre Mai 68 et l’apparition du sida, une liberté nouvelle et souvent débridée était apparue, qui n’était pas toujours si simple à vivre". (diff.10/04)

 

Les Nuits fauves réalisé par Cyril Collard (1992).

Avec Cyril Collard, Romane Bohringer.

"Dans ce film fortement autobiographique, Collard se met en scène en trentenaire bisexuel amoureux d’une jeune femme de 17 ans, qui peu à peu découvre ses autres liaisons puis sa séropositivité, sans que cela ne diminue la puissance de son amour pour lui. A sa sortie, ce film fut un véritable phénomène de société. Les Nuits fauves était en effet le premier film français à parler frontalement du sida, cette maladie brutalement apparue au début des années 1980 et dont Collard lui-même mourra trois jours avant que son œuvre ne triomphe aux Césars. Il aborde la sexualité de manière très crue, sans fausse pudeur. Il préfigure les années à venir où la pornographie se démocratisera jusqu’à faire son entrée dans les foyers par le biais d’Internet. Il ouvre aussi la voie à de nombreux autres films qui montreront le sida, ses ravages et les bouleversements qu’il implique dans notre sexualité. Après des années de libération et d’une certaine insouciance, le retour de bâton était rude. En particulier pour la génération des 18-25 ans, qui offrit à ce film d’auteur un triomphe populaire en salles". (diff.17/04)

 

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